Dérive des éditions Baleine et déchirures chez les auteurs du Poulpe
18 février 2010
L'arrivage au catalogue des éditions Baleine de Faut toutes les buter, roman de François Brigneau publié en 1949, fait crier au poison. Inacceptable pour Didier Daeninckx: Je rompt donc à ce jour toute relation avec les éditions Baleine écrit l'auteur de Nazis dans le métro dans une lettre ouverte aux éditions Baleine rendue publique le 16 février dans la Revue des ressources. Avec Didier Daeninckx, plusieurs auteurs demandent le retrait immédiat de leur nom et de leurs œuvres du catalogue des éditions Baleine: Patrick Raynal, Roger Martin, Sylvie Rouch, Lionel
Makowski, Gérard Streiff, Maud Tabachnik, Chantal Montellier, Gilles
Vidal, Sébastien Doubinsky, Romain Slocombe, Sophie Képès, Nila Kazar sont parmi les premiers signataires. Pour le libraire Bernard Strainchamps qui commente l'affaire dans le blog Livres échanges, c'est clair: Brigneau "a tuer" Le Poulpe ! Au delà d'une nouvelle polémique qui fait avant tout buzzer le Brigneau en oubliant que c'est aux lecteurs de trancher plutôt qu'aux auteurs de censurer, l'affaire ravive de bien vieilles et tristes déchirures dans le petit monde des militants du polar partisan qui furent aux origines de la collection du Poulpe. Le BHL de l'antifascisme a encore frappé écrit Serge Quadruppani dans son blog Les contrées magnifiques ! Pour le romancier Françis Mizio qui raconte toute l'histoire de cette "histoire très conne", le choix des éditions Baleine fout une merde entre nous dont on n'a pas besoin...Une partie du milieu du roman noir va mettre du temps à s'en remettre.
Le précédent commentaire est signé « Saint »…
Est-ce un clin d’œil au héros de Leslie Charteris ( pas vraiment de gauche) qui, quand il a vendu les droits du Saint en vue d'une série télévisée, a imposé dans le contrat trois conditions aux futurs scénaristes :
1.Le Saint ne peut ni se marier, ni fonder une famille,
2.Le Saint ne peut pas avoir de handicap physique,
3.Le Saint ne peut pas attraper une maladie vénérienne.
Donc rien de politique...
En ce qui concerne le cahier des charges du Poulpe plus exigeant, on peut comprendre facilement qu’il ne peut être de droite, encore moins d’extrême-droite et surtout pas facho. Ce n’est donc pas la publication par les Editions La baleine d’un polar écrit par un ex-milicien qui va changer le personnage créé par Jean-Bernard Pouy.
Il est exact que les Editions La baleine ont été créées avec un message engagé. Dans ce message il y a aussi un aspect libertaire et fouille merde mais surtout pas la pensée unique et la censure de quelque bord qu’elle soit. A cet égard, il m’apparaît évident que l’héritage de Mai 1968, malgré ses détracteurs, reste une référence.
Ceci dit, chacun a le doit d’avoir son avis. J’ai déjà donné le mien: Vive le Poulpe !
Rédigé par : Jean-Paul | 07 mars 2010 à 12:18
Pour moi, lecteur occasionnel de livres publié par Baleine, le problème est très simple: d'un coté j'aime beaucoup les choix de l'éditeur pour la collection Baleine Noire (j'ai adoré le Bruss et le Agapit). De l'autre je suis tout à fait d'accord avec Daeninckx. Je me rappelle avoir fait connaissance avec le Poulpe et Baleine à travers une interview auquel participait Pouy. Il expliquait son envie de créer un espace pour des romans populaires de gauche. Il opposait nettement ce nouvel espace au style droitiste communément proposé chez Gerard de Villiers et d'autres. Je n'ai pas cet interview sous la main, mais (sauf erreur de ma part) il évoquait plusieurs projets et pas simplement le Poulpe (il parlait notamment d'une collection de roman à l'eau de rose). Personnellement j'imagine que le roman de Brigneau pourrait tout à fait captiver le lecteur que je suis, il n'empêche qu'il n'a rien à fiche dans le catalogue de Baleine. Ce n'est pas parce que je pourrait prendre un plaisir de lecteur à lire ce roman que je pense qu'il faille trahir les auteurs en le publiant ici. Lire pour le plaisir esthétique et avec le "privilège" de pouvoir mettre commodément le monde à distance, n'est pas la même chose qu'écrire avec