Didier Daeninckx révèle Missak Manouchian
La Corse et les USA au sommaire du numéro 5

Les bons polars de l'été (qu'on se le dise) par Okuba Kentaro

Ok22222 Notre ami Denis Blémont-Cerli, Vox clamanti in deserto, a beau s’époumoner dans des diatribes rageuses que le monde entier nous envie, les ravages de la haute température se font désormais sentir dans les rangs. A l’heure où le site de Corsicapolar propose, de manière si alléchante, quarante-et-une secondes de sieste, le devoir nous appelle. Foin de cette propagande insidieuse, et des relents racistes, forcément racistes, qu’elle véhicule par l’eau claire de sa fontaine, il est temps d’attirer l’attention des actifs (et il y en a, scrongneugneu) sur les mérites de l’édition insulaire.
Y a des gens qui bossent ici, de vrais vendangeurs du crime. L’année 2009 s’annonce d’ores et déjà comme un très bon cru, et parmi les bons textes de l’été, je propose cet échantillon établi selon l’ordre alphabétique. Je précise tout de suite qu’il est partial, les livres présentés ici m’ayant été offerts par les auteurs ou les éditeurs.

Cosu Cosu Nostru. Dans son premier roman, Jean-Pierre Arrio tente plusieurs nouveautés qui lui réussissent à merveille. La langue tout d’abord, qui n’est pas du corse, mais plus du français. Arrio écrit en pur Ajaccien avec les célèbres fiaschine, ces banderilles verbales que les personnes assises aux terrasses des cafés plantent nonchalamment sur le dos des passants. Avec ce sens de la dérision, et de l’observation qui font de son roman une véritable promenade dans la sociologie insulaire. Le personnage ensuite, Jean-Baptiste Stellini, dit Batti, un inspecteur nationaliste torturé entre son désir d’indépendance et son instinct de chasseur. Un flic divorcé, comme il y en a tant, dont le plaisir est d’écouter le soir sur sa terrasse, les explosions de la nuit, en commentant les charges, en supputant les cibles. La mafia, enfin, qui pour une fois sort de l’ombre, et se déclare chez elle en terre corse. Animée par des truands locaux, bien sûr, elle se constitue en filiale dynamique d’une multinationale du crime. La grande trouvaille d’Arrio est de laisser exposer le business plan du padrino ajaccien dans le langage déshumanisé de la gestion financière. L’effet est saisissant, et le roman, peut-être un peu trop linéaire dans son dénouement, nous entraîne aisément.

Complices Complices obscurs. Jean-Paul Ceccaldi a changé de maison d’édition. Mieux, il a créé sa propre maison, les éditions Ancre Latine, histoire d’avoir les coudées franches. Le résultat, un volume à la couverture en camaïeu de bleu marine, intrigant et élégant. A l’intérieur, on retrouve tout de suite la patte de Ceccaldi, ce mélange unique de violence, d’introspection et de culture. Même si l’action se déroule en grande partie à Marseille, le lien avec l’île est permanent. Mathieu Difrade, le célèbre flicorse, se retrouve en effet contraint, par les liens de l’amitié, de rendre service à un autre insulaire qu’il ne respecte pas forcément. Jacques Santi, mercenaire en fin de parcours, soupçonné de meurtre sur l’un de ses anciens camarades, n’a défendu aucune des valeurs d’amour et d’entraide qui fondent la personnalité profonde de Difrade. En Afrique, Santi a commis le mal absolu, massacrant des innocents, tuant des civils, se perdant dans les délires d’après-bataille. Il porte cette part d’ombre, son cœur de ténèbres pour reprendre l’expression de Conrad, comme une croix immense, une sorte de catenaciù interminable. Il n’y a peut-être rien à sauver en lui, sinon ce désir de rachat. Avec en fil rouge, les poèmes douloureux et criés de Louis Brauquier, grand poète marseillais, Difrade descend aux enfers, lentement, à peine certain de trouver la lumière, alors que le soleil, rouge et gigantesque, arde la cité phocéenne, tel un démon torturant une âme maudite. Vous avez dit, culpabilité ?

