Piqûre de rappel en Corse contre la voyoucratie

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Deux ans après sa création et fort des soutiens qu’il rassemble, le collectif « Maffia Nò A  Vita Iė » a choisi le 1 octobre de rappeler son triple message : il s’adresse à l’Etat, aux élus et aux citoyens.

C’est devant le siège de l’assemblée de Corse à Ajaccio que Dominique Bianconi, présidente du collectif, a lu un appel solennel exhortant le pouvoir régalien et les élus insulaires à sortir des dénis.

A lire, à entendre, à partager.


La liberté dans le premier volume du magazine QUÌ

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Édité par l’agence ajaccienne Totem, le premier volume de Quì Magazine ouvre ses 160 pages sur les chemins de la liberté et livre un long entretien avec Frédéric Lenoir.

Ce riche et passionnant premier volume de ce quadrimestriel est l’œuvre de huit contributrices: huit femmes dont les écritures éclairantes sont à découvrir.

Parmi ces auteures, Vanessa Codaccioni inscrit au sommaire de ce premier volume deux travaux hautement sensibles : un dossier sur le marché de la suspicion et la surveillance de masse et une réflexion sur la délation comme outil de la société de vigilance.

A lire sur les chemins de la liberté. Il y a urgence !


BD à Bastia : au coeur de la ville

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Une trentaine d’auteur(e)s, une belle douzaine d’expositions/spectacles, des ateliers et des rencontres,  l’édition 2021 des Rencontres de la Bande-Dessinée et de l’Illustration – BD à Bastia s’éclate dans la ville du 16 au 19 septembre dans quatre lieux différents.

Pour tout savoir et ne rien perdre de la 28 ème édition de cette belle, grande et dynamique manifestation culturelle, consulter vite le site du centre culturel Una Volta.

Plonger au plus vite dans l’affiche de Gaëtan Dorémus s’impose. Toute affaire cessante ! 


#Céline : lire à rebours n’est pas inutile


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Le feuilleton des trésors manuscrits de Louis-Ferdinand Cèline retrouvés plus de 75 ans après leur vol  en 1944 ne va pas cesser d’alimenter l’actualité littéraire. 
Révélé par l’enquête du journaliste Jérôme Dupuis parue dans Le Monde le 4 août dernier, ce véritable polar dont les pistes passent  aussi par la Corse, n’a en effet pas fini de surprendre et de poser questions.

En attendant de pouvoir découvrir avec des textes inédits  tous les compléments de l’œuvre de  Louis-Ferdinand Céline, il n’est pas inutile de lire ou de relire comme à rebours  le travail sur Céline  de Hanns-Erich Kaminski : il livra en 1938 la première analyse lucide de celui qui "voulait être le plus nazi des collaborateurs".

« Céline en chemise brune » est disponible dans la collection 1001 nuits des éditions Fayard.


Six auteurs à la trace dans le cap corse

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Dans le cadre des rencontres du cap, en partenariat avec la plateforme associative isulaprod, les éditions La Trace proposent du 18 au 22 août six rencontres littéraires de l’insolite avec la participation de six auteurs dont Alain Cadéo, Philippe Moncho,  Tom Notti, Philippe Alessandro, Michèle Corrotti, Pietr’Anto Scolca et Okuba Kentaro.

Ce dernier à cette occasion présente, le 18 et 19 août, « SHIMA » son dernier opus, à paraître le 2 septembre.

A noter également dans le cadre de cette sympathique démarche alliant l’insolite à l’insularité la présence exceptionnelle le 18 août à Bastia de Xavier Casanova. Il présente avec  Pietr’Anto Scolca le « Lire Santini » ainsi que l'inénarrable « Pastiches et Corstiches ».


Un inédit de Claude McKay

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Grâce à la jeune et dynamique maison d’édition Heliotropismes,  un roman, inédit depuis 90 ans, de l’écrivain Claude McKay (1889 - 1948), chroniqueur social des questions raciales aux Etats-Unis et en Europe, est désormais disponible.

Écrit en 1932 à Tanger, le roman nous plonge, trois ans après la publication de Banjo, dans l’univers foisonnant de la « Fosse », le Quartier réservé de Marseille, détruit par les nazis en 1943.

Un roman, un document, un auteur, une œuvre à découvrir au plus vite.


#Corse : comme l’ordre du jour d’une réunion anti-mafia

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Publié le 13 juillet dernier, l’arrêté préfectoral N°2A-2021-07-12-00003 portant organisation de la préfecture de Corse et de la Corse-du-Sud signé le 12 juillet 2021 par le préfet Pascal Lelarge mérite attention.

Son  Article 2 définit en effet avec précision les « deux priorités principales » du sous-préfet coordinateur de la sécurité en Corse :  

  • une approche renforcée de la délinquance économique et financière et de son impact sur l’économie locale,
  • le suivi de la criminalité organisée (analyses centrées sur les secteurs à enjeu  au plan local promotions immobilières, traitement des déchets, travaux publics, etc, suivi des procédures de contrôle en lien direct avec les services concernés et de l’éxécution des décisions judiciaires.)

A l’évidence, pour nombre  de militants des collectifs anti-Mafia insulaires,  le préfet de Corse sait ce qu'il conviendrait de faire. Il écrit ce qui ce pourrait être l'ordre du jour d'une réunion anti-mafia. Les priorités sont bien définies.

« Il ne parle pas de Mafia -commente un fin connaisseur de l’île- mais il cible la plupart de ses potentielles manifestations. Il va être confortable en s’appuyant sur ce texte de lui demander régulièrement des comptes sur les résultats obtenus ».

