Une création de Robert Valbon sur un texte de Jacques Mondoloni
20 septembre 2010
« Palestine Check Point » de Jacques Mondoloni est une pièce contemporaine qui traite de l'empêchement pour un couple franco-palestinien de se retrouver. La mise en scène de Robert Valbon, épurée, renvoie à l'Histoire antique et contemporaine, dans un climat paisible et oppressant. Son propos souligne l'absurdité d'une humanité menée par les passions belliqueuses et qui se ferme à la passion amoureuse.
La création de ce nouveau spectacle de Robert Valbon a lieu le samedi 25 septembre à 20 h 30 à l'espace Paul Eluard, place Marcel Pointet à Stains en Seine Saint Denis.
Pour lire l'argument de la pièce écrit par Jacques Mondoloni en 2008, voir ci dessous...
Palestine - Check point
Argument de la
pièce de Jacques Mondoloni
Décor : Le plateau est coupé en
deux par un mur d’environ
Au début le noir
La lumière s’allume progressivement,
côté jardin. Une femme vêtue à
l’occidentale apparaît, 35-40
ans, portant une valise sur laquelle on aperçoit le logo de la compagnie
aérienne, et sur laquelle elle s’assoit. Derrière elle l’esquisse d’un
tourniquet d’un poste de contrôle ou d’un élément de décor qui peut l’évoquer
(grillage, clôture, fils barbelés ?...).
Elle semble fatiguée par le voyage qu’elle a entrepris.
Elle prend son portable, compose un
numéro. La communication ne se fait pas. Elle tombe sur la messagerie de son
mari, lâche quelques mots et range rageusement
l’appareil.
Puis, elle commence à parler, comme si elle s’adressait
à son mari. Elle lui raconte qu’elle est bloquée au poste de contrôle parce que
les soldats ont trouvé dans son sac le
livret de famille et une photo de son mari.
Mariée à un Palestinien revenu vivre dans son
village est mal vu par les autorités militaires, et les vérifications soupçonneuses,
humiliantes, qu’elle doit subir multiplient l’attente au poste frontière.
En attendant, de sa place, elle décrit
à son mari ce qu’elle voit : les taxis qui déversent leur flot de
voyageurs se rendant à leur travail ou
s’en retournant chez eux -- la vie ordinaire du Check-Point.
Ensuite elle lui raconte l’interrogatoire, la
fouille au moment de prendre l’avion, et l’altercation qu’elle a eue avec un
type de
Il en faut de l’amour pour aimer un
homme qui se trouve du mauvais côté, il en faut de l’amour pour passer le Mur
qui les sépare, il en faut de l’amour pour affronter les tracasseries mises en
place par l’Occupant. Et parfois dans son dialogue avec son mari, elle a
quelques regrets de l’existence qu’ils ont quittée – en France ils avaient tous
les deux un bon métier, ils vivaient en paix, dans le confort, et la culture
ambiante...
A un moment, le réseau du téléphone
portable se remet à fonctionner, une sonnerie retentit, indiquant qu’il y a un
message.
La lumière se concentre sur l’homme
assis sur la marche d’une maison, côté cour. On découvre les traits de son
visage. Il semble plus jeune que sa femme.
Il écoute le message de sa femme, il
cherche aussitôt à la joindre, mais la communication ne se fait pas. Il raconte
alors ce qu’il vit de son côté, comme si elle était présente... évocation du
quotidien d’un Palestinien d’un territoire occupé.... Pendant qu’il dialogue
avec sa femme, on discerne parfois l’ombre portée d’un fusil appartenant à un
soldat posté sur la terrasse de sa maison.
A suivre - Jacques Mondoloni 30 juillet 2008
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