Un nouveau roman de Jean Contrucci

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De la fin de la Seconde guerre mondiale jusqu’à l’orée des années 2000, à travers l’histoire récente de Marseille, le nouveau roman  de Jean Contrucci pose des questions essentielles : quel camp aurions-nous choisi en temps de guerre ? Résistance ou collaboration ? Héroïsme ou compromission ? Qui sommes-nous pour en juger ?

A paraître le 5 mai, « Les voleurs de mémoire » est publié par les éditions Hervé Chopin.


La romancière Jeanne Tomasini a rejoint ses héros

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La romancière corse Jeanne Tomasini, née Maestracci en 1920, est partie rejoindre les héros de ses romans.

L’auteure de « Les Obstinés », son premier roman historique, paru en 2004, a écrit neuf romans dont les quatre derniers abandonnent le romanesque pour la liberté de ton du polar.

Jeanne Tomasini était la doyenne de l’association « Noirs de Corse » qui publia en 2008 l’anthologie de  30 nouvelles policières « Piccule fictions » rassemblant  vingt-six auteur(es) au profit de l’association Handi 20.

Tous ses ami(e)s  des « Piccule fictions » et  du festival Corsicapolar  comme ses nombreux et fidèles lecteurs n’oublient rien de cette belle et généreuse figure.

Merci de vous Jeanne.


#Corse : dits et non-dits d’une vieille question

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Autonomie versus guérilla urbaine. Corse versus État. Indépendantistes versus autonomistes. Lycéens et étudiants versus CRS et gendarmes. Candidat-président versus électeurs-citoyens…A l’heure où toutes les instrumentalisations sont à l’œuvre, rarissimes sont les traitements médiatiques du vieux « problème corse » qui permettent d’y voir clair. 

Quels non-dits et quelles réalités se cachent derrière la récurrente question de l’autonomie de la Corse  ?

Le journaliste Alain Verdi livre des clés essentielles qui nous aident à comprendre. A l’aune de son expertise d’autres îles méditerranéennes (Madère, Baléares, Sardaigne, Sicile) et sans rien oublier de l’histoire, Alain Verdi offre une aide précieuse, une analyse rigoureuse.

Son article, dans le club de Médiapart en date du 20 mars dernier, s’intitule Autonomie de la Corse : les réalités cachées et les intentions non exprimées.

Incontournable et indispensable lecture quand s’impose, pour l’une des régions les plus pauvres de la France métropolitaine, de définir ce qui doit relever des domaines exclusifs et partagés.


Et si demain, une respiration ? par Ugo Pandolfi

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Les déchaînements tous azimuts contre le candidat du programme L’Avenir en commun en sont un bon signe : à l’évidence il se passe quelque chose en faveur de l’Union populaire. A l’évidence, Jean-Luc Mélenchon est le candidat de gauche le mieux placé.

Vote utile, vote vital : un second tour où il serait question de partage des richesses, de bifurcation écologique et de 6ème République ?  Un second tour qui débat sur les retraites, le blocage des prix et l’augmentation du SMIC à 1400 euros net ?

Sur l’étroite Départementale 54 qui mène à mon village, la roche amiantifère supporte cet appel à l’union populaire avec cet espoir d’une respiration pour demain, le 10 avril.

A l’heure où les violences s’ajoutent aux violences, où les urgences s’ajoutent aux urgences, le philosophe Edgar Morin, un siècle de vie, nous interpellent à l’instant : son livre s’intitule « Réveillons-nous ! ».


#Perec40 : le jour J, c’est le 3 mars prochain

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Le 3 mars 2022 marquera les 40 ans de la mort de Georges Perec. À cette occasion, Emmanuel Vaslin, Thomas Baumgartner,Hélène Paumier et Pierre Ménard lancent une initiative afin de célébrer
 son esprit encore vivace, le temps d’une performance collective éphémère, inspirée de son œuvre.

Cet événement à la Perec, via Twitter, est ouvert à tout le monde: Jeudi 3 mars 2022, de 12h30 à 13h30 heure de Paris, participez à la « Tentative d’épuisement d’un lieu planétaire ».