A suivre…


Grand Prix du 23 ème Salon du Livre Insulaire

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Réalisé par Caroline Parsi et Jacques Moretti et publié par les  éditions Albiana, l’ouvrage « Grandeur et misère des bandits de Corse » a reçu le Grand Prix du salon du livre insulaire 2021 
pour ses qualités, à la fois, littéraires et scientifiques.

L’ouvrage - souligne le jury- dit que ce bandit ne naît pas mais devient ; il montre ses regards intenses et fouille ses parcours. Les mille petites histoires de ces hommes hors la loi composent le bandit grand et misérable de la société Corse. Il a été le tenant tragique d’un code de l’honneur destiné à pallier les défaillances de la justice en Corse, qui une fois consolidée et affirmée, l’a éradiqué.

« Grandeur et misère des bandits de Corse » est un roman, un album, une bande dessinée, un journal, un chemin ramifié qui emmène le lecteur dans une grande randonnée. Il s’y engage, s’y perd, revient sur ses pas, s’interroge sur les pourquoi de ces vies tourmentées. « Grandeur et misère des bandits de Corse » se garde sous le coude pour être lu et relu comme un grimoire.

Parce qu’il est historique, humain, quotidien, il s’insinue comme le lierre dans l’esprit du lecteur, « Grandeur et misère des bandits de Corse » est une référence essentielle de la Corse et de l’insularité. Cette qualité portée par sa richesse historique, sa problématique et sa qualité éditoriale nous ont conduit à lui attribuer le Grand Prix du 23 ème Salon du Livre Insulaire.

A Ouessant, les éditions Albiana ont également obtenu une autre distinction à souligner : le jury du prix scientifique a en effet  décidé d’accorder son prix à l’enquête sociologique de Lizza Terrazzoni , « Les autres en Corse ». 


Le chercheur italien Paolo Persichetti cible de la police de l’histoire

image from insorgenze.files.wordpress.com

A Rome, le 8 juin dernier, divers services de police équivalents aux Renseignements Généraux, ont perquisitionné huit heures durant le domicile du journaliste et chercheur en histoire Paolo Persichetti, auteur de nombreux livres et articles importants sur les mobilisations politiques qui ont secoué l’Italie après 1968.

Officiellement  - souligne Politis- les policiers recherchaient des documents « confidentiels ». En fait, la police a surtout saisi toutes les archives de l’historien, patiemment dépouillées depuis des années. Elles provenaient de divers fonds d’archives d’État, pour lequel il avait demandé et reçu toutes les autorisations officielles.

Après la saisie de ses archives historiques et de la totalité de ses outils de travail, Paolo Persichetti a publié dans le blog  de la revue Insorgenze le 30 juin dernier  sa version et son analyse de cette accablante réalité digne d’Orwell.

In Italia esiste un organismo di Polizia che si occupa di storia. Proprio così, si intromette nell’attività di ricerca, sorveglia il lavoro dello storico, ascolta le sue conversazioni con le fonti, intercetta le caselle di posta elettronica, sequestra archivi. Come in una sorta di scenario orwelliano si erge a ministero della verità e con il suo occhio minaccioso amministra il passato, decide chi può scrivere, recinta gli argomenti, filtra i contenuti e sopratutto gli autori. Decide insomma come e chi può scrivere la storia. Questo nuovo organismo si chiama Polizia di Prevenzione, ex Ucigos, una struttura che nasce dalle ceneri della dissolta e famigerata Uar. Di sicuro non lo sapevate, a dire il vero nemmeno io ne ero al corrente fino a quando non ho letto l’informativa della Polizia di prevenzione del 21 dicembre 2020 (N.224/B1/Sez.2/18803/2020, procedimento penale nr. 93188/20). Un rapporto che fa seguito ad una lunga serie di indagini originate nel gennaio 2019 e da cui è scaturita una ulteriore ed intensa attività investigativa che ha radiografato l’esistenza della mia intera famiglia dalla fine del 2015 ad oggi, e ancora domani e dopodomani, poiché l’attività investigativa e “tecnica” è tuttora in essere. Un attacco frontale al mio lavoro di ricerca che ha portato, l’8 giugno scorso, a una lunga perquisizione nella mia abitazione e al sequestro del mio intero archivio digitale, dei miei strumenti di lavoro e di comunicazione, della documentazione amministrativa e medica di mio figlio disabile. Non è stato portato via solo il materiale d’archivio raccolto e prodotto negli ultimi 15 anni, ma la storia della mia famiglia, di mia moglie e dei miei figli, il nostro passato, la nostra intimità.

L’intégralité de l’article de Paolo Persichetti, intitulé « La polizia della storia » est à lire sur le site de la revue Insorgenze.

La traduction en langue française de cet article est  disponible depuis le 13 juin dernier sur un blog du Club Médiapart ICI .

Comprendre ce qui se trame, en Italie, derrière  de telles attaques frontales contre  les historiens des temps présents,  s’impose quand, en France, pas plus tard que le 30 juin dernier, le Sénat, contre l’avis de cinq groupes parlementaires, a adopté un article modifiant le régime d’accès aux archives secret-défense dans le cadre de l’examen de la loi relatif à la prévention des actes de terrorisme et au renseignement.  

Un choix qu’un collectif d’historiens et d’archivistes dénonce comme « une entrave à la liberté des chercheurs de documenter le passé de la France et d’exercer leur activité ».