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octobre 2020

Entendre : Le témoignage de Laurent Santini, fils de l’écrivain

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Enregistré à Bastia le 28 octobre dernier lors de la conférence de presse tenue par la section corse de la Ligue des Droits de l’Homme, ce témoignage du fils de Jean-Pierre Santini est le seul document sur l’état de santé et les conditions de détention  de l’écrivain, détenu à Fresnes et en grève de la faim depuis plus de trois semaines.

Ce document est disponible à partir de You Tube à cette adresse: https://youtu.be/sCrCs1gASP8 

Partagez ce témoignage, faites le entendre, écouter-voir.

L’urgence absolue interdit le silence et il appartient à chacun(e) de faire son « travail d’Homme ».

 


Le cri des auteur(e)s, des artistes et des écrivain(e)s pour Jean-Pierre Santini

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Déclaration du collectif Operata pè Santini lors de la conférence de presse tenue ce 28 octobre avec la section corse de la Ligue des Droits de l’Homme.

Ce 28 octobre, a la fin de la troisième semaine de la grève de la faim engagée par l’écrivain Jean Pierre Santini depuis le jour de son arrestation le 6 octobre dernier, ce que nous avons à vous dire, haut, fort et clair, est bref, très bref et très simple, comme le sont les messages de détresse.
 
Pour Jean Pierre Santini il y a urgence.Et cette urgence est vitale. Le poète, le romancier, le militant Jean-Pierre Santini ne doit pas mourir en prison. Nous ne voulons pas d’une France qui détruit ses écrivains.
 
C’est ce que nous avons dit publiquement et écrit officiellement  il y a deux semaines a la Ministre de la Culture, Mme Roselyne Bachelot, dont les services n’ont toujours pas accusé réception de l’Adresse rendue publique le 14 octobre dernier.
 
Depuis, un choix de la justice est intervenu et a prononcé le maintien en détention provisoire à Fresnes de l’écrivain.
Ce choix est Incompréhensible, scandaleux, honteux.
Il est inutile, injuste et dangereux comme l’ont dit les deux présidents de Corse.
 
Aujourd’hui 28 octobre, l’urgence vitale s’est aggravée.
Il s’agit à présent d’une urgence absolue.
Et cette urgence absolue pour la vie d’un homme interdit le silence, interdit d’ignorer, interdit de se taire.
 
C’est parce que l’urgence interdit le silence que nous crions aujourd’hui.
 
Nous crions haut fort et clair : 
 
Que La justice doit passer pour tous, mais elle ne doit pas prendre la forme d’un traitement inutile, injuste et éminemment dangereux.
 
Nous demandons que Jean Pierre Santini soit placé sous contrôle judiciaire jusqu’à son procès.
 
Nous demandons que la mesure et la proportionnalité encadrent désormais le cours de l’action judiciaire.
 
Nous crions qu’une personne , coupable ou non d’un délit, ne doit pas, ne doit jamais être niée dans son humanité, ni dans sa détresse. 
 
Tel est notre cri.
Tel est le sens de notre operata pè Santini. Pour qu’un poète, un écrivain, un éditeur, un militant ne meure pas en prison. Aujourd’hui, en France.

Vingt jours que l’écrivain Jean-Pierre Santini est en danger

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Le refus, le 23 octobre dernier, par la Cour d’appel de Paris de placer l’écrivain Jean-Pierre Santini sous contrôle judiciaire pousse à l’extrême les inquiétudes les plus vives, les interrogations les plus folles et les protestations les plus légitimes.

L’urgence interdit  désormais de se taire

Pourquoi un tel acharnement ? Une telle disproportion ? Une telle absence d’humanité ?

« Santini, le poète, le romancier, le militant ? Qu’il crève ! » Serait-ce là le non-dit d’une décision de justice qui fait honte à un nombre croissant  de citoyens.

Incompréhensible, scandaleux, inutile, injuste et dangereux, le maintien en détention provisoire à Fresnes de l’écrivain, au vingtième jour de sa grève de la faim, entamée  dès son arrestation le 6 octobre dernier, interdit le silence, interdit d’ignorer, interdit de se taire.