Le mode d’emploi est tout simple: chacun(e) se poste dans un lieu de son choix et décrit, à la manière « infraordinaire », ce qu’il voit et perçoit, le banal, le quotidien, et le poste en série sur Twitter.

Chacun des tweets est accompagné systématiquement d’un hashtag donnant le nom de la ville où il/elle se trouve (#Kinshasa #Malakoff #Paris #Bruxelles #Poitiers #Tours #Marseille #Montevidéo #NewYork #Montréal #Rome #Madrid #Tokyo...), et du hashtag de l’événement #Perec40.

Pour en savoir plus sur cette belle tentative d’épuisement visant la planète, consulter le site de Pierre Ménard, Liminaire.


La réalisatrice Gisèle Casabianca interroge les déchets de la Corse

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Des bateaux en provenance de l’île de beauté qui déversent chaque matin sur le port de Marseille des dizaines de camions chargés d’ordures, direction l’Occitanie. Oui, en effet, comme l’annonce la présentation de ce documentaire de 52 minutes réalisé par Gisèle Casabianca : ça interpelle !

Pour raconter l’histoire de ces déchets insulaires, Gisèle Casabianca a voyagé avec eux. 

« Ils arrivent à Marseille puis sont dispatchés selon leurs espèces : le verre à Béziers, le jaune sur Nîmes, les déchets destinés à être incinérés à Toulouse. »

Un patient travail de collecte sur la collecte des ordures, un précieux recueil de témoignages. Au bout de trois ans de travail et de tournages, Gisèle Casabianca livre un cri qui interroge, pose question(s) et résonne fort.

Le cri des goélands, produit par Jérémy Banster et Olivier Compère, est au programme des avant-premières, section documentaire, du 24 ème Festival TV de Luchon qui se déroule du 7 au 13 février.


Les silences d’Ogliano dans la première sélection du Prix de La Closerie des Lilas

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Le Prix de la Closerie des Lilas qui a pour mission de soutenir et faire connaître une littérature féminine de qualité, fête en 2022  ses 15 ans sous la présidence, cette année, de Laure Adler.

Une première sélection de 6 romans de femmes parus à la rentrée de janvier a été établie par le jury permanent, Anne Nivat et Josyane Savigneau.

Le remarquable et magnifique roman d’Elena Piacentini « Les silences d’Ogliano » publié par Actes Sud est l’un des six romans sélectionnés le 31 janvier dernier par le jury permanent, Anne Nivat et Josyane Savigneau.

Une seconde liste sera rendue publique le mardi 8 mars. Le Prix sera remis le 12 avril 2022.

Précipitez-vous dans « Les silences d’Ogliano ». Entrez vite en littérature !


#2022 : Les calendriers, la nouvelle de Jacques Mondoloni

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Fidèle à sa généreuse et belle habitude, l'écrivain Jacques Mondoloni  offre chaque début d'année une nouvelle en guise de voeux à ses amis.

Pour 2022, il nous livre  "Les calendriers". Merci Jacques.

 

Dans sa voiture il branchait le GPS pour ne pas être seul. Que quelqu’un parle.  Pourtant la voix féminine du guidage lui déplaisait, trop « froide et directrice »,  il aurait préféré la voix des idoles de sa jeunesse cinéphile : Jeanne Moreau ou Lauren Bacall, qui enrobait n’importe quel mot de chaleur intime, de sensualité élémentaire.

Les pirates de la bande du Val Brouette, toujours le nez dans les ruines numériques qu’ils avaient investies à la suite de « l’extinction » de léquipe de maintenance d’ Orange, tous morts du virus,  disaient qu’on pouvait changer la voix, opter par exemple pour une gorge masculine, mais on n’avait pas trouvé le moyen de le faire.

Mais il s’en foutait : c’était une présence, une musique d’ambiance, d’ailleurs il n’écoutait pas les indications, tout était FAUX, parfois même un trajet se faisait entendre dans une langue étrangère inconnue, de la pure poésie. Une fois il avait capté du chinois, et une fois la voix de la femme titulaire lui avait conseillé, de manière incisive, de prendre par la rue Rivoli alors qu’ils étaient à 1000 kms de Paris, dans les basses Alpes, au lieu dit Le Val Brouette.

