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mars 2014

Gibraltar, reportages et récits autour de Mare Nostrum

Cover3La revue Gibraltar, Un Pont entre deux Mondes raconte deux fois par an les mondes méditerranéens à travers récits longs et  histoires humaines. Le numéro 3 vient de paraître. Il livre un dossier sur les nouveaux mondes à construire en passant par Istambul, l'Andalousie, la Balagne en Haute-Corse et la Tunisie. Gibraltar, Un Pont entre deux Mondes est une publication des Éditions Un Pont entre deux Mondes dont le siège est à Toulouse. Son équipe rédactionnelle est dirigée par Santiago Mendieta et Guy de Guglielmi. La revue est disponible au numéro ou sur abonnement sur le site : www.gibraltar-revue.com Une riche et belle revue papier sans publicité qui prend le temps de raconter le réel. A découvrir pour écouter-voir l'intime du sud de l'Europe et du nord de l'Afrique. Le quatrième numéro est en préparation pour l'automne prochain.


Mafia or not mafia : assassinat en Corse d'un haut fonctionnaire territorial par Ugo Pandolfi

Ugop_cafeLe crime organisé a été prompt à ponctuer le premier tour des élections municipales en Corse à l'arme automatique: le directeur général des services du département de la Haute-Corse, Jean Leccia, 53 ans, a été abattu par deux tueurs dimanche 23 mars vers 23h15 à Talonne, à la sortie nord d'Aleria, dans la plaine orientale de l'île. 

Ce haut fonctionnaire territorial -précisent les informations de l'Agence France Presse au lendemain de son assassinat- dirigeait aussi le cabinet du président PRG du Conseil général, Joseph Castelli, un proche de celui de l'exécutif de la Collectivité territoriale de Corse et député PRG de Haute-Corse Paul Giacobbi, dont un proche conseiller, Dominique Domarchi, avait été assassiné il y a trois ans, également un soir d'élections.

Jean Leccia avait été gardé à vue en 2011 dans le cadre d'une enquête sur des affaires de marché public au conseil général de Haute-Corse. Il avait aussi été entendu par le juge Charles Duchaine de la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille comme témoin dans une autre affaire concernant l'utilisation de fonds publics à des fins privés pour la construction de gîtes touristiques appartenant à des élus ou des proches du Conseil général, notamment des parents du  maire de la commune de Santa Andrea di Cotonu assassiné en 2011.

Le député PRG de Haute-Corse, Paul Giacobbi, avait réagi le 22 mars 2011 à l’assassinat, le 21 mars, de son plus proche collaborateur, Dominique Domarchi, 63 ans,  : «S’il s’agit d’un message à mon intention, je ne changerai rien ni à mes habitudes, ni à mes orientations, ni à ma liberté d’expression.» Le président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse avait fait une intervention remarquée en ce sens à l’Assemblée nationale en s'adressant au premier ministre de l'époque. C'est Claude Guéant, ministre de l'Intérieur qui lui avait répondu. 


Question de Paul Giacobbi à Claude Guéant... par ASSOACP

"Mafia or not mafia : le débat n'est pas qu'académique -écrit le juge d'instruction Gilbert Thiel dans son dernier ouvrage (Mafias- édition Fayard). En effet, s'il venait un jour à l'esprit de nos gouverneants d'adopter un système voisin du système italien en incriminant, au delà de l'association de malfaiteurs, celle de type mafieux, ainsi que le concours externe  en association mafieuse, encore faudrait-il que cette "qualité" -là, soit reconnue à la criminalité organisée insulaire..."


En passant par la Porte de Versailles

6380785-9624315Vu la foule, vos agendas chargés, l'air du temps et quelques autres considérations qui vous sont tout à fait personnelles, on va pas vous ennuyer avec une longue liste de choses à faire entre le 21 et le 24 mars. Sachez cependant qu'en passant par la Porte de Versailles, vous pouvez rencontrer Anouk Langaney (Même pas morte), Jean-Louis Tourné (L'or est un poison), François-Xavier Lucciani (Bastia pour dames) en dédicaces sur le stand de la Collectivité Territoriale de Corse (hall 1, allée N 14). A découvrir également, au même endroit, les dernières nouveautés des belles éditions Eoliennes dont Luc Dietrich  (Sapin, ou La Chambre haute), Didier Mouturat (Tous les matins, l'énigme…) et Daniel Goldenberg (La Bague de Mina). A noter aussi qu'Olivier Collard et les éditions du Cursinu présentent leurs nouveautés à la Porte de Versailles.  D'en Corse, quinze maisons d'éditions insulaires et une trentaine d'auteurs sont présents au Salon du Livre de Paris. A souligner enfin que l’association des éditeurs de Corse organise le 22 mars à 10 heures trois conférences :  Le racisme en Corse ? par Marie Peretti-Ndiaye, Le polar en Méditerranée par Marie-Hélène Ferrari , Haine et politique par Antoine Franzini. Le même jour à 11 heures, la commission littérature du Cunsigliu di a lingua corsa propose un échange sur la Grande Guerre dans la littérature avec Jacques Thiers, Jean-Guy Talamoni, Eugène Gherardi, Jacques Fusina, Anghjulu Santu Pietrera, Marie France Bereni-Canazzi et Marie-Jean Vinciguerra.


