Un Prophète, le film de Jacques Audiard
23 mai 2009
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La sortie sur les écrans de l'œuvre de Jacques Audiard et du scénariste Abdel Raoulf Dafri est prévue pour le 26 août. D'ici là, les polémiques nombrilistes et récurrentes qui animent la presse quotidienne régionale et le blog du député UMP de la Haute Corse seront digérées par le tri sélectif.
Le vrai nombrillisme qui pourrit la France et l'enferme dans des schémas vermoulus de monolinguisme monolithique et d'indécrottable jacobinisme, c'est le "parisianisme", y compris de "gôche" (républicaine, leur mot favori pou dire jacobin) , qui finit par se croire le représentant de l'universalisme. Et le "méchant-pourri" qui fait tache pour la grande visée universelle de la culture française est désigné de plus en plus souvent par l'intermédiaire des Media et des oeuvres audiovisuelles (rappelons : "Indochine", "le Corse" puant colonialiste raciste, "un long dimanche de fiançailles", le Corse lâche et traître, la série "Maffiosa" de violence gratuite, et aujourd'hui "un prophète" où l'on a choisi sciemment (c'est le coscénariste qui le dit en mots à peine choisis) de mettre en scène "les Corses" racistes contre les Arabes.
C'est le discours sur "les Corses" qui est insupportable et ce type de généralité a un nom : le racisme ! Un racisme aujourd'hui politiquement correct et sûr de lui: on peut dire ce qu'on veut des Corses, pas de problème avec la loi (ce n'est qu'une "entité", pas un peuple ni une ethnie ni rien...)
Rédigé par : Anna Livia | 25 mai 2009 à 11:50
Jacques Audiard, encore un fils à papa dans le cinéma!...
Il ne faudrait pas prendre un canard sauvage pour un enfant du Bon dieu... et réciproquement!
Il faudra bien que d'aucuns arrivent à comprendre que les Corses en ont marre d'être les caricatures de service.
La colère froide ( donc saine!) me remet en mémoire un dialogue du père Audiard ( et non de son fils et le simple esprit)...
- J'ai bon caractère mais j'ai le glaive vengeur et le bras séculier. L'aigle va fondre sur la vieille buse.
- Ça c'est chouette comme métaphore.
- Ce n'est pas une métaphore c'est une périphrase.
- Ah fais pas chier !
- Ça c'est une métaphore...
En effet, pour mettre en scène les poncifs sur la Corse et les Corses, il faut être une vieille buse du cinéma, un vieux rapace des clichés racoleurs. C'est la récurrence des poncifs négatifs qui génère l'impression de nombrilisme, là où il n'y a que colère et agacement.
Enfin, on ne peut pas connaître la Corse et les Corses en venant y passer quelques jours de vacances ou à travers la presse et l'Internet.
Le fait que la presse encense un film présenté au festival de Cannes par la France n'est pas un gage de qualité.
Il ne s'agit là que d'un commentaire de lecteur à passer au tri collectif insulaire... et méditerranéen.
Rédigé par : Jean-Paul | 24 mai 2009 à 11:34
Erratum
Il fallait lire: "A commencer par celui de l'ouvrir pour dire que ça commence à bien faire de servir de défouloir à tout ce que les media, les grands esprits de la littérature policière continentale -oui, je fais bien référence à Môssieur Daeninckx- et les pipolles comptent de clampins ignares autant qu'imbus de leurs analyses sociologiques à l'eau de vaisselle de bouge de 8e ordre."
Rédigé par : Eric Patris | 23 mai 2009 à 23:45
Elisabeth,
Merci d'exprimer parfaitement les sentiments d'un rogaton vermoulu, raciste, violent, arriéré et disons-le, à peine humain.
C'est d'autant plus difficile et salutaire que -bien que lesdits rogatons soient voués es-qualités aux gémonies sous toutes sortes de prétextes- ils n'ont aucune existence légale, et par là même aucun droit au pays de la loi et des droits de l'Homme.
A commencer par celui de l'ouvrir pour dire que ça commence à bien faire de servir de défouloir à tout ce que les media, les grands esprits de la littérature policière continentale -oui, je fais bien référence à Môssieur Daeninckx- et les pipolles comptent de crétins ignares autant qu'imbus de leurs analyses sociologiques à l'eau de vaisselle de bouge de 8e ordre.
