Faut pas lui en vouloir au Denis.
Il a eu un été difficile.
Il a signé , aux quatre veines, tout juillet.
Et quand la fin août fut venue ?
Il philosophe, maintenant.
Mais t'es fou, mon Denis !
L'impératif catégorique ta mère ?
Tu crois que c'est avec ça qu'on va augmenter les clics des internautes ?
Tu veux jean-françois-revelliser le blog ou quoi ?
Tu fais ton Compte-Sponville sans sponsors et tu crois qu'on va financer notre nom de domaine jusqu'en 2013 en vendant de l'âme et des trucs à la mort moi le dieu ?
Du souffle ? Du vent, oui !
Bon, pour cette fois ça passe. D'accord, on y va pour l'âme et son anéantissement. On reste zen. Mais après, quand tu nous reviens d'entre la lumière, tu nous reprends ta rubrique fissa. NDLR
C’est
dans les écrits d’Homère (700 av. J.-C.) que l’on voit apparaître les
premières conceptions sur ce que nous appelons prosaïquement l’âme, du
latin anima et du grec anemov (le souffle), ce terme désignant le principe
spirituel du vivant.
Mais à
cette époque, le sens donné au mot « âme » reste ambigu, il désigne
aussi bien la volonté, les instincts ou les passions qui rendent tout corps
vivant. C’est ce principe qui survit en abandonnant le vivant pour
s’en aller chez Hadès où elle perdure comme une sorte de réplique du corps
de chair dans le royaume des ombres mais se maintient en fait comme une vie
végétative impersonnelle. Le processus d’intégration des deux conceptions
de l’âme apparaît au sixième siècle avant J-C. Avec
des philosophes comme Simonide et Anacréon, un
bouleversement s’accomplit, âmes et corps sont solidaires, l’âme
habite le corps : c’est sa demeure. C’est au grand Platon, dans
le sillage de son maître Socrate, que l’on doit l’organisation
d’une doctrine de l’âme dans une véritable psychologie. Pour Platon
il n’y a non pas seulement passage de la vie à la mort mais aussi de la
mort à la vie. En outre, l’âme a pour essentialité la vie, elle bannit
logiquement son contraire, la mort, en conséquence l’âme est immortelle. La
tradition platonicienne met en exergue l’opposition entre le corps et
l’âme. Au contraire du corps qui dépend du monde matériel et qui est
illusoire et périssable, l’âme ne peut se purifier que par le cycle des
naissances en accédant à la maîtrise de ses assujettissements inférieurs. Avant
son incarnation, l’âme a contemplé la création lumineuse, elle est donc
issue d’une pensée venant de l’intelligible, ainsi elle est
nécessairement éternelle. « C’est
donc réellement que nos âmes à nous existent éternellement dans les demeures
d’Hadès », dit Platon.
Ensuite
l’émergence de la notion d’âme en tant qu’origine divine va
trouver dans le judéo-christianisme son achèvement. Le christianisme accepte
l’héritage philosophique des Grecs mais le modifie profondément pour
l’adapter à son dogme.
Plus
tard, la philosophie moderne d’un Descartes ou d’un Leibniz fait de
Dieu la condition de toute connaissance scientifique possible. Ce Dieu des
philosophes est le garant de l’accord entre la raison et la réalité.
C’est cet accord que Kant remettra en question, pour lui toute preuve de
l’existence de Dieu est une illusion, Dieu ne peut plus être que le Dieu
de la conscience morale, une donnée de la raison pratique. Ni l’existence
de Dieu, ni l’immortalité de l’âme, ni la liberté humaine ne
peuvent être démontrées conceptuellement : Kant introduit la rupture avec
les siècles passés. Peu après Hegel tempère ce concept en affirmant que la
rationalité humaine explorée jusqu’à ses ultimes limites permet une
complète réconciliation des hommes avec le divin. Théorie totalement réfutée
par Feuerbach, Marx, Nietzsche et par un nouveau maître à penser : Freud. Pour ce dernier l’inconscient pense,
rêve, désire et se projette, il a ses idées fixes, tout comme l’a le
niveau conscient mais ce dernier ne sait pas ce que mijote l’inconscient.
Il y a donc une activité consciente, volontaire, guidée de l’esprit et
une autre, celle de l’activité inconsciente, involontaire, non maîtrisée.
Le moi est comme un iceberg, sa partie visible est le conscient mais cette
partie suppose une partie invisible : l’inconscient. Chez Freud,
« le moi conscient » n’est pas maître dans sa maison,
c’est l’inconscient qui régit la vie mentale. Sa théorie annonce
donc aux êtres humains qu’ils ne jouissent pas d’eux-mêmes, que la
plus grande partie de leur vie psychique leur échappe complètement, et que,
dans leurs actes, leurs conceptions, leurs amours, leurs répulsions et leurs
antipathies, ils ne disposent pas d’eux.
Avec les penseurs modernes on peut
parler alors de la « mort de Dieu », mais si le Dieu des philosophes apparaît
bien mort, il occupe une place colossale dans la philosophie occidentale contemporaine
et son absence semble poser plus de problèmes qu’elle n’en fait
disparaître.
Pour
se sortir de ce guêpier dans lequel nous ont mis nos maîtres à penser
occidentaux il faut partir en Asie. Là, notre conception cartésienne du monde
est bien mise à mal, avouons-le, il est problématique pour un Occidental de
saisir l’enseignement ultime du Bouddha.