L’urgence est là, vitale: Le poète, le romancier, le militant Jean-Pierre Santini ne doit pas mourir en prison.

« Nous ne voulons pas d’une France qui détruit ses écrivains »

C’est pour cette exigence, cet impératif moral, que le collectif Operata pè Santini rassemblant auteurs, artistes et écrivains interpelle à nouveau la Ministre de la Culture, Mme Roselyne Bachelot, dont les services n’ont toujours pas accusé réception de l’Adresse rendue publique le 14 octobre dernier.

« Nous ne voulons pas d’une France qui détruit ses écrivains. Vous pensez comme nous et vous devez le faire savoir. Il en va de votre honneur. » affirmaient des femmes et des hommes de Lettres il y a six jours.

Ils sont nombreux, de plus en plus nombreux, de tous les horizons, de tous les bords, de toutes les opinions, a  dire aujourd’hui :  la Ministre de la Culture ne peut plus se taire ! 

La Ligue des Droit de l’Homme inquiète pour Santini

Pour sa part, la section Corse de la Ligue des Droits de l’Homme et sa Présidente Mme Elsa Renaut ont décidé d’intervenir le 28 octobre lors d’une conférence de presse prévue à Bastia avec la famille de l’écrivain et le collectif des auteurs et artistes Operata pè Santini.

A nouveau - souligne dans un communiqué la LDH Corsica - la justice antiterroriste fait parler d'elle avec ses méthodes brutales et ses atteintes aux droits. Dans ce contexte, la situation de Jean-Pierre Santini en grève de la faim depuis plus de vingt jours inquiète particulièrement.

L’Appel des mille + des centaines

En version numérique, mais aussi en version papier, imprimé, photocopié et distribué de la main à la main, un appel est l’outil à présent face à l’urgence quand celle-ci interdit le silence.

Cet « Appel, #Urgence pour l’écrivain Jean-Pierre Santini », fort des mille premiers signataires de la pétition en ligne lancée le 15 octobre 2020, a été publié le 22 octobre par le collectif Operata pè Santini et le groupe de soutien constitué sur le réseau social FB.

Il est destiné à une large et massive diffusion.

Signez et partagez la pétition actuellement en ligne. Elle est directement accessible à cette adresse : https://www.change.org/p/opinion-publique-en-corse-et-en-france-liberté-pour-jean-pierre-santini-et-ses-camarades?redirect=false

Pour être tenu informé des soutiens à l’écrivain, s’inscrire dans le groupe public sur le réseau social FB « Soutien à Jean-Pierre Santini ». Il rassemble à ce jour plus de 900 personnes.

 


Le scandaleux maintien en détention de l’écrivain Jean-Pierre Santini

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Le 23 octobre, l’audience d’appel a décidé de maintenir en détention provisoire l’écrivain Jean-Pierre Santini.

Une décision inutile, injuste et  éminemment dangereuse alors qu’une solution humaine et proportionnée s’imposait.

Le témoignage de Marie Santini, la fille de l’écrivain, posté sur le réseau social FB à 19 H le soir où la décision est tombée, est accablant:

« Mon père est maintenu en détention provisoire, malgré la présomption d’innocence, malgré le fait qu’en droit français, la détention provisoire doit être l’exception et non la règle, malgré la proposition d’un contrôle judiciaire à mon domicile sur le continent, malgré une détérioration de son état de santé du fait de son âge, de ses pathologies et de 18 jours complets de grève de la faim, malgré le contexte pandémique actuel qui a permis il y a quelques mois la libération anticipée de milliers de détenus purgeant une peine, malgré les cas de Covid qui sont en train de se multiplier à la prison de Fresnes.

Nous sommes très inquiets pour sa santé et pour les jours à venir. »

Ce rejet d’un contrôle judiciaire, ce scandaleux maintien en détention de l’écrivain suscite d’ores et déjà les plus vives protestations tant en France qu’à l’étranger. Plus que jamais, « l’appel des plus de mille » doit être entendu, maintenant et partout, porté par toutes et par tous.