ses convictions; et enrichir un catalogue peut ne pas être compatible avec l'envie qu'a l'éditeur de partager l'une ou l'autre de ses "bonnes" expériences. La polémique me semble être très loin d'être vaine, à moins de faire valoir qu'après tout tout se vaut et que l'écriture n'est jamais l'affaire d'aucun engagement. Ou encore que l'engagement d'un auteur et les idées professées dans un livre sont solubles dans le plaisir du lecteur. Voir qu'en lui conservant un nom on peut faire ce qu'on veut d'une maison d'édition. En bref cet éditeur paraît souhaiter que les auteurs de son catalogues aient la même distance à l'égard des choses écrites par eux et parmi eux que celle que lui professe en tant que lecteur qui bouquine le roman en 2 heures avant de le rendre disponible sur le marché général des livres. Il faudrait que les auteurs de son catalogues fassent preuve d'un peu de flexibilité au grée de ses enthousiasmes atopos (détaché du monde) personnels? C'est pourquoi, à part en ce qui concerne la possibilité que le roman de Maud Tabachnik soit effectivement raciste (je ne l'ai pas lu), je trouve que le message de Delteil frappe à coté. La question n'est pas de savoir qui est copain avec qui, ou qui a édité qui à l'extérieur de Baleine mais plus simplement de faire valoir l'idée sérieuse que Baleine garde son identité historique (pas bien vieille et déjà en passe d'être bradée).
Rédigé par : Saint | 05 mars 2010 à 14:20
Je n’ai jamais lu une ligne écrite par l’ex-milicien Brigneau et, sans doute, je ne l’aurais jamais lu si je n’avais été perturbé par cette polémique déclenchée contre les éditions La Baleine.
Je pensais que les auteurs de la Noire étaient à l’abri de tout intégrisme. Je pensais que la baleine était un animal protégée surtout dans le monde du polar, alors qu’un de ses auteurs a réuni une meute pour la tuer. Combien parmi eux ont lu le livre incriminé ? Je le lirai donc pour me faire ma propre idée car je n’ai pas cet instinct grégaire qui peut transformer des loups en moutons et des moutons en intégristes.
Bien sûr, il faut dénoncer le racisme dès qu’il prend la parole. Bien sûr, chacun de nous a un devoir de mémoire. Mais plutôt que de se livrer à un lynchage de la Baleine, ne vaut-il pas mieux dénoncer tous les négationnismes, y compris celui du génocide des Arméniens, des Rwandais, du Darfour… Par rapport à l’ampleur des faits historiques et des méfaits du racisme, je trouve cette polémique dérisoire.
Par ailleurs, les lecteurs du Poulpe sont assez grands pour se faire une idée de l’ouvrage de l’ex-milicien Brigneau et ne pas se faire contaminer par ses propos. Faudrait-il mettre à l’index tous les ouvrages dans lesquels le racisme est mis en scène? On ne supprimera pas le racisme pour autant. Il faut le dénoncer, certes! Il faut aussi le montrer pour le dénoncer.
Finalement on a l’impression d’assister à une querelle de clans dans un cercle de polardeux, gardiens d’une chapelle où l’on se dispute de façon dogmatique avec quelques règlements de comptes dont le lecteur ne perçoit pas les vraies raisons.
Quand au droit de retrait, il permettrait sans doute à un auteur (qui vend beaucoup) de faire pression sur son éditeur en instaurant ainsi une forme censure sur les ouvrages écrits par d'autres. Pour la majorité des autres auteurs de polars, ils perdraient leurs éditeurs et retourneraient à la case zéro. C'est donc une idée d'apparence morale mais d'usage discutable.
Je suis plutôt contre les castes et les clans même lorsque je partage avec leurs membres des idées. Je me pose la question: où se situe la dérive?
Rédigé par : Jean-Paul | 03 mars 2010 à 08:20
Bronzer près des Baleines mortes...
A ce jour, 45 romanciers ont signé la pétition « Droit de retrait », suite à la décision des éditions Baleine de mettre à leur catalogue un livre au contenu ouvertement raciste de François Brigneau, un ex-Milicien, fondateur du Front national, condamné à de nombreuses reprises pour antisémitisme.
Contrairement à ce que prétend l’éditeur, qui parle de « censure », ces 45 auteurs ont simplement signifié leur prise de distance.
