On ne sait pas quand. On ne sait pas où. Sur fond de "grand jeu" russo-américain, sous le contrôle de l'OPCW, la destruction d'une grosse partie de l'arsenal toxique de Bachar el-Assad se fera dans les eaux internationales de Méditerranée dés que les centaines de tonnes les plus dangereuses des armes chimiques syriennes déclarées auront pu être chargées à bord du navire usine américain MV Cape Ray.
L'opération de chargement de ces matières, actuellement à bord du navire danois Ark Futura, est prévue dans le port calabrais de Gioia Tauro. Ensuite, le MV Cape Ray partira, quelque part dans les eaux internationales de Méditerranée, assurer sa mission : la destuction par hydrolyse. La durée de ce processus, assuré par deux unités prototypes embarquées (Field Deployable Hydrolysis System Operations), est estimé à 90 jours.
La discrétion des médias français sur les craintes que suscitent, depuis cinq mois, en Méditerranée cette destruction historique de l'arsenal syrien, est assourdissante. La question de savoir si ces inquiétudes sont fondées et quels problémes se posent dés lors que l'on décide de neutraliser en pleine mer, et non dans une usine terrestre, de telles quantités d'armes chimiques est pourtant légitime, voire vitale pour le Mare Nostrum.
Des problèmes inattendus (sic) en mer sont bien ceux qui inquiétent en priorité les responsables même de l'opération prévue à bord du Cape Ray -souligne la journaliste scientifique Nina Notman dans son enquête publiée le 21 mai dernier dans l'édition en ligne de Chemestry World de la trés sérieuse Royal Society of Chemistry.
Tous les responsables de cette première dans l'histoire de l'élimination des armes chimiques se veulent rassurants. Les experts assurent que la plateforme expérimentale spécialement mise au point durant l'été dernier fonctionne parfaitement sur un navire en pleine mer. Oui, c'est une première, mais des essais ont été effectués avec des produits simulants trés proches de leurs homologues toxiques (sic). C'est vrai, le précurseur chimique sarin a tendance à cristalliser et pourrait boucher des vannes et des tuyaux (sic), mais on a toutes les piéces de rechanges à bord.
Et la météo, putain ? Pas de panique, le Cape Ray a des stabilisateurs (sic).
C'est quoi mon angoisse ? Quatre vingt dix jours pour tous les dangers ?
Je ne suis pas certain, moi, que la seule inconnue soit la météo !
