Denis Blémont-Cerli victime de la censure... par Ugo Pandolfi
20 août 2010
Denis, soyons clair, je l'aime! Et il n'est guère dans les habitudes de cet espace autant multi média que multi-auteurs de jouer les Anastasie, ascendant prêt-à-penser ou politiquement correct. Pour autant, à l'approche de la rentrée littéraire, des remises de prix et des grosses sorties éditoriales, le Denis, en principe, il s'échauffe et se met souvent un Marc Levy en tête. Comme pour se faire du mal. A la longue, on s'attriste, on se flagelle, on se fait de la peine. Du coup, histoire de le brusquer un peu le Denis, le webmestre lui fait le coup de la censure !
Pas méchante l'Anastasie. Juste une petite mesure arbitraire. Un petit coup bas. Histoire de vous obliger à un nouveau clic pour entendre la plainte du Denis le soir au fond des librairies indépendantes.
Au secours ! C’est la rentrée littéraire !
Vous en êtes où de votre livre ? À peine à la moitié ! Fichtre ! Dépêchez-vous de le finir, 701 nouveautés vous attendent…
La crise ? Quelle crise ? Moins on vend, moins on lit, plus on édite !
Bon évidemment, rassurez-vous, on édite toujours les mêmes, vous savez les « gros auteurs », enfin ceux qui vendent parce qu’ils sont connus, un peu comme les logos des marques, on fait les dédaigneux en se disant qu’on est pour le « no name » mais en vérité on revient toujours aux obligatoires « Nothomb/Houellebecq/Claudel/Gaudé… »
Dans les 701 presque plus de premiers romans, faut pas déraisonner quand même, comme si des inconnus pouvaient avoir du talent ! En 2010 on fait dans l’inéluctable, Flammarion, Robert Laffont, Albin Michel n’ont aucun nouvel auteur, à ce train-là, on se demande comment vont faire les jeunes. Bon on connaît la réponse : l’ANPE.
Il faut bien l’avouer la crise du monde de l’édition n’est pas une invention, partout on réduit les effectifs, on tente de tenir. Scali est en liquidation judiciaire, les Éditions du Panama (et tant d’autres !) en redressement judiciaire. On peut comprendre les éditeurs quand ils thésaurisent sur la notoriété mais se priver de nouveaux talents est à terme suicidaire. Plus grave, la continuelle inflation de nouveaux titres désoriente le lecteur, on le sait il s’agit avant tout d’occuper l’espace mais que dirait-on de pompiers qui se serviraient d’essence pour éteindre l’incendie ?
Pour finir, ma passion pour le monde du livre me pousse à oser ces quelques conseils : privilégiez les petites librairies indépendantes avant qu’elles ne disparaissent, de toute façon Carrefour et la FNAC (liste non exhaustive) ne se porteront pas plus mal en perdant quelques ventes. Et puis n’oubliez pas qu’il existe, en dehors des grosses maisons d’éditions parisiennes, des éditeurs régionaux qui tente de survivre en proposant d’aussi bons livres que les « gros », notamment en Corse (Albiana, Ancre Latine…), je pense notamment à tous les auteurs proches de « Corsicapolar », ils sont les garants d’une diversité régionale qui a beaucoup d’opiniâtreté pour exister et continuer contre vents et marées…
* Retrouver Arlette Shleifer dans Trace, Figure, Passage , Michel Moretti dans Mal Chronique, Elèna Piacentini dans Elénarration, Okuba Kentaro dans Kroniques d'OK, Thierry Venturini dans L'effet Venturini et Denis Blémont-Cerli dans Homo machinus sempre emmerdae
Commentaires