En Corse, ce samedi 24 octobre, des libraires et des auteurs ont décidé d’organiser des lectures des œuvres de l’écrivain Jean-Pierre  Santini : à Bastia, par exemple, à la librairie À Piuma lesta, à Montesoro à 15 H.


L’Appel des mille: #Urgence pour l’écrivain Jean-Pierre Santini

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Arrêté en Corse le 6 octobre 2020

/transféré menottes dans le dos, masque COVID sur les yeux, à Paris

/mis en examen le 10 octobre

/incarcéré à Fresnes depuis, en détention provisoire. 

Sans autre précision.

Le glacial déroulement d’une procédure.

En quelques heures, la vie d’un instituteur à la retraite bascule, et la présomption d’innocence trépasse. Face à ce déploiement excessif de moyens judiciaires, l’écrivain et éditeur Jean Pierre SANTINI observe une grève de la faim. Depuis 15 jours. Voilà à quoi en est réduit un homme de 76 ans, de santé précaire, qui veut faire entendre sa voix, dans un endroit où il n’y a pas d’écho.

La justice doit passer pour tous, nous en sommes conscients, mais elle ne doit pas prendre la forme d’un traitement inutile, injuste et éminemment dangereux.

Nous, hommes et femmes de bonne volonté, que nous soyons amis de Jean-Pierre ou bien simples témoins de ce déferlement excessif de la puissance publique, nous demandons qu’il soit placé en contrôle judiciaire jusqu’à son procès.

Nous demandons que la mesure et la proportionnalité encadrent désormais le cours de l’action judiciaire.

Nous demandons aux autorités compétentes, parfaitement informées du courant de sympathie en faveur de l’écrivain, de faire œuvre d’humanité.

Nous sommes mille. Rejoignez-nous. Tous ensemble, pour qu’un poète, un écrivain, un éditeur ne meure pas en prison. Aujourd’hui, en France.

 

Cet Appel, #Urgence pour l’écrivain Jean-Pierre Santini, fort des mille premiers signataires de la pétition en ligne lancée le 15 octobre 2020, est publié ce 22 octobre par le collectif Operata pè Santini et le groupe de soutien constitué sur le réseau social FB. Il est destiné à une large et massive diffusion. Signez et partagez la pétition disponible sur change.org


#Urgence : Le poète, le romancier, le militant Jean-Pierre Santini ne doit pas mourir en prison

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L’operata pour la libération, sans délais, sous contrôle judiciaire, de l’écrivain Jean-Pierre Santini, incarcéré à Fresnes, ne cesse de s’amplifier.

Au quatorzième jour de la grêve de la faim engagée par l’écrivain depuis son arrestation, le 6 octobre dernier, l’émotion, les inquiétudes, les protestations, les soutiens, les partages, les initiatives se multiplient, affirmant une exigence humaniste et universelle.

Le poète, le romancier, le militant Jean-Pierre Santini ne doit pas mourir en prison.

La liberté de l’écrivain Jean-Pierre Santini est pour tous aujourd’hui , sans délai, plus qu’une exigence, un impératif moral, un impératif catégorique. 

C’est la vie du poète, du romancier, du militant qui est en jeu. Et il y a urgence : cet impératif s’impose à toutes et tous.

La pétition en ligne depuis sept jours est actuellement en train de passer le cap de mille signatures. Amplifiez et partagez cette exigence.

Merci à toutes et tous.


Contrôle judiciaire immédiat pour Jean-Pierre Santini

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La liberté de l’écrivain Jean-Pierre Santini est pour tous aujourd’hui , sans délai, plus qu’une exigence, un impératif moral catégorique. 

C’est la vie du poète, du romancier, du militant qui est en jeu.

