Chut ! Bébé dort. Motus ! Pas un petit vagissement, pas une petite berceuse, rien. On s'inquièterait presque. Perte du Sénat, déconfiture financière, débâcle boursière, dette obsédante, faillite bancaire, inculpation des copains de toujours, rien, pas un bruit. Prenez les patins... un nouveau mode de communication, le silence.
Même Jean-Michel Baylet fait plus de bruit, c'est dire. On entend bien quelques clameurs en Libye, en Arménie, en Géorgie où notre ravi se fait acclamer par des peuples lointains et naïfs. Il défie le Turc, le Russe, le Bédouin, l'Afghan, il étouffe le Grec... en vain. Dorénavant sourde, Angela l'ignore. Le silence retombe. On n'entend que les sanglots de Ségolène.
On surtaxe les mutuelles de santé. On ne forme plus, on ne remplace plus les profs. On coffre les flics efficaces. On vide les hôpitaux. On ferme les usines. On se casse avec la caisse... Chut ! Seule la nuit est troublée par les poubelles qu'on dépouille. En douce.
Rien que du cri primaire socialo. Ca piaille entre Martine et François. La teigne et le matou. C'est pas vraiment au bruit du canon. Même fabius -qui piaffe en coulisse- fait dans le soft. Même lang -qui la tire dans l'ombre- ne moufte pas. Y a que montebourg qui fanfaronne de sa fanfare populiste. "Impétrant" empêtré, démon te bourre. Le bougre, il "démondialise".
Y a qu'à Mayotte où ça râle ferme. On départementalise !
Ainsi va notre Monde. Mal. Mais en silence. Pendant le naufrage du Titanic, l'orchestre continuait à jouer. C'est à croire qu'on a perdu les bonnes manières.
Côté berceuse : te fredonne quelques "Nanne di Corsica" disponible à la Casa musicale di Pigna. "O Ciucciarella, non sai quantu t'adoru, le to bellezze... fà la ninna, fà la nanna...". Ici, dans le silence, l'amour.