Un voix féminine au moins n’était pas synonyme de catastrophe, de pandémie –tous ces professeurs qui s’étaient querellés sur les ondes sur la propagation du mal, qui avaient lancé sur les routes les habitants des villes dans un mouvement de panique.

Il avait eu de la veine de s’accrocher à un groupe de jeunes gens, étudiants en informatique pour la plupart, qui savait où se réfugier, et surtout qui avait su prévoir la crise, bourrant une camionnette de ravitaillement et de carburant avant de se diriger vers une fermette à flanc de colline, entourée de moutons, qu’on ne touchait pas en principe : la majorité des garçons et des files du groupe étaient végétariens, pour le moment (une minorité avançait l’idée d’un prochain méchoui).  

Il remonta vers Val brouette  par le chemin caillouteux des bouleaux et gara la voiture devant l’ancienne bergerie. Dans la salle commune qui sentait le fromage, il remarqua Victor devant le poste de télévision, qui ne captait plus les chaînes de la TNT, elles avaient disparu des écrans, mais on avait déniché dans un débarras une cassette vidéo d’une émission de naguère : « Accusé Levez vous ! » Elle était consacrée à l’affaire de l’étrangleur tueur d’enfant qui avait terrorisé plein de parents en ces années là, et Victor, ayant nettoyé le lecteur, s’en repaissait tous les jours, en boucle.

Plus loin dans l’escalier qui montait aux combles, les marches croulant sous les calendriers découverts dans une malle du grenier,  il assista à la dispute habituelle, stimulée par Sylvie, une virago, concernant la recherche de la date : depuis la panne du téléphone,  d’Internet, des objets connectés,  on ne savait plus quel jour on était   c’était l’hiver, par recoupements, encore que la température qui frisait les 20 degrés dans ce coin de France parasitait l’esprit de  déduction. Dans ces conditions pouvait on se souhaiter bonne année ?  Avait-on passé la date ou existait-il une attente à respecter ? Deux clans à ce sujet s’affrontaient, et les plus vociférants, c'est-à-dire partisans d’un réveillon gourmand, affirmaient tous les jours que c’était l’heure   mais on les soupçonnait de vouloir tuer un mouton et la résistance était forte pour contrecarrer ce « crime ».

On recherchait une preuve, un indice, dans les calendriers laissés par l’ancien propriétaire on prononçait le nom des saints correspondant à cette période, de mémoire on essayait de se rappeler les météores propres à cette saison, on étudiait chaque ligne des mois de décembre.

— On est à peine à Noël ! s’emporta Denis qui était une « tête ».

  Je le sens, c’est la St Sylvestre, dit le « viandard «  de la bande. 

La dispute se dissipa quand les filles se jetèrent sur les garçons pour les embrasser. Bonne année, chéri !


#Littérature: Elena Piacentini chez Actes Sud

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Depuis plus d’une décennie, nous l’affirmons ici : Elena Piacentini, c’est le meilleur du polar francophone, sa plus farouche voix. L’entrée de cette auteure dans la collection « Littérature - Domaine français » des éditions Actes Sud est un événement marquant et réjouissant de ce début d’année.

Avec « Les silences d’Ogliano », Elena Piacentini porte « la lumière d’une liberté possible ».

A l’heure où la rentrée littéraire de l’hiver 2022 pue le houellebeurk , l’œuvre littéraire d’Elena Piacentini qui n’oublie rien d’Antigone et de Sophocle, installe avec force l’été en hiver.

« Dans une époque où l’on est sans cesse sommé de choisir son camp, j’ai voulu rendre compte des nuances d’une humanité qui n’est pas là où on l’attend. Car -souligne Elena Piacentini -  tous, grands et petits, portent le poids de secrets, de renoncements, de silences. »

Un récit rapporté à la première personne. Dans un Sud imaginaire qui saute à la gorge tant il est vrai. Une aventure qui « s’achève sur le seul trésor qui vaille : reprendre possession de ses choix, refuser de se laisser réduire à sa naissance, devenir soi ».

Précipitez-vous dans « Les silences d’Ogliano ». Entrez vite en littérature !