Palermu Palermu. Tant qu’à se coltiner avec la mafia, autant affronter l’original. Dans le Palerme des années quatre-vingts, peu avant l’éclosion du fameux printemps, Alain De Rocco et Petr’Anto Scolca, usant d’un style distancié et humoristique, déclinent les forces en présence. Le chef, qui veut devenir le chefissime, Michele Del destino, et en face, ses pires ennemis, les frères Di Maggio, se disputent la ville comme des chiffonniers devant un échiquier de prix.  Avec à peu près autant de classe, et avec encore plus de sang. Les morts ici ne comptent plus. Quand on aime, on ne compte pas, pense d’ailleurs, Mario Trappano, le tueur de masse, perdu dans ses rêves liquides et ses opinions racistes. Bien sûr, on se dira, mais que fait la police ? Question récurrente, question universelle pour une Sicile de moins en moins italienne, de plus en plus larguée en bateau ivre sur la grande bleue. Dans ce roman, baroque à souhait, bien loin de Camorra du courageux Roberto Saviano, nous retrouvons tout de même ce brin de folie meurtrière et d’exaltation comique qui fait la grandeur du Sud.

Rochers Les rochers rouges. Pour le plus grand plaisir des lecteurs, Archange Morelli s’impose immédiatement en classique-né. Pour concocter ses petites merveilles, Morelli n’a pas à forcer son talent qui est immense, ni à truquer sa plume digne d’un Maupassant, toujours teintée de l’ironie voltairienne. En six histoires courtes, il nous fait découvrir un monde, la Corse du XVIIIe siècle, vue par un tragulinu, Santu u Grisgiu, le colporteur au visage de renard et à la cervelle de chouette.  Le génie inquisitorial de Santu, une sorte de Zadig désabusé, ne s’encombre d’aucune illusion ou idéologie. Le colporteur n’écoute pas naïvement la rumeur, mais il analyse et observe. Sans moyen de pression, sans coercition, en faisant travailler ses méninges alors qu’il suit les sentiers rocailleux de l’île au rythme particulier de ses trois grands ânes noirs, Santu dénoue les intrigues les plus complexes. Pour cela, il a en tête la phrase de Terence, rien de ce qui est humain ne m’est étranger. Et, pourvu de ce viatique, Santu se glisse à l’intérieur de l’âme des coupables, avec autant de facilité que ses clientes dans les belles pièces d’étoffe génoise de ses ballots. La mort n’est donc jamais incompréhensible, et il sait par ses explications rassurantes et complètes éloigner des villages perdus de l’île le spectre redoutable de la vendetta. Ces rochers rouges, symbole de Piana et de ses coraux, nous invitent à plonger au plus profond de l’âme humaine, dans le tourbillon des passions.

Dongiavanni Le retour de Don Giovanni. Edité désormais chez Mélis, la maison d’édition niçoise qui publie notamment l’excellent Paul Carta, Jean-Pierre Orsi déboule ici avec la force d’un sanglier solitaire et la puissance de feu d’un porte-avions. Don Giovanni, que l’auteur compare malicieusement à Don Camillo, a tout pour constituer un personnage haut en couleurs. Gauchiste, gueulard, coucheur, vivant quoi, et fier de se présenter en homme complet devant ses concitoyens, péteux et médisants. On l’accuse de la mort de son cousin, car ce dernier a prononcé son nom avant de mourir, tué par deux coups de fusil de chasse dans le maquis. Si les gendarmes enquêtent de manière plus ou moins impartiale, Don Giovanni préfère agir par lui-même. En recherchant le coupable, il ouvre une porte condamnée depuis des décennies, celle de sa propre mémoire. La grande force du roman est dans ce basculement du polar dans le noir de la conscience coupable et des sordides secrets de famille. Le retour est ici plus historique que géographique. N’ouvrez jamais les placards de la généalogie, car les squelettes que vous découvrirez sont les vôtres et ils ont été tués par les vôtres également. Un excellent roman, noir à souhait, la lecture idéale de ceux qui ne veulent pas rester griller sur la plage.

