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De Zévaco à Geronimo en passant par la Chaussée Jules César...par Michel Moretti

Geronimo
Si y a un mois où dieu existe pas, c'est bien en Février. Février, c'est pas mon truc. Je quitte la couette que pour le poêle ou la cheminée. Je frissonne dès que Minou délaisse mes cuisses. Même repeint en valentine's day, ça grisaille. Même pas la force d'aller voir mes comptes en Suisse, trop de neige. HS...

Je suis l'actu comme j'essuie ma narine suintante, de façon chronique et automatique, sans y penser vraiment, juste parce que ça fuit. Dsk fait un carlton, partouze-cadeau de féaux vicelards, partouze parmi les partouzes locales, habituelle, cachée, rude et sauvage, dodo la saumure fournit la morue, Dominique nique nique ... détails sordides,  sinistres 

Sinistrissime cet islamisme fanatique, de l'attentat de Copenhague à l'assassinat de Coptes en Lybie, de boko haram à daesh... le néant. J'imagine les camps syriens de l'Anatolie glacée, les maisons déchirées d'Alep, les Arméniens de  Der Es Zohr...

Sinistre cette Ukraine orientale, boucle du Don pas douée, au sol gorgé de sang de la dernière guerre, de l'avant-dernière  plutôt puisqu'on écrase à nouveau ces longs villages gris et boueux, ces cités soviétiques. Plus les russes menacent leurs voisins, plus ceux-ci adhèrent à l'otan, plus le voisin adhère à l'otan, plus le russe menace, et ça purge ...

Y a que l'odyssée ump du kon tiki qui fait ricaner ou la traversée improbable du malin chez les malins. Misère.

Bref, à part ma Minouche, le seul rayon de soleil, c'est Zévaco. Michel Zévaco. En rangeant mes bouquins j'ai retrouvé "le pont des soupirs", collection le livre populaire chez Fayard, fatigué de lectures . Bien sûr les Pardaillan-Fausta, Nostradamus, Capitan, Chevalier de la Barre sont autant de bibles, mes dieux lares. La suite est en route, "les amants de Venise",

" Scalabrino paraissait très calme. En réalité, il faisait un effort considérable pour ne pas sauter à la gorge de l'homme qui l'avait trahi, de l'homme qui venait d'enlever sa fille. - j'ai juré à Juana de ne pas frapper le premier ! gronda-t-il en lui-même ". Né à Ajaccio, Enragé, Anar déchaîné, embastillé, bouffeur de curé, feuilletonneux républicain de génie, j'adore, j'adule, du pur Cabu, de la joie jubilatoire. Il a vécu à Pierrefonds, il est mort à Eaubonne. Je suis corse tendance zévaco.

Justement, gamin, baron perché, j'ai passé des étés dans les cerisiers du jardin des grands parents du côté d'Eaubonne. Depuis les barres des cités HLM ont dévasté les vergers, l'A15 passe au fond du jardin par les prés du boucher, le collège Saint-Exupéry occupe le fond de l'impasse Kvot et Leydekkers (du nom de deux partisans bataves occis ici) et maintenant y a une mosquée Arrahma à l'angle de la Chaussée Jules César (rebaptisée rue du 18 Juin) ...

 Ca fait des couches sur mon enfance, ça fait dans la purée, j'ai du mal à latéraliser mes babouches, surtout en Février. Je retourne sous ma couette avec mon chat qui sait rien de tout ça. Sacrées racines !

 

NDLR : à lire absolument " DES OMBRES A L'AUBE ", un massacre d'Apaches et la violence de l'Histoire, 30 avril 1871, de Karl JACOBY (pas confondre avec l'autre). Quatre points de vue du massacre par les massacreurs, les indiens O'odham, les Mexicains voisins, les Anglos et les massacrés, les Apaches eux-mêmes. De la belle Histoire, passionnante parce que complexe, de la fabrication des mythes de l'histoire des Etats-Unis. Grand Prix des Rendez-Vous de l'Histoire de Blois.

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