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Comment les éditeurs nous vendent du papier et les boulangers de l’eau…par Denis Blémont-Cerli

Denis blemont cerli portrait etroit La pandémie gagne du terrain et chaque jour on peut en constater le résultat chez les libraires. Ne me dites pas que vous n’avez pas remarqué le nouveau syndrome qui fait de nos chers livres des bouzins boursouflés, obèses et, disons le tout net, ridicules comme la grenouille de la fable :

 

Elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf,

Envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille

Pour égaler l'animal en grosseur

Denis blemont cerli portrait etroit  Comme ils sont laids ces malheureux ouvrages dès qu’on les ouvre. Pour épater la galerie, ils se sont enflés sans mesure : voyez toutes ces pages blanches ! Voyez ces marges démesurées ridicules ! Voyez cette police énorme ! (14 pas moins) Voyez cet interligne double, ce blanc, ce néant entre en les lignes !

J’ai eu en main récemment un ouvrage dont le texte commençait à la page 17 !

Cette épidémie gagne les livres les plus vendeurs des grandes maisons d’édition, un « gros » livre se vendant bien plus cher, on voit s’épanouir des tarifs délirants : 24,80 € pour un roman qui en fait devrait en avoir 150 dans un format « normal », il se vendrait alors environ 14€ : on le voit, l’intumescence du livre c’est la martingale assurée. Il faut savoir une chose : un livre imprimé en très grande série ne coûte presque rien à l’unité, 1 € et souvent bien moins, on voit donc les bénéfices ahurissants que peut générer un best-seller chez un éditeur.

Mercantilisme, mercantilisme… On a même entendu un éditeur déclarer que le livre numérique devrait être plus cher qu’en format papier ! Ben voyons, alors qu’il ne coûte plus rien en impression et en distribution !

Le même éditeur a aussi déclaré que sa règle d’or était de ne jamais publier les livres qu’il avait aimés !

Ah, il vaut mieux en rire…

Maintenant tout le monde est gagné par la cupidité, il faut faire du fric par tous les moyens.

Prenez le pain, je me suis rendu compte que mon boulanger était devenu un escroc patenté. Figurez-vous qu’il vend maintenant son pain au poids. En 2008, la hausse du prix du pain nous avez estomaqué, la    raison prétextée par nos amis boulangers étaient le doublement du prix du blé sur le marché mondial. Deux ans plus tard le prix du blé a dégringolé mais le prix du pain continue d’augmenter sans cesse ! Alors pour se justifier nos chers amis boulangers disent que le blé ne représente que 7 pour cent du prix du pain, ah ils sont fortiches en communication les types ! Mais je m’égare… Donc mon boulanger, qui veut sans doute rouler en Ferrari, vend son pain au poids. Ce pain au poids est boursouflé comme les livres cités plus haut, il est devenu hippopotamesque, sa mie est épaisse, gluante, pleine d’eau, sans doute a-t-il ajouté un additif genre gluten pour arriver à une telle monstruosité…  

 

Vous n'en approchez point.

La chétive Pécore

S'enfla si bien qu'elle creva.

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :

Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,

Tout petit prince a des ambassadeurs,

Tout marquis veut avoir des pages…

 

* Retrouver Arlette Shleifer dans Trace, Figure, Passage ,  Michel Moretti dans Mal Chronique, Elèna Piacentini dans Elénarration, Okuba Kentaro dans Kroniques d'OK, Thierry Venturini dans L'effet Venturini et Denis Blémont-Cerli dans Homo machinus sempre emmerdae


 

 

Commentaires

Ugo

En force et forme, le retour du Denis.Et franc comme du bon pain. Sans gluten !

michel

j'me doutais bien que la police devenait énorme et intumescente...
mais ma mie n'est pas gluante !

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