Tuer Le dernier tueur de l’organisation. André Mastor est un maniaque des petites mécaniques. On entend par là les appareillages secrets autant que complexes qui animent les machines les plus fantastiques, les horloges, les planisphères, les automates joueurs d’échec. Abandonnant pour une fois ses romans historiques, dont le fameux Rebelles déjà chroniqué sur combats-magazine, Mastor s’intéresse aujourd’hui à la mouvance de l’extrême-droite et à ses liens discrets avec la mafia et la grande entreprise. Ours Paravisini, un commandant de police de la PJ niçoise affronte une série de cadavres atrocement mutilés, qui sont semés sur la route d’un petit poucet serial-killer. Ou apparaissant comme tel. Car bien entendu, comme dans tous les romans de Mastor, le réel n’est jamais rationnel, et le rationnel toujours illusoire. Ours s’égare peu à peu dans un monde souterrain. De même, guidés par un auteur diabolique, dans un labyrinthe de miroirs dont nous vérifions, parfois douloureusement, les apparences trompeuses, nous parvenons nous aussi à une certaine conscience du complot. Entre Organisation Armée Secrète et libéralisme économique, Mastor établit, pour notre plus grand plaisir, les ressorts impeccables d’une intrigue étouffante.  

 C’est tout. Il fallait crier et j’ai crié. Bon, c’est pas tout ça, maintenant je vais me coucher. Sans blague.

Cosu Nostru, Jean-Pierre Arrio, Albiana Nera, Ajaccio, 132 p, 9 €

Complices obscurs, Jean-Pierre Ceccaldi, Editions Ancre latine, Coti-Chiavari, 201 p., 14 €

Palermu, Alain De Rocco et Petr’Anto Scolca, Albiana Nera, Ajaccio, 245 p, 9 €

Les rochers rouges, Archange Morelli, Albiana Nera, Ajaccio, 209 p, 9 €

Le retour de Don Giovanni, Jean-Pierre Orsi, Editions Mélis, Nice, 221 p., 16 €

Le dernier tueur de l’organisation, André Mastor, Albiana Nera, Ajaccio, 310 p, 9 €

Commentaires

Olivier

Probablement bien plus ingrat qu'il n'y paraît et excessivement concurrentiel, le métier d'éditeur mérite mieux qu'une vaine polémique.
Même si comme partout il peut y avoir des brebis galeuses, un éditeur a la lourde responsabilité de sélectionner ce qu'il y a de meilleur, puis de le bonifier en enlevant les fautes plutôt qu'en en rajoutant et de se frotter quotidiennement aux joies de la diffusion. Sur tous ces plans, Albiana produit depuis plus de 20 ans un travail honnête qui force le respect. Certes, le pouvoir d'élever ou d'ignorer est un privilège redoutable qui devrait être utilisé avec mille précautions (personne n'aime être traité dédaigneusement). Reste que les auteurs non retenus devraient apprendre à relativiser. A ne pas faire d'un simple refus, même inexpliqué, une question existentielle. Et puis, lorsqu'on est vraiment pris par l'écriture, il y a d'autres manières d'exister, quoique différemment. Voilà. C'était le but de mon propos lorsque je me suis retrouvé dans ce que rapportait Denis. Je ne tenais en aucun cas à froisser qui que ce soit dans le milieu éditorial, et encore moins chez Albiana qui m'a sorti du chômage il y a 5 ans de ça. Je ne voulais froisser personne. Tout au plus stuzzuguer les auteurs en porcelaine, qui fondent tous leurs espoirs dans des maisons d'éditions hyper sollicitées, et qui ne pourront jamais faire plaisir à tout le monde.
Si mes propos ont heurté qui que ce soit, je lui prie de bien vouloir m'en excuser, et au sujet du jugement de valeur un peu âcre qui m'a poussé à réagir, mais sans chercher à ce que ça tourne au vinaigre, je m'en expliquerai en privé.
En attendant, je retiens le principe plein de sagesse de Bernard Biancarelli, et ne perdrai plus mon temps à bargasser sur les blogs, il s'y trouve beaucoup de vacuité et d'incompréhen,sion. Certaines réactions spontanées pouvant être interprétées comme une attaque personnelle, ce qui n'était nullement mon intention. Simplement, je me suis reconnu dans ce qui arrive à Denis et j'ai voulu l'encourager à perséverer malgré une situation à priori défavorable. Qu'avec un grain de folie, et à ce niveau là on lui fait confiance, il s'en sortirait très bien tout seul. Evidemment, ma solidarité envers les auteurs méjugés est de nature à exacerber de vieux réflexes corporatistes. Mais je ne peux pas m'empêcher de dire les choses telles que je les vis : oui, l'autoédition est vraiment une formidable aventure. Une aventure exclusive, dont on ne saurait sortir indemne. Entre écriture et diffusion, ça laisse peu de temps pour la vraie vie.
Alors oui, je répondrai volontiers à la question posée. Un éditeur, ça sert à laisser un peu de répit aux auteurs. A les confiner dans leur cocon. Afin de leur éviter de se frotter aux joies de la diffusion et de ramasser plein de peaux de bananes. Et dans ces conditions de confort idéal, quoi de plus normal que de se contenter des 10 % de D.A ?

