- Le trait dominant de votre caractère ?
Une paresse certaine, mais par
pur égoïsme, non par fainéantise.
- Votre défaut majeur ?
Mes amis affirment que c'est l'obstination. Ma compagne pense souvent que c'est de l'entêtement. Elle a toujours raison.
- Votre qualité ?
S'il en existe une, c'est mon défaut majeur.
- Quelle faute pardonneriez-vous le plus facilement ?
La faute d'orthographe
- Le moins facilement ?
La compromission, la lâcheté.
- Votre loisir principal ?
Mes loisirs sont divers. Le jardin, la cuisine, les animaux, la voile font l'essentiel. Mais la sieste et l’entretien des amitiés sont tout aussi fondamentaux.
- Votre livre de chevet ?
Plusieurs en même temps,
toujours. Et toujours un polar au milieu. En ce moment
La Folle
bestialité du sarde Giorgio Todde tient bien compagnie à L'amour liquide de Zygmunt Bauman. C'est toujours d'actualité, la fragilité des liens entre les hommes.
- L’ouvrage sur la Corse
Le crépuscule des Corses de Nicolas Giudici paru en 1997 aux éditions Grasset. Le travail entrepris par le regretté Nicolas Giudici est un effort global, profond, pluridisciplinaire. Un grand et vrai travail de compréhension. Il faut le lire et le relire.
- Vos auteurs préférés ?
Diderot, Umberto Eco, Graham Greene, John Le Carré, Tony Hillerman...Regis Debray, Tzvetan Todorov, Paul Virillo aussi, sans modération.
- Et les peintres ?
Nicolas de Staël tout particuliérement. Tapiés, Cueco aussi. Morio Matsui qui vit en Corse du sud et Jean-Paul Pancrazi. Hans Hartung que j'ai eu la chance de rencontrer et d'interviewer. J'aime beaucoup aussi le travail de mon ami Francis Gimgembre qui utilise des épices en guise de pigments. Il peint d'épices Gimgembre et il a rédigé son manifeste Odor'art, chez moi, dans le Cap corse.
- Les musiques que vous aimez écouter ?
Le clavier bien tempéré et les suites de Bach à l’allure de Glenn Gould exclusivement et Keith Jarret en trio.
- Vos films de référence ?
L’Homme à la caméra de Dziga Vertov réalisé en 1928, Le Cameraman de Buster Keaton de la même année et le premier French Connection réalisé par William Friedkin en 1971.
- Le héros de fiction qui vous a le plus touché ?
Arsène Lupin et Sherlock Holmes. Elémentaire !
- Le personnage historique qui vous a le plus marqué ?
Karl Marx sans aucun doute, mais je ne suis pas le seul dans ce terrible cas.
- Les figures contemporaines que vous admirez ?
Les figures libres. Les figures du milieu, quel qu’il soit, sont rarement admirables.
- Votre plus grand regret ?
Ne pas savoir dessiner et ne pas avoir appris la musique.
- Votre devise ?
Je ne suis pas très amateur de devises, sauf quand je pars à l’étranger.
- Votre état d’esprit à propos de la créativité insulaire ?
Il se passe plein de choses nouvelles dans tous les domaines, beaucoup plus ouvertes, plus curieuses de l’Autre. Il y a une nouvelle génération de jeunes créateurs à laquelle les médias traditionnels sont encore trop indifférents. Nous vivons à l’heure de l’Internet de deuxième génération, avec des influences inouïes sur la forme et le fond des expressions culturelles. Dans l’océan du web et des hypermédias, un insulaire est, enfin, un îlien parmi d’autres, susceptible d’être à la fois ici et ailleurs, dans le même temps. Cela change beaucoup de choses pour tout le monde. Cela change tout pour tous à condition, bien sûr, que les portes à cette sorte d’ubiquité soient également partagées, accessibles à tous.
- Votre projet ?
Entre deux siestes ? Ecrire un peu, sans doute.