Hall 1- N°35 - Allée S - Porte de Versailles
Internationale locale par Michel Moretti

Nous sommes tous des Lalie Walker par Ugo Pandolfi

Lalie_WALKER-2009Pour avoir situé l'intrigue de son dernier polar au Marché Saint-Pierre dans le XVIII e arrondissement de Paris, la romancière Lalie Walker, auteure de roman noir, et François Besse, fondateur de Parigramme, son éditeur, sont  poursuivis pour diffamation et injure. Ils sont cités à comparaitre devant les juges de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris le 9 avril prochain. Le plaignant,  une société propriétaire de la marque "Marché Saint-Pierre" réclament l'arrêt de toute distribution de l'ouvrage, son retrait de chaque point de vente, et deux millions d'euros de dommages et intérêts. Depuis que cette  stupéfiante procédure judiciaire lui est tombée sur la tête, Lalie Walker avoue avoir quelques difficultés à écrireAu point -souligne l'auteure de La Stratégie du fou- que je m’interroge beaucoup à propos de ma propre liberté d’écrivain, précisément dans le domaine de la fiction

Ainsi que nous l'avions fait pour soutenir Catherine Fradier  en juin 2007, notre modeste blog multi-auteurs, solidaire avec Laly Walker, commande dès à présent 9 exemplaires du roman Aux malheurs des dames. Histoire de faire la preuve par neuf, le 9 avril, que la solidarité n'est pas une fiction !

Commentaires

michel

une nouvelle affaire dreyfus ? (un des marchands de tissu du marché saint-pierre)
un monoprix du polar à Lalie qui trébuche auchan d'horreur. Che casino ! courage on est là !

Yann VENNER

Honte aux procéduriers, aux chicaneurs qui emmerdent le monde depuis le XVII siècle. La chicane peut rapporter gros ! Et alors ? LALIE a tout de même le droit d'écrire une fiction ! Où va l'humain ? Et l'artiste dans tout ça ? ! Et le droit de créer, d'imaginer, de publier un roman ? Libre aux écrivains de se servir du réel pour s'adosser à lui, que ce soit un quartier, une géographie, un lieu existant ! Bravo pour ce bon roman en tout cas et que le 9 avril soit jour de deuil pour ces maudits plaignants ! des insignifiants, à coup sûr !

Jean-Paul

"Il faut prendre l'argent où il est, chez les pauvres car ils sont plus nombreux"...
C'est une paraphrase de la réplique célèbre de Boucicault, fondateur de la Samaritaine, au dix-neuvième siècle, et créateur du ''grand magasin''.
D'ailleurs, son histoire a été un peu dépeinte dans ''Au bonheur des Dames'' de Zola, et rendue dans un film avec Gérard Philippe.
Quand ses amis industriels ou financiers lui demandaient pourquoi diable, avec son argent, il avait eu l'idée saugrenue de faire un magasin pour les pauvres et classes moyennes, en lui prédisant un échec, au prétexte que ses clients potentiels étaient peu fortunés, il avait répondu, ''Oui, mais ils sont nombreux''.

Pourquoi cette entrée en matière hors sujet? Parce que Zola n'a pas été attaqué en justice pour diffamation malgré une peinture peu flatteuse des dirigeants de son magasin imaginaire (inspiré de celui de Boucicault) mais surtout parce que les riches ont la même philosophie.
On l'a vu pour Catherine Fradier attaquée par l'Opus Dei parce qu'elle avait publié chez un petit éditeur. C'est encore le cas pour Lalie Walker.C'est pas courageux de s'en prendre aux petits en pensant qu'ils vont se laisser écraser faute de moyens financiers suffisants pour un procès.

Le thème du dernier roman de Paul Auster est que la fiction est un mensonge qui dit la vérité. Au delà de l'intrigue, les plaideurs ont peut-être perçu une vérité dans la fiction, puisqu'ils y mêlent leur réalité: des employés licenciés.
C'est aussi, pour eux, l'occasion de se faire de la publicité et peut-être, en ces temps de liberté d'expression sous surveillance, d'espérer un bénéfice exceptionnel.
Finalement, eux qui racontent des histoires à leur clientèle pour vendre, n'aiment que leurs histoires et traquent une auteure de fiction. Ils n'ont qu'une culture: la publicité.Ils n'ont qu'une morale: l'argent.

Denis

La mode vient des USA, des procès pour s’enrichir, des procès sans morale et sans mesure. À ce train-là on ne pourra plus faire une seule fiction sans la définir dans un espace et un temps indéterminés, en inventant des noms de lieux ou des marques venus du néant…
C’est du n’importe quoi ! et pourquoi pas un milliard € de dommages et interet tant qu'on y est ! J’espere vivement que le plaignant sera débouté, sans quoi c’est tout bonnement la fin du roman...

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