Bernard Biancarelli

Question à Olivier : à quoi peut bien servir un éditeur?

Denis, merci pour la temporisation. Je n'aime pas du tout les blogs qui sont souvent l'occasion de balancer des choses regrettables (fausses, invérifiées, amplifliées qui prennent vite l'allure de vérités intangibles) et qui troublent la compréhension et souvent enveniment des choses pourtant simples à comprendre. Je préfère et de loin les discussions en face. C'est la raison pour laquelle je ne répondrai plus ici. Je ne manquerai pas de vous rencontrer et de discuter avec vous de vive voix, avec plaisir.

à plus
BB

Denis

Finalement ce qui ressort de ce petit débat passionné c’est un infini amour pour la Corse et sa littérature. On peut rêver, vivement un Arnaldur Indridason, un Stieg Larsson Corse, lequel fera connaître au monde entier notre île et ses écrivains. Merci à Bernard Biancarelli de s’être joint à cette discussion pour donner le point de vue d’un grand professionnel de l’édition.
Et si le festival Corsicapolar d’Ajaccio était l’acte fondateur et fédérateur d’un mouvement inexorable du polar corse vers un succès sans précédent ?
Il faut y croire !
Denis

Olivier

A tout choisir, je préfère encore un petit vin de terroir sans prétention aux goûts standardisés que veulent nous imposer les grosses coopératives viticoles. Ceux qui veulent coûte que coûte écouler leur vin de la plaine au prix de l'AOC ont vraiment besoin d'un budget comm'. Mais le petit producteur, qui n'a d'autres atouts que la passion, la sincérité et l'amour de la terre, se moque éperdument de tout ce battage. Il sait très bien que les seuls nectars qui mériteraient d'être portés au pinacle sont les grands crus classés. Sauf qu'on n'en trouve pas à tous les coins de rue. Là, on est carrément dans une autre dimension. Loin des côteaux de Aleria ou d'ailleurs...

Jean-Paul Ceccaldi

D'abord je précise que mon prénom est Jean-Paul et non Jean-Pierre même si les Jean-Pierre sont plus nombreux que les Jean-Paul sur ce site. J'ai déjà précisé que je n'avais pas créé ma maison d'édition et que je participe au même titre que lkes autres membres à une maison associative d'édition.
Cette maison n'a pas été constituée à rebours des autres éditeurs mais est simplement la concrétisation d'un projet entre amis dans la continuité du festival corse du polar à Ajaccio.
Au delà de nos propres écrits, elle n'a pour ambition que d'occuper un espace libre et de participer à la diffusion du polar corse et méditerranéen en bonne relation avec les autres éditeurs corses et à leur côté.