Ces écrivains ne font que rappeler l’un des attributs de leur droit moral, rappelant tout ce que le renom de la maison d’édition Baleine doit à leur engagement dans l’aventure d’un personnage libertaire et antifasciste : le Poulpe. Leur silence n’aurait pu être interprété que comme une caution apportée à un ouvrage où, en toute bonne conscience identitaire et ultra-nationale, se bousculent les termes de « bicots », « d’arbis », de « bougnoules », de « sidis »,
où les « bronzés » parlent en petit nègre.
L’éditeur prétend n’y voir que le charme désuet de l’argot des années 50.
Dans la droite ligne de cette publication, ressortira-t-il bientôt de sa bibliothèque des livres du même tonneau où, sous couvert de la pureté du style, se règleront cette fois les comptes avec les « youpins », les « enjuivés », les « niakoués », les « bamboulas », les « bridés », les « fiottes », les « tantouzes » et les « tarlouzes » ?
Dans cette croisade pour la « vraie littérature », celle qui en a, l’éditeur a reçu le soutien bruyant du site négationniste Stormfront. Bruno Gollnish, qui se relève d’une suspension relative à ses propos sur les chambres à gaz, salue son courage.
La mobilisation des auteurs montre qu’il existe encore des forces pour refuser l’indifférence, la banalisation des idées brunes. Ce n’est pas le cas partout, et il suffit de se remettre en mémoire les récentes images des pogroms anti-immigrés de Calabre pour s’en convaincre.
Ou de se rappeler ces autres images de vacanciers continuant à se faire bronzer près des cadavres de sans-papiers rejetés par la mer, sur la plage de Torregaveta.
Là, sur ce sable surchauffé, les mots bruns avaient déjà fait leur chemin : on ne replie pas sa serviette pour des « bicots », des « arbis », des « sidis »...
Car tout commence par les mots. Au début était le verbe... Et l’on sait que les mots peuvent être comme de minuscules doses d’arsenic : on les avale sans y prendre garde ; ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu’après quelque temps l’effet toxique se fait sentir.
Le linguiste Victor Klemperer rappelait que « lorsque aux yeux des Juifs orthodoxes, un ustensile de cuisine est devenu cultuellement impur, ils le nettoient en l’enfouissant dans la terre ». Il concluait : « On devrait mettre beaucoup de mots en usage chez les nazis, pour longtemps, et certains pour toujours, dans la fosse commune ».
Certains font profession de les déterrer.
Qu’ils ne comptent pas sur nous pour aller bronzer près des Baleines mortes.
Didier Daeninckx
Liste des signataires de la pétition « Baleine brune : droit de retrait »
Didier Daeninckx, Patrick Raynal, Roger Martin, Sylvie Rouch, Lionel Makowski, Gérard Streiff, Maud Tabachnik, Chantal Montellier, Gilles Vidal, Sébastien Doubinsky, Romain Slocombe, Sophie Kepes, Nila Kazar, Francis Mizio, Hervé Le Tellier, Robert Deleuse, Mouloud Akkouche, Roger Facon, Claude Mesplède, Thierry Crifo, François Braud, Pierre Cherruau, Lalie Walker, Noël Simsolo, Catherine Fradier, Martin Winckler, Xavier Mauméjean, Olivier Thiébaut, François Joly, Johan Heliot. Guillaume Cherel, Stéphanie Benson, Jean-Christophe Pinpin, Antoine Blocier, Alain Bellet, Renata Ada, Jocelyne Sauvard, Grégoire Forbin, Jean-Jacques Reboux, Jacques Albina, Jacques Puisais, Michel Boujut,
Répondre à : didier.daeninckx@orange.fr
Rédigé par : baleine morte | 02 mars 2010 à 21:52
La mise au point de Jf Platet me paraît dans l'esprit de l'édition Baleine et du Poulpe...
A tite personnel, je n'aime pas les fachos aussi. Je n'ai pas de penchant particulier pour les moralisateurs trop proches des censeurs.
Ayant écrit mon propre commentaire un peu vite, j'en fais la correction ci-dessous:
Cette polèmique apparaît épidermique et donc irréfléchie.
On jette injustement à l'eau le Poulpe en oubliant qu'il sait nager ( il l'a prouvé en étant encore présent dans l'édition) et on fait de la publicité à un ouvrage dont on dénonce la publication dans la collection de La Baleine noire.
N'est-ce pas aussi déclencher une tempête dans un verre d'eau au risque de recevoir des éclaboussures?
Il est évident que je n'ai aucune sympathie et aucun pardon à donner à un ancien milicien..
Toutefois, sous l'occupation, la liste des collaborations est longue dans le monde de la littérature.
