Êtes-vous Googlenobelisable ? par Denis Blemont-Cerli
22 juin 2009
Quand je me suis aperçu que le classement
PageRank de Google sur mon site était à zéro, j’ai failli me bloquer les pixels !
Après j’en ai eu des palpitations dans la RAM qui partait à vau-l’eau, j’en
perdais mon URL, de RVB en Jpeg, je suis passé en mode CMJN en Raw, personne ne
m’avait vu aussi RED depuis le vol de mon code bancaire suite à un pishing (en
français Hameçonnage). Finalement j’ai réussi à me calmer en pensant à mes livres
en PDF bien au chaud sur une carte SD encapsulée dans un boîtier en plomb et
acier, dans un trou à la cave, à l’abri des spyware, des malware, des rats et
des araignées et surtout du Blue Screen of Death, l’Écran Bleu de la Mort : le
plantage complet fatal…
Et puis j’ai plein d’amis sur Facebook,
on s’échange des messages, des photos, comme ça, on n’a pas besoin de se voir.
Je chatte avec mon voisin de palier qui se trouve physiquement à moins de dix
mètres de moi, nulle nécessité de lui payer des bières, le réseau c’est génial.
On ne sort plus de chez soi, on fait des économies et en temps de crise, c’est
important de faire des économies. Songez un peu à notre vie maintenant que
l’informatique nous l’a rendue si belle. On peut tout faire devant son écran,
par exemple, moi, j’ai fait un site. Il m’a fallu plusieurs mois pour
comprendre le fonctionnement de l’HTML (HyperText Markup Language). Je me suis tapé aussi du
javascript et le jargon des métadonnées, les CSS, le flux RSS, enfin tout ça, bref
la vie des gens normaux. Quelquefois je patinais dans la semoule, je me
disais : imbécile, va donc faire un tour au Brain Shop ! (en français
: va t’acheter un cerveau !), je m’insultais en hurlant « PICNIC ! »
(Problem In Chair Not In Computer, traduisible en le problème se trouve sur la
chaise, pas dans l'ordinateur). Ou alors je criais « LCPM ! »
(Lis Ce Putain de Manuel !).
Puis j’ai commencé à boguer, je ne m’exprimais
plus que comme ça :
– <head balise </h1 ugo
height="69" pandolfi valign="top"><div corsicapolar="centertchapacan">
<h1><font="ceccaldi sans-sherrif">,
Littérature Polar basta=" plin="L="cul</font>
On m’a amené à l’hôpital. Quand
ils ont compris que je ne m’exprimais plus qu’en HTML corse, ils m’ont soigné
vigoureusement. Après trois électrochocs et douze douches glacées, j’allais suffisamment
mieux pour reprendre la programmation de mon site…
En rentrant je m’y suis
remis à fond, après les électrochocs j’avais le cerveau frais, j’étais comme
une Epson que l’on sort du carton. En quelques clics j’ai déjoué tous les tours
du sournois FTP et – O miracle ! – mon chef-d'œuvre s’est retrouvé en
ligne et tout marchait, même les hyperliens et les signets, j’avais le sourire
en arobase@, c’était bon comme un download en streaming.
Sauf qu’au bout de quelques
jours, comme j’ai déjà dit au début, je me suis aperçu que le PageRank* de mon
site était à zéro. Je vous explique : le PageRank ou PR est le système de
classement des pages Web utilisé par le moteur de recherche Google pour
déterminer l’ordre et la pertinence des liens. En clair, plus votre si PageRank
est élevé, plus vous existez sur le Web.
Avec mon PageRank à zéro, j’étais
une sorte de vide abyssal multiplié par le carré de l’hypoténuse du néant. Je
me suis renseigné : pour faire monter son PageRank il faut se référencer
sur les moteurs de recherches et il y en a des milliers… Trop long, je vais
plutôt organiser un « Clicquethon ». Il suffirait qu’une centaine des
visiteurs de Corsicapolar cliquent sans cesse sur mon URL durant 48 heures et
je serais au maxi du PageRank !
J’imagine déjà la tête des
autres Webmasters, ah ! ah ! ah ! Ils vont en perdre leur HTML.
Et du haut de mon Nobel du PageRank Google, je les narguerai, je serais fier
comme Bill Gates devant un Apple.
J’en étais là de mes
pensées quand bizarrement je me suis mis soudain à penser à mon grand-père
Franscecu. Je l’ai revu descendre de Lama vers sa campagne du Montoni avec ses
deux ânes Clairon et Clovis, cheminant péniblement au milieu des oiseaux et du
maquis en fleurs. Le pauvre, il était obligé de manger les tomates de son
jardin, d’ingérer sa propre huile d’olive, de boire le vin de sa vigne. Le soir
à la veillée, il était obligé de discuter avec ses voisins, présents en chair
et en os ! Pour dire « au-revoir » il ne savait pas qu’on pouvait
simplement taper « @-1-2-c-4 » sur un
clavier. Ah le malheureux ! Il n’aura pas eu la chance de connaître les
joies de l’ordinateur, de la simplicité des rapports humains par clavier
interposé. C’est pas croyable, quand on y pense, mais comment ils ont pu vivre
ainsi, nos anciens ?
* Retrouver Arlette Shleifer dans Trace, Figure, Passage , Michel Moretti dans Mal Chronique, Elèna Piacentini dans Elénarration, Thierry Venturini dans L'effet Venturini et Denis Blémont-Cerli dans Homo machinus sempre emmerdae
merci Vincent pour les conseils. je te renvoie l'ascenseur en mettant un lienhttp://www.facebook.com/corsicarchitecture
ça va faire monter ton page rank !
Rédigé par : Denis | 24 juin 2009 à 20:47
Mauvaise nouvelle. Le PageRank de Google ne s'obtient pas avec des cliques, mais avec des liens. Plus tes amis de FaceBook te mettent en lien, plus tu inscris ton site dans des annuaires, plus des articles de blog parlent de ton blog, plus tu grimpes dans le GoogleRank. Morale de l'histoire, plus tu réfléchis comme Google, plus ton site se diffuse sur la toile. Autre solution, diffuser son flux, genre paperblog, et des tas d'annuaires de flux, ou l'article en copier/coller sur des Rue89, ou laisser des commentaires sur des blogs littéraires en mettant aussi son adresse. Bref, en diffusant les textes, ton style, eux-mêmes, l'audience grimpera, la blogosphère vivra, et, humble scriblougeur, le GR redeviendra un sentier de paix et de découverte, et plus une course infernale. Bref bref, il faut choisir entre le côté obscur du HTML ou la lumière de la cyberplume.
Rédigé par : Vincent | 23 juin 2009 à 11:34
Voici l’adresse pour le cliquethon :
http://plumedecume.free.fr/
Pendant 48 heures cliquez sans cesse dessus pour faire monter mon page rank.
MERCI A TOUS VOUS ME SAUVEZ LA VIE !
@12C4
Denis
Rédigé par : Denis | 23 juin 2009 à 09:22