Bernard Biancarelli

Mea culpa maxima, mais les gens qui me connaissent savent que je ne suis pas impoli. Mille excuses donc à tous ceux que j'ai offensé sans le vouloir... A eux de savoir aussi pratiquer le pardon (pour les offenses...).
Pour ce qui est du sérieux des éditions, ça dépend comme on voit le verre : à moitié vide ou à moitié plein. A part Superman, je vois rien de parfait autour de moi...
Je réponds par contre volontiers pour Arrio : oui, bien sûr, c'est délibéré d'écrire en corse au milieu et sans le traduire. Quand on se promène à Ajaccio, il arrive que l'on croise des gens qui parlent corse et qui ne sont pas sous-titrés... cela arrive... oui...
Ceci dit, le lecteur non corsophone n'a pas été laissé de côté puisque aucun élément utile à l'intrigue ne se trouve caché dans ces phrases... Nous y avons veillé. La phrase cité en exemple veut dire "tu te boirais un café, en vitesse ?". Rien d'une clé là-dedans. Nous avons décidé simplement de favoriser l'immersion dans un monde qui bégaie volontiers ses langues un coup en français, un coup en corse. C'est un choix. L'éditeur est donc sensible à la fois au lecteur et à la langue (l'écriture) de l'auteur. Je crois que c'est louable, mais je peux me tromper.
Bravo à tous les best-sellers de Corse et d'ailleurs, pourvu que lorsque le vin est tiré ce ne soit pas de la piquette. Voilà ce que je pense. Pour ma part, je déclare ici solennellement ne pas tout savoir et faire des erreurs... qui me jettera la première pierre ?

Bernard

Denis

Salut Olivier et merci pour ta participation à cette conversation instructive. Je te félicite pour tes 2000 exemplaires vendus, c’est tout simplement énorme. Un auteur connu, pilier d’une grande maison d’édition parisienne a récemment avoué que quand il vendait 3000 exemplaires, c’était un succès.
Concernant l’absence de réponse des éditeurs, rassure-toi, je ne me bile pas, ce qui me désole c’est l’absence de respect vis-à-vis des auteurs. Les éditeurs ont beau répéter à satiété que ce sont eux qui prennent tous les risques financiers, ils oublient juste une chose : sans les auteurs qui ont bossé comme des fous pendant des mois ils vendraient des patates. Demander une réponse après un envoi de manuscrit me semble un minimum… Je ne suis pas borné, je suis parfaitement conscient qu’Albiana ne va pas publier tous les manuscrits qu’il reçoit et dans le lot des refusés il y a forcément des manuscrits de valeur. C’est souvent un coup de bol, tout ça.
Si je devais mentionner ici le nombre de manuscrits refusés par des maisons qui ont par la suite fait un succès mondial, j’y passerais la journée. Conclusion : la sélection est empirique, hasardeuse et personne n’a la formule pour connaître quel sera le prochain best-seller. Au final il reste aux éditeurs l’humilité d’accepter qu’ils ne savent pas et passent souvent à côté du bon choix…
amicalement
Denis

Olivier

Salut Denis,

Je partage ton, sentiment à l'égard des maisons d'édition qui ne prennent pas la peine de répondre, mais je pense que tu te biles pour pas grand chose.
Si ça peut te rassurer, j'ai connu le même désagrément avec ALBIANA alors que mon amour pour la Corse et ma passion pour la littérature m'ont conduit à travailler pour eux pendant 6 mois. Je me disais : "comme ça au moins, ils répondront aux 2 propjets que je leur ai envoyé. Même pas...

A leur décharge (mais pas de chevrotines) le tout premier était un coup d'essai loufoque et cousu de fil blanc, qui a finalement retrouvé la place qu'il n'aurait jamais du quitter.
Mais le suivant, qu'ils n'ont sans doute pas pris le temps de considérer vu mes antécédents, en est à son 4 ème retirage, soit 2000 exemplaires bvendus. Ce qui, en me diffusant tout seul comme un grand, n'est déjà pas si mal. Et les petits frères en prennent le chemin. Si j'étais chez un éditeur, ils auraient travaillé le titre une ou deux saisons maxi..

