Ce que le quotidien Libération a oublié de révéler sur Sherlock Holmes
21 août 2009
Sous la plume de son directeur Laurent Joffrin, le quotidien Libération a publié du 17 au 21 août dernier une remarquable série de contre-enquêtes consacrées au caractère bien réel de Sherlock Holmes. Un vrai bonheur. Digne des meilleurs spécialistes de l'holmésologie. Thierry Saint-Joanis, président de la SSHF, sort les deux mains de son long manteau de voyage gris et applaudit: La méthode de Laurent Joffrin est digne d’un holmésien. Il mérite
d'être nommé membre d'honneur de la Société Sherlock Holmes de France.
Bravo !
Seul bémol, un oubli de taille. Il manque un morceau gros comme l'île de Corse au dossier de Libération. Laurent Joffrin a occulté des preuves de l'existence d'Holmes.
Omerta ? Désinformation ? Corsophobie ambiante ? Ou simple grosse fatigue estivale ? Toujours est-il que Laurent Joffrin qui était pourtant bien parti sur les traces du Roi des détectives en s'appuyant sur les pertinentes et précieuses recherches de Pierre Bayard, a tout bonnement omis l'essentiel: les preuves de l'existence historique de Sherlock Holmes passent par la Corse. Incontournable, mon cher Laurent !
Depuis la publication en 2004 de l'édition critique par Jean Pandolfi-Crozier des carnets de l’ingénieur
géologue corse Ugo Pandolfi (1852-1927), ami intime de l’écrivain Guy
de Maupassant et compagnon du détective Sherlock Holmes, personne n'ignore dans le monde holmésien que la "révolution copernicienne" de l'holmésologie a eut lieu. La très sérieuse Société Sherlock Holmes de France et ses meilleurs spécialistes en matière de "hiatus" canonique le savent et en tiennent compte. La cartographie concernant le Grand Hiatus de Sherlock Holmes entre 1891 et 1894 a été établie par Jean-François Sterell, Jean-Claude Mornard, Manu Baranovsky, Sonia Dufresne, Frédéric Chalangeas, Paul Andreu, Julia Huggins et Alexis Barquin. L'hypothèse corse y est sérieusement présente. Incontournable, mon cher Joffrin !
L'oubli du directeur de Libération est d'autant plus regrettable que l'épisode corse de la vie réelle de Sherlock Holmes a révélé que pour cette mission insulaire en Méditerranée, Sherlock Holmes n'agissait pas seul, mais en lien avec une coordination secrète et internationale (regroupant des scientifiques, des politiques, ...) de lutte contre le crime.
L'oubli est d'autant plus incompréhensible que cet épisode corse du Sherlock Holmes historique livre, au delà de toutes les espérances, les meilleures preuves de la justesse des thèses avancées par Pierre Bayard que Laurent Joffrin poursuit avec finesse dans le journal Libération. Holmes n'est pas un détective de papier. L'affirmation appartient au juge Gabriel Tarde. Elle date du 19 novembre 1893. Le grand spécialiste français de la philosophie pénale le révèle devant un aréopage de témoins plutôt dignes de confiance. Un comité secret comprenant Alphonse Bertillon, Emile Durkheim, Alexandre Lacassagne, Cesare Lombroso, Enrico Ferri, Hans Gross-Ransbach, Philippe Tissié et le jeune Rodolphe Archibald Reiss. Que du gros, mon cher Libé ! Impardonnable, mon cher Joffrin !
NDLR: L'arrière petit neveu de l'ingénieur Ugo Pandolfi, le journaliste Jean Pandolfi-Crozier qui, avec le dessinateur de presse Jean-Pierre Cagnat, co-fondateur de la Société Sherlock Holmes de France et membre des plus prestigieuses sociétés holmésiennes
du monde dont les Baker Street Irregulars de New-York, travaille à la réédition illustrée des carnets du compagnon de Sherlock Holmes, n'a pas souhaité réagir aux regrettables oublis du directeur du quotidien Libération. Refusant toute polémique, l'auteur de l'édition critique de La Vendetta de Sherlock Holmes renvoit simplement nos lecteurs et ceux du journal Libération à la lecture des carnets de son ancêtre dont une version numérique est accessible en ligne afin de faciliter le travail des chercheurs, holmésiens ou non, qui pourront
ainsi soumettre plus aisément ces documents aux analyses critiques
qu'ils méritent (sic).
A suivre ?
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