Se faire cracher à la gueule, à titre collectif, tous les deux jours, au seul prétexte qu'on est né, qu'on a ses racines ou qu'on vit entre Giraglia et Pertusatu aurait comme une légère tendance à émousser les patiences les plus angéliques. La mienne étant de toute manière fort éloignée -et quoi de plus normal pour un tout juste humain, me direz-vous- de ces performances séraphiques, j'avoue à ma grande honte que la perspective d'une épidémie sélective frappant les plus infects bavouilleurs de sanie qui nous visent tous -y compris l'auteur du billet initial- que la perspective d'une épidémie, donc, qui viendrait les accabler d'une affection intestinale permanente, bruyante, incoercible, bégnine, chronique, incurable et douloureuse, au prorata de ce qu'ils ont proféré, me ravit. La perspective me ravit, pas la cacarella, soyons clairs.
Une sorte de tri, en somme. Qui remettrait à flot l'industrie papetière, en guise de bonus. Les miasmes de ces clampins auraient enfin la forme qui est par nature la leur. Et l'expression en tenir une couche serait à prendre au premier degré.
Ce qui m'intrigue, en tant que rogaton pourrissant raciste violent et néfaste, c'est de voir avec quelle équanimité les généralisations accusatrices, les stigmatisations à l'emporte-pièce sont acceptées par certains.
L'accusation de nombrilisme est pertinente, à ceci près que les nombrils sont au nombre de deux millions -en déduisant ceux des CRS, fonctionnaires en poste sur l'île et autres humains authentiques non-susceptibles de s'adonner aux turpitudes insulaires, évidemment.
Parce qu'ils serait irresponsable de se leurrer: tous les Corses sont visés. Les amalgames qui affirment que les natios sont les seuls voyous mafieux salopards etc. à méfaire en Corse trouvent déjà preneurs et pourtant il n'est qu'à voir les récentes mésaventures de Mme Bozzi et de ses amis pour voir à quel point c'est une foutaise.
D'une manière plus large, l'équation "Corse = nuisible sous-humain" est en train de gagner du terrain partout. Personne ne sera épargné par cette vague de calomnie. Il sera peut-être bientôt trop tard pour s'indigner…
Reste tout de même un exploit à mettre au crédit des deux "âârtistes" cités dans le papier d'Ugo : mettre d'accord Sauveur Gandolfi-Scheit et Jean-Guy Talamoni, ce n'est pas donné à tout le monde.
Il est vrai que n'étant pas d'extrême-gauche ni même de gauche, ces deux-là ajoutent à la tare de la rogatonitude le péché d'opinion et que par voie de conséquence, leur avis est par essence vicié voire disqualifié.
Rédigé par : Eric Patris | 23 mai 2009 à 20:19
Merci de me dire vers quel type de conteneur je dois me diriger. Comme beaucoup d'individus (que dis-je de rogatons !) issus de cette "entité close, difficile à cerner" de ce "milieu vieillissant aux structures vermoulues" qu'est la Corse selon Audiard, je commence en effet à trouver saumâtre le refrain vendeur sur le thème "l'enfer… c'est les Corses". Signe incontestable que je suis moi-même une planche vermoulue. Le conteneur pour le verre ne me siéra donc guère.
Par ailleurs, pour ne pas risquer d'alimenter les polémiques nombrilistes, et par souci de cohérence, peut-être serait-il opportun d'annuler le concours de nouvelles policières en langue corse lancé par Corsicapolar et promu ici-même, sur ce site ?
En effet, à propos des Corses, Jacques Audiard déclarait ceci "Je me suis intéressé à leur langue, leurs idiomes, lesquels forment des groupes fermés sur eux-mêmes".
On conviendra que ça la fout mal qu'une si distinguée et si éclairée assemblée de gens complètement "open" telle que Corsicapolar se fourvoie à promouvoir une langue -ou plutôt une somme bâtarde d'idiomes- qui ne fait que renfermer l'île sur ses structures pourrissantes…
Et au passage, pourquoi ne pas rebaptiser Corsicapolar ? Avouons que c'est faire preuve d'un singulier et ridicule nombrilisme qui frôle l'ostracisme que de conserver une telle dénomination pour une association qui se veut ouverte sur toute la Méditerranée…
Grâces en soient rendues à Jacques Audiard, ma conscience vient enfin de s'éveiller !
Rédigé par : Elisabeth | 23 mai 2009 à 18:43