Il reste à savoir si cet opus publié a une valeur littéraire ou non. On a un exemple de belle oeuvre littéraire écrite par un salaud: " Voyage au bout de la nuit".
La littérature noire n'est pas celle des grandes vertus et, à mon sens, les auteurs n'ont pas à montrer patte blanche pour être édités. La seule lueur d'espoir dans la Noire reste la rédemption sans pardon ni jugement manichéen.
Rédigé par : Jean-Paul | 27 février 2010 à 20:27
Les éditions Baleine, dont je m'occupe depuis 2005, et que j'ai rachetées au groupe La Martinière en 2008, ont publié plus de 450 titres, dans des collections diverses et variées, entre autres, et pour ce qui est encore d’actualité :
Le Poulpe, collection créée en 1995 par JB Pouy et dirigée aujourd'hui par Stéfanie Delestré, qui -en dépit des attaques et changements de propriétaires, compte maintenant plus de 190 titres, sans compter les copies, imitations et adaptations. Il en paraîtra huit nouveaux inédits en 2010, faisant appel aux meilleurs auteurs du moment et à leur interprétation personnelle du personnage et de la bible d'origine : Maïté Bernard, Marin Ledun, J.P. Jody, Sébastien Gendron, Sergueï Dounovetz, Antoine Chainas... Ceci pour 2010.
Baleine Noire, « collection-de-livres-qui-ne-se-vendent-pas », que je dirige et qui réunit dans des livres de poche de luxe, une littérature punk, gothique, gore ou noire , bizarreries, outrances, exercices de style, avec des auteurs français ou traduits, morts ou vivants, célèbres ou pas. Faut toutes les buter ! est publié dans Baleine Noire.
Dans cette collection, constituée comme un cabinet de curiosités, j'ai publié, d'une part des auteurs contemporains de textes difficiles et littéraires que le "politiquement correct" et la frilosité éditoriale ambiante avaient amené dans cette collection unique (Serge Scotto, Pascal Françaix, Nada), et j'ai réédité, d’autre part, des textes anciens dont le caractère singulier me semblait cohérent avec les modernes. BR Bruss, Th. de Quincey, M. Agapit, Dann & Dozois...
Son objet est bien la littérature. Pas la politique. La démarche est esthétique et artistique. Les couvertures sont toujours illustrées de photographies de cires anatomiques du Docteur Spitzner, qui rappellent aux éventuels chalands que ce n’est pas …pour les enfants.
On m'accuse de vouloir créer du buzz : Malheur à celui par qui le scandale arrive ! Sérieusement, j‘aurais lancé une telle campagne pour un livre dont le tirage est de 2600 exemplaires, et qui sera demain diffusé à… 800 ex. ? Et j’aurais envisagé avec sérénité la perspective d’être traité de « facho », pour un roman populaire de 1947 ?
Bien sûr que Baleine n'est pas un éditeur militant : le Poulpe peut passer pour un militant, et encore...
Ce n'est ni un vengeur, ni le représentant d'une loi ou d'une morale, c'est un enquêteur un peu plus libertaire que d'habitude, c'est surtout un témoin. C'est écrit sur les couvertures, depuis quinze ans. Mais les éditions Baleine, non : c'est une entreprise d'édition qui se targue de publier des romans divers et variés. On n'est pas obligé de les lire, ni de les acheter, ni de les aimer.
Pourquoi serait-il -comme déjà remarqué- scandaleux de côtoyer M. Brigneau chez Baleine, et pas chez Gallimard ou Albin Michel, où il fut édité aussi ?
Je maintiens que c'est un texte drôle, émouvant, divertissant, et historique. C'est un roman d'atmosphère. Bien sûr qu'il est grossier, sexiste, raciste et violent : le narrateur est un caïd assassin qui n‘a connu que la violence et les armes. Il a été publié en 1947. Et le dernier Ellroy, il ne contient pas lui aussi quelques expressions aussi vulgaires que racistes ?
Pourquoi lancer cette campagne une semaine avant la mise en vente, et avec une stratégie aussi maladroite : elle profite à M. Brigneau et nuit au poulpe ? N'étais-ce pas l'effet inverse qui était escompté ?
Je regrette que des amis, pris en otage par cette polémique dérisoire, se trouvent mis en porte-à-faux. Qu'il sache que la porte de Baleine leur sera toujours ouverte. Et que leurs textes, eux, je continuerai à les défendre. Comme Patrick Raynal quand il a publié son ami ADG, parce qu'il jugeait que c'étaient des bons livres, je publierai M. Brigneau, je continuerai à publier des Poulpes, je continuerai à publier des romans horribles dans Baleine Noire, je défendrai les titres parus chez Baleine, tous les titres sans exception :
A titre personnel, je n'aime pas les fachos. A titre professionnel, je déteste les censeurs.
