Humeurs du pire et du meilleur par Elena Piacentini
28 août 2010
A tous les vacanciers et parents qui n’auraient pas réussi à
se débarrasser de leur progéniture, cet été en Corse,
A tous ceux qui, bravant les interdictions de baignade, ont laissé leurs chérubins plonger dans les rouleaux furieux en les surveillant bravement du bord de la plage et les ont retrouvés, essorés mais vivants,
A tous ceux qui n’auraient pas réussi à perdre les mêmes moutards sur les chemins de haute montagne (ça trottine, même en birkenstock, ces petites bêtes) ou à les congeler en leur faisant passer une nuit glaciale dans une quelconque ravine du massif du Cintu (c’est drôlement résistant, un enfant en short !)
A tous ceux qui auraient une nouvelle fois échoué dans leur projet en testant l’option Canyoning ou Accrobranche
Aux parents malheureux dont les bambins auraient été boudés par des cochangliers pourtant affamés que l’on pousse vers eux, un quignon de pain à la main, sous le prétexte bidon de shooter « La photo des vacances » (ils ont peut-être été mal nourris ces petits, faut croire que nos bêtes sauvages préfèrent l’alimentation « nustrale » )
Aux parents plus patients qui investissent dans la solution lente du cancer de la peau (baignade et vélo sur la nationale de 11H00 à 16H00 exclusivement),
Aux fous du volant dont les rejetons ont surmonté haut la main l’épreuve du crash test,
A ceux-là donc, je souhaite une bonne rentrée et chapeau -euh ! Bob serait plus approprié-bas aux mômes, en leur souhaitant, du fond du cœur, d’être, en grandissant, moins décérébrés que leurs géniteurs.
Merci à mes amis de Brando et d’Ucciana pour les parenthèses d’amitié simple, vraie et sans chichi,
Merci à mes amis du Clos Fornelli pour la générosité de leur vin et en leur souhaitant d’excellentes vendanges,
Merci au Comte Abatucci pour sa délicieuse vache tigre, son enthousiasme et sa foi,
Merci à Nelly Lazzarini pour son fromage,
Merci à l’association A Musa Nostra pour son café littéraire à Penta Aquatella,
Je suis triste de quitter mes montagnes au versant desquelles s’accrochent, résistantes et vivaces, des valeurs qui rendent la vie plus belle. Dimanche, retour à Lille et changement de saison ! A prestu !
Une autre recette, authentique. Efficace à long terme. Vu pas plus tard qu'hier au bord d'une route qui longe la mer. Un merveilleux papa qui encourage son jeune enfant à grimper dans les feuillages toxiques d'un magnifique laurier-rose. C'est pas bête, non ? Le laurier-rose ! Pas cher, le cardiotoxique. Le must, c'est de faire des brochettes avec du bois de laurier-rose. Fatal. Et à la différence du cochon, chez le laurier-rose y a tout qu'y est pas bon: "Feuilles, fleurs, écorce et bois, frais ou séchés, sont toxiques à très faible dose".
"Les symptômes sont identiques aux manifestations de l’intoxication par la digitaline : Violents troubles digestifs, neurologiques et cardiaques, entraînant fréquemment la mort".
Rédigé par : Ugo Pandolfi | 15 septembre 2010 à 15:25