Nous entrons dans une zone de grand danger

Le collectif Operata pè Santini a adressé ce dimanche 18 octobre un « cri d’alarme» à la Direction générale de la Société des Gens de Lettres (SGDL):

« Jean-Pierre Santini, un écrivain de 76 ans est incarcéré à Fresnes. Depuis le 6 octobre 2020, il ne s'alimente plus et ne prend plus son traitement. Nous sommes terriblement inquiets.
Merci de relayer ce message auprès de la Ministre. Nous entrons dans une zone de grand danger.
Bien à vous, collègues ».

Tous les membres de la SGDL sont invités par le collectif Operata pè Santini à partager cet appel à sauver l’écrivain.


L’écrivain Jean-Pierre Santini ne doit pas mourir en prison

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La romancière Eliane Aubert-Colombani vient de l’écrire, le 16 octobre, au Ministre de la Justice : elle est indignée « face à l’arrestation de Jean-Pierre Santini ». Elle demande que « très vite » le poète, le romancier, le militant soit libéré.

Dans un ouvrage récemment paru, j'ai dit et redit - souligne Eliane Aubert-Colombani - mon admiration pour l'immense écrivain qu'est Jean-Pierre Santini. Je ne connais pas un autre écrivain de langue française en qui s'incarnent trois personnages: un poète, un romancier et un militant, (exceptionnellement, peut-être, André Gide quand il publie "Retouches à mon retour d'URSS").
Jean-Pierre Santini militant nationaliste est à l'origine de la création du FLNC en 1976. Il souhaite l'indépendance de la Corse, il le déclare, ce qui n'est pas un délit dans la démocratie française. Personne ne conteste que certains militants se soient compromis dans des actions violentes, Jean-Pierre Santini ne les a jamais approuvés.

L’émotion et l’inquiétude des gens de Lettres

Le poète Norbert Paganelli, dès le 12 octobre, s’est adressé au Président de la République. Il fait partie de ceux qui ne partagent pas toutes les opinions de Jean-Pierre Santini. Il est choqué par le traitement inhumain et disproportionné réservé à l’écrivain à qui le 10 octobre le juge des libertés refuse le contrôle judiciaire et le maintient en détention provisoire. Norbert Paganelli alerte crûment, sans détours, le chef de l’Etat.

Si les crimes que l’on reproche à cet homme sont établis, personne de sensé ne verra d’obstacle à ce qu’il soit sanctionné mais, pour l’heure, rien de tout cela n’est établi et rien ne permet non plus de croire qu’une levée d’écrou puisse générer, de sa part, une quelconque fuite. Par contre, vous porteriez une bien grande responsabilité si la santé de Jean Pierre Santini venait à s’altérer et s’il retournait en terre de Corse entre quatre planches. Bien plus qu’un crime d’État ce serait là un crime contre l’esprit qui souderait contre vous la totalité de la communauté insulaire toutes tendances confondues. 

Après le lancement sur le réseau social Facebook, le 11 octobre, par la romancière Marie-Paule Dolovici d’un groupe public de soutien, fort à présent de plus de 640 membres, un collectif d’auteur(e)s et d’artistes, Operata pè Santini, a rendu public, le 15 octobre, une Adresse « embrassante » à la Ministre de la Culture: « Nous ne voulons pas d’une France qui détruit ses écrivains. Vous pensez comme nous et vous devez le faire savoir. Il en va de votre honneur. »

Les soutiens et les partages des gens tout court

Adressée, le 15 octobre, aux deux Présidents de la Collectivité Territoriale de Corse, la lettre du collectif Operata pè Santini est également un pressant appel : « Présidents, intervenez au mieux pour la vie de notre ami ». Le 17 octobre, Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse, annonce qu’il vient d’alerter le Garde des Sceaux : « il parait indispensable de mettre un terme à une détention à la fois inutile, injuste et éminemment dangereuse ».

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Au douzième jours de la grève de la faim, entamée par l’écrivain depuis son arrestation le 6 octobre, l’évidence s’impose: c’est bien la vie d’un homme qui est en jeu. Il s’agit bien de sauver l’écrivain Jean-Pierre Santini. Le poète, le romancier, le militant ne doit pas mourir en prison.