Séjour à l’hôpital Rothschild des Buttes Chaumont par Jacques Mondoloni

Mes chers amis

Chaque année, au moment des vœux, je vous envoie une petite nouvelle qui a un rapport avec l’événement : en  fait c’est toujours pour vous rappeler mon existence, une bouteille à la mer.

Aujourd’hui, c’est différent : je suis sorti de l’hosto hier, service neuro- chirurgie de la fondation Rothschild des Buttes Chaumont  où un grand professeur m’a glissé une valve dans le cerveau (remède contre l’hydro céphalée et dite à pression normale, les Freaks, c’est à une autre pression )

L’atmosphère d’un hôpital est connue : romanciers et cinéastes à travers des récits divers nous ont fait vivre cet univers.

Moi, j’aimerais vous parler des hallucinations qui m’ont terrorisé après l’opération : un couple se trouvait dans le lit d’à côté, un homme et une femme  confondus dans le tissu des draps. « Bon, ils dorment », me suis-je dit. Mais soudain le décor a changé : la femme s’est redressée et me regardait, la tête pleine de sang, empalée sur le tube des perfusions et qui la traversait de haut en bas. Son visage  coloré, rouge vert bleu comme les codes des cathéters,   ressemblait à un masque asiatique, genre fête du Dragon,  et exprimait la menace sarcastique.

L’homme lui aussi a croisé mon regard : son visage blême, transparent, était celui des zombies des films d’horreur.

Pour les faire disparaître, j’ai louché, j’ai balayé le décor des yeux  en arpentant la  chambre,  cela a marché, mais les hallu ont continué : les gonds de la porte de la salle de bains ont joué à  l’ascenseur, montant et descendant parfois à toute vitesse. Par la fenêtre, j’ai aperçu un homme qui m’espionnait, les mains jointes sur une cheminée. Lui, j’ai essayé d’organiser sa chute, mais il avait le pouvoir de voler et il est parti vers l’immeuble voisin,   de l’autre côté de la rue. Sur les murs de ma chambre, des drôles de bestioles se coursaient.

Ça c’est la partie visuelle. Il y a une partie auditive : j’ai entendu quelqu’un qui lisait les textos de mon portable, et qui s’en moquait. La voix provenait de la chambre d’en face. J’ai frappé à  la porte et suis entré. Deux types, au crâne rasé, genre les marins voyous de  Breaking  the waves, allongés l’un à côté l’autre, m’observaient, l’air narquois. J’ai râlé au nom du respect de la vie privée, aucune réaction, puis l’un des types m’a raccompagné jusqu’à la porte, me  refilant mon téléphone portable, avec un geste qui signifiait : « dégage ! »

La scène était-elle réelle ?

…   comme cette info provenant  de l’infirmier de nuit qui  m’a raconté que par manque de places dans les prisons françaises,  on mettait des détenus dans les chambres de l’hôpital.

Tout le monde  explique que ces hallu sont dues à l’anesthésie -  peut être mais elles troublent, c’est quoi ces horreurs stockées quelque part dans mon cerveau ?

Vive la vie ! 

Jacques Mondoloni - 6  mars 2014 


Mauvais Tour, le nouveau roman noir d'Olivier Collard

MauvaisTour_premdecouvLe nouveau Collard débarque. Tout frais. Mauvais tour ! est disponible depuis le 1 er mars. Avec son habituel talent, Olivier Collard pose des questions qui fâchent. Et si la centième édition de la Grande Boucle, avec son passage historique en Corse, n'était qu'un prétexte ? Le calendrier réserve parfois des coïncidences troublantes, prévient le romancier: loin d'être une promenade de santé, cette fiction commémore un vingtième anniversaire : celui du sabordage d'une cause. On vous en dit pas plus. Z'avez qu'à prendre le départ et à franchir la ligne. Mauvais Tour ! est publié par les éditions du Cursinu qui, à cette occasion, ont l'excellente idée d'offrir, avec Passage à vide et Murza, les trois opus de la trilogie capcorsine d'Olivier Collard. Un coffret frissonnant !