Société, sécurité, police et privatisation
21 novembre 2013
En mars 2012, le quotidien The Guardian révélait le plan du gouvernement britannique pour la privatisation de la police. En avril de la même année, l'externalisation des services policiers confiés à des sociétés privées ( la transnationale canadienne G4S en particulier) entrait en vigueur dans les régions du West Midlands et du Surrey. En France, la liste des activités assurées par le privé ne cesse de croître, depuis les transports de fonds jusqu'aux gardes statiques, la sécurité des aéroports et bientôt les transports de détenus ou des étrangers reconduits à la frontière -soulignait en 2008 le sociologue Sébastien Roché. Auditionné récemment par la mission d'information sur la lutte contre l'insécurité sur tout le territoire, pilotée par le député Jean-Pierre Blazy, le sociologue Sébastien Roché, par ailleurs responsable du pôle "Sécurité et société" au CNRS, plaide pour que la France se dote d'une politique de sécurité intérieure ainsi qu'une doctrine policière et réclame des politiques de sécurité « ajustées aux besoins locaux ». A Bastia, en Haute Corse, à l'occasion de ses rencontres avec les policiers insulaires, le 20 novembre dernier, Jean Claude Delage, le secrétaire national d'Alliance Police Nationale, a clairement proposé de confier certaines missions assurées par la police, au privé. Alliance qui demande la fin des gardes statiques, estime qu'il y a trop de policiers affectés à la garde des bâtiments publics. Au début du mois de novembre, dans tout le sud de la France, des policiers en colère manifestaient à l'appel du syndicat UNITE SGP POLICE-FO et faisaient une quête symbolique. Nous traversons présentement une excellente période dans le domaine de la sécurité - affirme à ses 657 000 employés dans le monde Jean Taillon, le PDG de G4S Solutions de Sécurité (Canada) Ltée. Rassurant, non ?
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