Débat sur la violence en Corse
14 décembre 2010
Seize homicides et quatorze tentatives ont été commis en Corse depuis le mois de janvier. Réunie en session extraordinaire le 15 décembre, l'assemblée de Corse, sous la présidence de Dominique Bucchini, a inscrit à son ordre du jour un débat sur la violence.
Le compte rendu de cet événement est disponible sur le site officiel de la collectivité territoriale de Corse ainsi que sur les antennes de France 3 Corse Via Stella qui a consacré à cette occasion une édition spéciale. En juillet dernier, réclamant à l'assemblée de Corse un débat sur le banditisme et l'affairisme, le socialiste Vincent Carlotti et une dizaine de militants du club politique Gauche Autonomiste écrivaient dans une lettre publique: en 2009, ce sont 29 crimes de sang qui ont été commis en Corse pour une population de 260 000 habitants, soit 0,11% de la population, pendant que nombre de secteurs de notre économie sont pollués par des intérêts pour le moins troubles, et irrigués par de l'argent sale. Les comparaisons régionales des statistiques des crimes et délits contre les personnes en 2009 sont disponibles en ligne sur le site de l'INSEE.
Donc moi, je signe de mon nom: jocelyne normand. Et je donne mon adresse mail valide.
Je signe comme j'ai toujours signé mes articles en Corse, alors que mon PDG de l'époque m'avait demandé de prendre un pseudonyme (j'ai refusé en disant que je savais que les Corses n'aiment pas "qu'on achète un "i").
Donc, je n'ai pas acheté un "i" et j'ai assumé, au risque de devoir écarter le téléphone de mon oreille à la suite d'un fait-divers (sanglant, forcément) que j'avais traité. Je risquais la surdité tellement mon correspondant hurlait.
Donc, après avoir travaillé, en Corse (aussi bien à Bonifacio qu'à Ghisonaccia ou Bastia), en tant que journaliste, plus particulièrement spécialisée dans les faits divers et la justice, à une époque des plus chaudes, de 1989 à 1999, que puis-je dire de la violence en Corse, Moi, qui, chaque année, immuablement, interrogeai, le procureur général près la cour d'appel de Bastia (j'en ai connu plusieurs) ou le procureur de la République... C'était la même litanie sur le décompte des attentats ou des assassinats. Dominique Bucchini le sait parfaitement, lui, que j'ai dû interviewé un jour, à une terrasse de café, près de la préfecture de Bastia, d'où il sortait. Tout autour étaient déployés les gardes du corps... Impressionnant...
Ce que je voulais dire surtout c'est que j'ai l'impression de vivre désormais à une toute autre époque, lorsque j'entends parler de salariés qui se suicident...
Certes, je ne validerai jamais la violence aveugle en Corse (j'ai soutenu le mouvement des femmes là-bas depuis toujours et les petits cons (ou les vieux cons) qui font joujou avec les armes ne m'ont jamais séduite.
Mais, bon, il faut réfléchir à cette violence inouïe que nous vivons tous les jours, et pas seulement en Corse. Et, ça, c'est intolérable... Malheureusement, comme vous tous, je suppose, je ne sais pas comment nous en viendrons à bout, vu que la société est de plus en plus barbare.
Rédigé par : jocelyne normand | 14 décembre 2010 à 19:31
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Rédigé par : Ugo Pandolfi | 14 décembre 2010 à 13:54