Gautama nous
enseigne qu’il est parfaitement vain de comprendre tous les phénomènes
qui nous entourent sur la base de la connaissance. Pour Gautama
il faut que les apparences qui nous apparaissent cessent d’apparaître, en cessant de nous apparaître, la conscience qui
apparaît avec les apparences cesse d’apparaître. Voilà ce qui est pour le
Bouddha Gautama la cessation de l'ignorance et seule cette ultime révélation permet
d’accéder au Nirvana. Chez les bouddhistes l’incarnation est la
résultante de nos désirs et de nos pulsions. Et l’humain est curieux par
nature et il se pose des questions, ces questions sont des désirs qui
renforcent le Samsara alors que seule la voie du
non-être peut libérer du cycle infernal des réincarnations. Voilà pourquoi il
n’est pas obligatoire d’avoir une haute formation intellectuelle
pour trouver l’Illumination, le plus simple des esprits peut y parvenir
en une fraction de seconde. Cet état nouveau est au-delà de toute description,
on le compare le plus souvent à l'extinction d'une flamme,
l’anéantissement de toute forme de désir et d’égarement dans
lesquels sont plongés les humains. L’être a brisé le cercle de la
transmigration, le fameux Samsara, il est entré dans
le Nirvana, son ego a disparu pour se fondre dans le grand tout, la conscience
absolue.
Ainsi nos philosophes modernes ont choisi de « tuer »
Dieu, les bouddhistes, au contraire, préfèrent « tuer » l’âme…
* Retrouver Arlette Shleifer dans Trace, Figure, Passage , Michel Moretti dans Mal Chronique, Elèna Piacentini dans Elénarration, Thierry Venturini dans L'effet Venturini et Denis Blémont-Cerli dans Homo machinus sempre emmerdae
Je me demande bien qui cela peut être, cette Soeur Anne Zumeru ? Franchement je ne vois pas... Je suis dubitatif, je me heurte à un paradoxe, tout cela est bien contradictoire.
Je vais devenir un de ces philosophes aporétiques qui ne sait qu’entortiller les queues de cerise dans un sens puis dans l’autre en se demandant s’il ne devrait pas essayer de tresser des poireaux.
Mais il est tout à fait possible que Soeur Anne Zumeru soit une fieffée coquine. Je ne sais pas, mais peut-être qu'il sera possible un jour de savoir. Cependant, en attendant, on peut établir des probabilités selon l’apparence du texte. Ça ressemble à une prose que je connais mais, on le sait, la révélation est par nature impossible car la vérité est en dehors des lois qui régissent cet univers, bon je retourne voir Gatauma !
Rédigé par : Denis sur Soeur Anne Zumeru | 26 août 2009 à 23:44
Lettre ouverte du président de la Société protectrice des ânes corses :
« La philososophie, après Platon, c’est de la daube. Les pré-socratiques, plus Diogène, ça suffit à penser. Les idées, se sont des joyaux solitaires, des trucs célibataires qui ne doivent pas s’enfiler… »
C’est le héros de Henri-Frédéric Blanc (dans son opus « Cloaque ») qui le dit.
Denis ! Attention de ne pas devenir la victime des enculeurs de mouches, des coupeurs de poils en quatre, des tresseurs de queues de cerises que sont parfois les philosophes et les théologiens.
Plutôt qu’à l’âme, ne vaut-il pas mieux s’intéresser aux étapes de la vie d’un âne corse : la gaieté de la naissance, la joie de la croissance, la nécessité de travailler, la phase mystique précédent la mort et, tout au bout, la fin elle-même, tragique et émouvante.
L’âne est plus proche de la nature humaine que l’âme volatile. Et puis, l’âne porte pour l’homme les lourds fardeaux alors que l’âme nous accable d’un poids qui dépend uniquement de nos croyances. L’âne souffre pour nous alors que l’âme nous fait souffrir.
Faut-il sacrifier le corps pour sauver l’âme ? Faut-il sacrifier l’âme pour sauver le corps ? Au lieu de gloser sur la mort de dieu et les âmes mortes qui se ramassent à la pelle chez les Bouddhistes, sauvons plutôt nos ânes corses. Mes bien chers sœurs ! Mes bien chers frères ! Sauvez vos ânes !
Si vous voulez sauver vos âmes, sauvez d’abord vos ânes !
Faites de vos ânes des vaches sacrées mais ne devenez pas Bouddhistes pour ne pas perdre votre âme!
Dieu est mort! Vive Balthazar!
La présidente de la SPAC
Soeur Anne Zumeru
Rédigé par : Soeur Anne Zumeru | 26 août 2009 à 19:35
La phlisophie, si elle fait douter de la nature humaine, ne fait que nous renvoyer à nous-mêmes. "Parce qu'elle explique tout ce qui se passe dans ce bas-monde, elle répond à tout et elle répond à rien".
Cette dernière phrase est extraite de "1275 âmes", roman écrit par Jim Thomson et qui s'intitulait dans sa version originale " Pop 1280".
Donc dans la version française, cinq âmes ont disparu et Jean-Bernard en a fait un récit intitulé "1280 âmes"...
Je crois que Denis a donné la réponse à la disparition des 5 âmes du polar écrit par Jim Thomson: le traducteur bouddhiste les a tuées chez Gallimard. Cinq âmes tuées, c'est une série noire.
Rédigé par : Jean-Paul | 26 août 2009 à 18:18