JFP
Rédigé par : jfplatet | 27 février 2010 à 11:14
Pour répondre à Liberté :
En effet, le "droit de retrait" n'existe pas pour les auteurs. Ils sont vendus avec les meubles, ils n'ont pas droit au chapitre et doivent se soumettre aux caprices des nouveaux maîtres.
Mais le "droit de pétition" existe, c'est même un droit fondamental.
Il fut un temps où l'on se battait pour l'abolition de la peine de mort quand l'usage de la guillotine était légal.
On peut demander (et même exiger) l'obtention d'un droit nouveau.
La pétition est le premier moment de la prise de conscience, et peut-être que si cette idée continue de creuser son chemin, les auteurs disposeront dans l'avenir d'une sorte de "clause de conscience", comme d'autres gens de plume, les journalistes.
Rédigé par : didier daeninckx | 22 février 2010 à 08:38
Le roman de François Brigneau a été publié dans la collection Baleine noire et non pas dans celle du Poulpe. La directrice de la collection du Poulpe et Jean-Bernard Pouy ont amené leur commentaire sur la polèmique. Je vous le livre:
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« Seul Jean-Bernard Pouy peut tuer le Poulpe, c’est écrit dans la Bible ! »
Comme le rappelle Didier Daeninckx, « Les éditions Baleine sont nées en 1995 avec la création du personnage du « Poulpe » défini comme un enquêteur « libertaire et antifasciste ». Ce personnage est sorti des livres pour devenir un véritable protagoniste des luttes contre le Front National, pour les sans-droits, les sans-papiers. »
Nous ajouterons qu’il a survécu aux nombreux coups bas ou fourrés, passages à tabac, trahisons, etc. que les auteurs entre les mains desquels il est passé lui ont fait subir. Sans parler des journalistes spécialisés et des spécialistes du milieu polar. Depuis au moins 18 mois, de Francis Mizio à Marin Ledun en passant par Roger Facon, Lalie Walker, Laurence Biberfeld ou Maité Bernard, des auteurs reconnus ont mis leur talent au service de la renaissance de notre octopode préféré, pour le sortir de la torpeur dans laquelle il était plongé. Tel Isaac sauvé in extremis de la main meurtrière d’Abraham, Gabriel n’a pas succombé à son deuxième passage entre les mains de son créateur, Jean-Bernard Pouy, comme l’annonçait pourtant la Bible. Peu à peu, grâce aux qualités littéraires de ses auteurs et à la régularité retrouvée de la publication de ses aventures, nous étions en train de regagner la confiance des libraires et l’intérêt des lecteurs. Nous nous réjouissions de le voir reprendre son labeur de pourfendeur des petites et des grandes saloperies. Par les temps qui courent, son avenir nous semblait de nouveau assuré.
Alors, NON ! Brigneau ne peut pas tuer le Poulpe ! Un texte - qui n’a rien à voir avec la collection, avec le personnage, avec les auteurs, avec nous - n’effacera pas les aventures passées et à venir du dernier personnage populaire que la littérature du XXe siècle a créé. La créature de Jean-Bernard Pouy, NOTRE Poulpe, ne sera pas l’ultime victime du milicien !"
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Cordialement
Rédigé par : Jean-Paul | 21 février 2010 à 17:52
Juridiquement parlant le droit de retrait de leurs oeuvres du catalogue baleine par les vingt auteurs ayant signé une pétition ne tient pas. C'est indéfendable devant un tribunal dans la mesure ou la réédition du roman de brigneau n'a absolument rien d'illégal.Aucun juge n'ordonnera une résiliation de contrat parce qu'un éditeur a
eu la malencontreuse idée de publier un polar ostracisé par des auteurs de roman noirs affiliés à l'extrême gauche, cette cabale prend vraiment l'allure d'une farce grotesque.
Ce que peuvent faire ces auteurs c'est purement et simplement cesser de collaborer avec baleine, ça part contre c'est tout à fait légal.
Rédigé par : liberté | 21 février 2010 à 16:40
Et ce Delteil, il en dit quoi de se retrouver avec le milicien facho ?
On dirait que ce qui le dérange, c'est qu'une trentaine d'auteurs se mobilisent pour effacer la tache brune.
Rédigé par : car wash | 21 février 2010 à 09:05