En définitive, le fait d'être suberbement ignoré en raison d'un manque de réseau ou d'un patronyme invendables est un mal pour un bien.

Et puis si certains éditeurs sont visiblement trop occupés pour répondre (même à d'anciens collègues) d'autres, tel Actes Sud, prennent parfois le temps de formuler une réponse circonstanciée particulièrement utile pour prendre conscience de certaines lacunes et d'y remédier. Mais c'est cvrai qu'en général les reponses aux manuscritsc sont traitées par dessus la jambe. Dommage pour ceux qui oublient un peu vite que nous sommes des clients en puissance.

Jean-Paul Ceccaldi

Il me faut préciser que je n'ai pas créé "MA" maison d'édition mais participe à une maison associative d'édition avec d'autres auteurs.
Par ailleurs je remercie Okuba pour la lecture de mon dernier ouvrage et le félicite pour les siens.
J'ajoute que la Maison Albiana, dans sa collection Néra, a su réunir d'excellents auteurs dont il fait partie aux côtés de Jean-Pierre Santini et Paul Milleliri pour n'en citer que deux anciens.
Amicizia
A+

denis

Mon bon Okuba, je ne parle pas de clanisme littéraire, je parle de politesse. Quand on envoie un manuscrit et ensuite qu’au bout de 5 ans pour l’un et 3 pour l’autre on n’a pas de réponse, on peut se poser légitiment la question du sérieux du service des manuscrits de la maison. C’est d’ailleurs une constante des éditions en Corse de ne pas répondre. C’est un peu préoccupant. Je veux bien croire à un oubli pour un manuscrit mais pas pour deux…
Mais au final, cette absence de réponse m’a rendu bien service, le tirage de mon « Marseille Corse aller simple » est à ce jour pratiquement épuisé. Le livre a reçu des louanges partout et je conserve mes droits d’auteur. Pourquoi crois-tu que Jean-Pierre Ceccaldi a créé sa propre maison d’édition ?
Quand on voit le pourcentage des droits d’auteur d’un compte d’éditeur ( 7 à 10 % maxi dont, c’est un secret de polichinelle, les petits auteurs ne voient souvent pas l’ombre d’un kopek) qui de toute façon n’aura pas une audience nationale, à quoi bon tous ces efforts d’écriture. Il vaut mieux prendre un petit risque financier et s’éditer.
Je comprends que tu défendes la maison qui t’édite, moi aussi j’aime Albiana, grâce à eux la littérature corse existe vraiment et on doit les féliciter pour leur travail. D’ailleurs j’ai presque tout leur livre…
En ce moment j’ai le livre d’Arrio posé là, à quelques centimètres de mon clavier. Je l’ai lu et je le redis : il s’agit d’un très bon polar, là n’est pas la question. Mais si je n’avais pas quelques notions de corse je n’aurais pu tout comprendre et je me serais découragé. Imagine un peu le vacancier qui prend le livre et le feuillette, quand il va voir tous ces dialogues en corse, il va le reposer et puis c’est tout. C’est si difficile à saisir ?
La gouaille de la novlangue populaire en diable, l’acheteur il s’en fout. Okuba, tu crois sincèrement qu’un parisien peut comprendre par exemple « U ti sciacchi un caffè in furia in furia ». Et bien moi je réponds par la négative, l’éditeur devait mettre la traduction en bas de page parce que la Corse entière c’est à peine une fois et demi la population de la ville de Toulon. Et d’ailleurs je serais curieux de savoir combien de résidants ne lisent pas le Corse…
Mais évidemment si on veut rester dans une niche littéraire, il n’y rien à y redire.
Et puis au juste c’est quoi la littérature corse ? Sans doute faut-il en exclure les écrivains non corses – ou à moitié seulement comme moi – écrivant en français ? Et je ne parle pas des japonais !
Bien amicalement, Okuba.
Denis

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