Cette évidence ne cesse de grandir: la pétition en ligne lancée , le 14 octobre, par la professeure Anna-Maria- Caroline Celli recueille en moyenne 200 signatures par jour. Elle compte à cette heure plus de 640 signatures.

Des exigences, des évidences qui s’imposent à toutes et à tous parce que l’écrivain Jean-Pierre Santini ne doit pas mourir en prison.

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Sans délai, à présent, le placement sous contrôle judiciaire de l’écrivain s’impose : Jean-Pierre Santini, ce poète écrivant en mai dernier une nouvelle intitulée « Il y est né, il y est mort. Une virgule, la vie » ne doit mourir que chez lui. 

Cet écrivain nous disait alors: « ne portez pas mon deuil, j’apprivoise la mort ».

Sa liberté est pour tous aujourd’hui plus qu’une exigence, un impératif catégorique.

 


Les mobilisations s’amplifient pour sauver l’écrivain Jean-Pierre Santini

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Depuis son arrestation, le 6 octobre au matin, l’écrivain et éditeur Jean-Pierre Santini, mis en examen le 10 octobre et placé en détention provisoire  à Fresnes, refuse de s’alimenter. A la date du 15 octobre, il y a urgence et au dixième jour de cette situation, ses amis, écrivains, auteurs, artistes, créateurs qui la veille ont publiquement interpellé la Ministre de la Culture, ont expliqué aux journalistes de la presse écrite et audiovisuelle régionale les raisons de  leur « operata pè Santini ».

Proportionnalité et usage adapté de la force publique

« Nous ne voulons pas intervenir sur le plan politique ou juridique - explique le collectif Operata pè Santini- mais sur le plan de l'atteinte disproportionnée à la liberté d'expression. Jean-Pierre Santini n'est pas au-dessus des lois, et il doit répondre de ses actes,comme tout citoyen devant la justice. Mais Jean-Pierre Santini a droit aussi à un usage adapté de la force publique à son égard. Il a 76 ans et il n'est pas en bonne santé. Il rassemble tous les critères de représentation permettant de le placer en contrôle judiciaire, ce qui serait une mesure adaptée à son âge et à son état de santé. La situation est urgente et nous avons besoin de la plus grande publicité pour forcer l'Etat à prendre des mesures plus respectueuses de la santé de Jean-Pierre. »

C’est dans le même esprit, pour le même combat que le collectif a adressé ce 15 octobre une lettre (voir ci dessous) aux deux Présidents de la Collectivité Territoriale de Corse, Jean-Guy Talamoni, Président de l’Assemblée de Corse, et Gilles Simeoni, Président du Conseil exécutif de Corse: « Présidents, intervenez au mieux pour la vie de notre ami . »

En ligne : des partages, des groupes et une pétition

Ces différents appels à sauver l’écrivain Santini ne sont pas les seules initiatives à s’amplifier dans l’île et au delà : sur les réseaux sociaux, sur Facebook en particulier, les partages et les groupes de soutien se multiplient. Le seul groupe dédié à l’écrivain, lancé par la romancière Marie-Paule Dolovici, est public et déjà fort de 543 membres. Et depuis le 14 octobre une pétition est en ligne , initiée par le poète Norbert Paganelli, sur la plate-forme change.org : elle a recueilli 340 signatures en moins de 24 heures.

Operata pè Santini : Le texte intégral de la lettre adressée le 15 octobre aux Présidents de la Région Corse

Présidents*

Nous intervenons ici en tant qu'autrices et auteurs, atterrés devant la disproportion des moyens utilisés par la Justice contre notre ami Jean-Pierre Santini, auteur et éditeur, militant culturel.

Cet homme de 76 ans, malade,  se retrouve du jour au lendemain incarcéré à Fresnes, dans une Ile de France ravagée par le Covid-19. Pour ajouter à la noirceur de ce tableau, Jean-Pierre Santini pratique la grève de la faim depuis 10 jours.

