Noirs desseins pour la SNCM et des voix qui s’élèvent par Ugo Pandolfi
24 mai 2014
En exclusivité dans le journal Le Marin, le journaliste Thibaud Teillard a révélé le 22 mai que pour la SNCM, le projet de nouveaux navires devient un schéma de cession de la flotte actuelle. En clair, un projet de découpage de la SNCM, une "vente par appartement", dont le scénario serait mis en oeuvre avec les conseils de la société Magellan et d'un haut-fonctionnaire chargés au départ d'étudier le financement des nouveaux navires de la SNCM.
Le repreneur éventuel qui surgit à présent dans le feuilleton n'est autre que l’une des sociétés des frères Daniel et Michel Berrebi, Baja Ferries, premier opérateur de ro-ro sur la côte ouest du Mexique, exploitant l'Eden au Chili, l'ex Mazatlan Star, ex Monte Cinto racheté en 2011 à la SNCM.
Non, c'est pas un mauvais film noir avec plein d'erreurs de casting et un scénar débile !
Si les informations du Marin venaient à être confirmées -craint le journaliste Alain Verdi dans son blog Pericoloso sporgersi- cela signifierait que l'Etat a fait semblant de préparer un plan de financement, en vue d'une relance de la SNCM, et qu'en fait il préparait son démantélement. C'est cette thèse que je martelle depuis longtemps !
Dans l'hebdomadaire de l'économie maritime Le Marin, le journaliste Thibaud Teillard le dit autrement, mais craint le même naufrage à la fin du film : Complice passif, informé de tout, l’État joue-t-il un rôle de facilitateur dans la mise en œuvre de ce scénario de discontinuité ?
La fermeture des lignes de Nice et Toulon (hors DSP) semble d’ores et déjà acquise à la fin de la saison, souligne Le Marin, Transdev n’ayant jamais caché sa volonté d’arrêter dès que possible ces lignes présentées comme déficitaires. À la clé : deux navires de trop et des centaines de postes supprimés, hors plan de départ volontaire négocié avec les syndicats. Dans ce contexte, les conventions de crédit de Transdev sollicitées par l’ancien directoire ne pourraient être renouvelées que dans le sens d’une continuité de service jusqu’en septembre avant de démarrer le processus de cessation d’activité programmé en fin d’année.
Ce 22 mai 2014, deux syndicalistes représentant l'encadrement de la SNCM, Maurice Perrin et Pierre Maupoint de Vandeul ont rendu publique une longue et terrible lettre ouverte au ministre des Transports dans laquelle ils parlent de duplicité de l'Etat et d'imposture. En conclusion de leur alerte sociale, ces deux membres (CFE-CGC) du conseil de surveillance de la SNCM écrivent :
Il n’est pas trop tard pour changer le scénario et réaffirmer les arbitrages fondamentaux qui donneront un avenir à notre compagnie.
L’encadrement que nous représentons, ne supporte plus le chaud et le froid incessant et vous demande de cesser et faire cesser les mensonges et manipulations sur ce que nous considérons être un véritable scandale d’Etat qui menace l’ensemble de la filière Maritime Française !
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