Jacques Mondoloni dans la collection culissime
Une vendetta dans les cartographies des apocryphes ?

Les écrits sous écrou de Jean-Pierre Santini

094AA720-1F71-4C4B-93C5-C521C441C455

Arrêté le 6 octobre 2020, l’écrivain Jean-Pierre Santini a été incarcéré à Fresnes du 12 octobre au 10 décembre. Sous écrou, il écrit.

Placé en résidence surveillée, il met au propre. Mi janvier 2021, il livre quatre manuscrits. Mi février, il valide la maquette d’un ouvrage de 448 pages.

Son édition, prise en charge par le collectif d’auteurs « operata pè Santini », réunit les trois premiers manuscrits. Son impression reste à financer à travers un appel à souscription.

Au format 148x210, cet ouvrage de 448 pages dont le prix public a été fixé à  19,00 € (+ 3,00 € participation aux frais d’envoi), peut être commandé en souscription au prix de 18,00 € (frais d’envoi offerts). 

592DC681-A3D4-46CB-B676-0CAF7BA1CE2C

Trois livres sur quatre à découvrir

Le texte ci-dessous est la présentation de l’ouvrage en souscription fournie par le collectif « operata pè Santini ».

■ LIBRU PRIMU. – Le premier manuscrit serait un journal de bord s’il s’agissait d’une course au large. Pour un séjour à l’étroit, on l’appellera plutôt « main-courante ». L’écrivain détenu y note la chronique des heures et des jours qui s’écoulent. Elles sont ponctuées par les repas rituels servis au gréviste de la faim. Elles sont rythmées par une cascade d’ouvertures et de fermetures – les portes et les cahiers d’écriture, les espoirs et les désespoirs –, dans un univers clos où quelques turbulences ineptes et répétées viennent à peine animer des moments aussi insipides que les heures elles-mêmes. Les traumatismes de l’arrestation, des interrogatoires, du transfert et de l’incarcération sont encore trop vifs. L’écrivain, placé par les circonstances en mode « survie », est loin d’avoir récupéré toute sa vigueur. Sa puissance littéraire affleure cependant dans quelques fragments inattendus surnageant dans cette soupe carcérale d’où surgira plus tard, au-delà de l’exil, un autre œuvre magistrale. Sì Dì vole...


■ LIBRU SECONDU. – Le second est une sorte de carnet de voyage où sont restituées de mémoire des saynètes typique croquées au cours d’interrogatoires où chacun des « personnages » raconte la sienne. Sitôt projetés, les propos sont commentées en aparté par ceux qui les ont tenus ou entendus, livrant alors quelques pensées où ils se dévoilent ou décryptent les jeu des autres. En scène, la représentation de soi engagée dans le dialogue avec les autres. En coulisse, les retours réflexifs sur la partie qui vient de se jouer, et sur le jeu qui en fixe les règles et les enjeux. Un’si sà mai...


■ LIBRU TERZU. – Le troisième est un libelle où l’auteur, soumis aux contentions d’une « institution totale », faute de pouvoir prendre du recul ou de l’avance, prend de la hauteur. Ce texte confronte, dans une « controverse », deux visions de la justice : celle du maître d’école en quête d’émancipation des esprits, et celle du juge distribuant, la main sur le code, ses contraintes par corps. Quoi de fondamentalement commun ou de radicalement différent entre instruire une affaire passée et instruire des hommes en devenir ? Jean-Pierre Santini a en main les Pensées sur la justice de Blaise Pascal, offertes par son avocate. C’est son échelle de Jacob. Il l’agrippe et y grimpe. Cusì sia...


Il resterait à mettre en lumière le quatrième « manuscrit » où Jean-Pierre Santini compile les textes de soutiens déposés sur le « Decameron 2020 » des éditions Albiana. Or, tous ces textes sont en ligne et peuvent être consultés à la rubrique « Écrire pour lui: soutenir Santini ».

Parmi ces témoignages de solidarité, figurent aussi les textes des auteurs du collectif « Operata pè Santini », ceux-là mêmes qui ont décidé de conduire l’édition des « écrits sous écrou » de leur éditeur « embastillé », et de le faire paraître sous la griffe « À Fior di Carta ». Eccu...

Commentaires

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.