Quelle que soit la nature des faits qui lui sont reprochés, et dont il aura éventuellement à répondre devant la justice, comme tout citoyen, nous nous indignons du sort excessif qui lui est infligé. 

La force publique doit être exercée avec mesure, et ce n'est pas le cas. Pourtant, Jean-Pierre Santini, retraité de l'Etat, remplit toutes les garanties de représentation pour bénéficier d'un contrôle judiciaire. 

Présidents, intervenez au mieux pour la vie de notre ami.

Vi ringraziemu

* Il s’agit du Président de l’Assemblée de Corse, M. Jean-Guy Talamoni, et du Président du Conseil exécutif de Corse, M. Gilles Simeoni.


Operata pè Santini : des auteurs interpellent la Ministre de la Culture

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Dans une lettre ouverte rendue publique le 14 octobre, un collectif d’auteur(e)s et d’artistes s’adresse à Roselyne Bachelot en faveur de l’écrivain Jean-Pierre Santini en détention « provisoire » et en grève de la faim depuis son interpellation le 6 octobre à l’aube.
A l’initiative des deux écrivains, Xavier Casanova et Pietr’Anto Scolca, qui ont assuré la direction éditoriale de l’ouvrage « Lire Santini » paru en septembre dernier, le collectif « Operata pè Santini »  qui rassemble déjà de très nombreux auteurs et créateurs, demande à Madame la Ministre de la Culture la liberté pour l’écrivain Jean-Pierre Santini : «Nous ne voulons pas d’une France qui détruit ses écrivains. Vous pensez comme nous et vous devez le faire savoir. Il en va de votre honneur ».
 
Le texte intégral de l’Adresse à Roselyne Bachelot
 
Madame la Ministre
 
Jean-Pierre Santini est en prison.
Jean-Pierre Santini dort à Fresnes.
 
On a pris cet homme de 76 ans, et on l’a jeté dans Fresnes la carcérale, lui, cet instituteur à la retraite, qui ne connaît que les livres et la poésie, lui, qui aime au-delà de son village, lui qui aide tous les gens qu’il rencontre sur sa route.
 
Ce qui vient tout d’abord, la sidération, l’incapacité totale de penser, d’échapper à la ronde incessante des mots.
 
Comment ? Pourquoi ?
 
Nous ne le savons pas, mais nous savons qu’il est notre ami, qu’il est un ami de la paix, un ami de la révolution aussi. La révolution des mots, la révolution des idées, l’arme des mots, rien de plus.
 
La révolution est-elle devenue un gros mot en France ?  Peut-on désormais mettre Voltaire en prison, parce qu’il pense autrement ? La pensée est-elle devenue une arme illicite en France, pays de Charlie et de Camus ?
 
Quoi qu’il en soit, nous avons peur pour lui, à son âge, dans son état de santé, avec le Covid-19 qui ravage l’Ile de France, alors qu’il entame une grève de la faim.
 
Nous, hommes et femmes de lettres, qui ne savons rien des arcanes de la justice, 
nous, qui ne voulons pas la violence, 
par lui nous sommes tous violentés et défaits, 
par lui nous sommes tous reniés dans nos droits, 
par lui nous sommes anéantis dans nos rêves et nos idéaux. 
 
Nous ne voulons pas d’une France qui détruit ses écrivains. Vous pensez comme nous et vous devez le faire savoir. Il en va de votre honneur.
 
Libérez Santini, il est homme de raison et se rendra à toute convocation de justice,
Libérez Santini, il est homme de parole et ne fuira pas ses responsabilités.
 
Laissez cet homme actif faire vivre sa maison d’édition et la culture en Corse.
Laissez cet homme paisible dans le silence de sa maison, laissez-le boire un café et raconter des histoires. Les histoires, c’est sa vie, c’est la nôtre.
 
Libertà pè Santini !
 
C’est tout ce que nous vous demandons, Madame la Ministre, et nous vous embrassons.