Comment améliorer les livres que nous lisons…par Denis Blémont-Cerli
21 janvier 2009
Je
le sais à Corsicapolar vous lisez tous beaucoup. Vous
lisez tellement que vous ne savez plus quoi lire d’ailleurs et de toute
façon vous êtes totalement noyés parmi les 3000 romans qui sortent toutes les
semaines.
Oui, lequel choisir ?
Se contenter des succès majeurs ou ne lire que les romans
tirés à trois exemplaires numérotés d’un à trois ? Le choix est
douloureux. Pourtant il existe des moyens simples pour apprécier
n’importe quel livre et tomber en extase devant un Harlequin
que Lire Magazine a voué aux gémonies.
Tout d’abord, la première des choses c’est de soigner son environnement…
Il est vivement conseillé aux lecteurs de polars de peindre leurs murs en rouge vif, il est prouvé que la même lecture dans une pièce verte ne procure pas du tout les mêmes sensations, dans ce dernier cas vous trouverez le récit mou du jarret, calme et sans relief. Le bleu est conseillé pour les livres maritimes, quand au rose on le réservera aux enfants.
Encore une évidence : si vous avez une mauvaise vue, ne négligez pas la coupe de cheveux. Les cheveux sont des obstacles entre les mots et votre cerveau de lecteur et dans ce domaine rien n’est à négliger. Il a été prouvé qu’une bonne coupe militaire apporte beaucoup plus de clarté au récit, à moins bien sûr de lire la biographie de Jimmy Hendrix, dans ce cas il est vivement conseillé de se laisser pousser les tifs en hurlant « Purple haze », résurgence sonore accélérant la pousse du système pileux.
Autre conseil : le sens de la prise de courant. La comparaison entre la même œuvre lue devant une lampe pour laquelle le sens de la prise a été négligé est effarante, les ressorts scénaristiques ne fonctionnent plus, les personnages semblent falots, sans tonus. Toutefois si cela vous arrive devant le dernier Paul Loup Sulitzer il est inutile de vous précipiter sur la rallonge électrique, quoi que vous fassiez rien de bon n’en sortira mais c’est un cas limite…
Pour ma part j’utilise d’autres méthodes et bien que j’ai gardé jusqu’à ce jour cela secret, j’ai décidé de briser un tabou en me confessant.
Voilà, euh… je leur parle, je les bichonne, je les regroupe entre éditeurs afin qu’ils se retrouvent entre eux, tout cela est propice à les détendre. Quelquefois un bon passage au congélateur avant la première lecture est favorable, certains disent que cela crée des microfissures dans le papier qui augmente la perception cornéenne mais cela reste à vérifier. J’ai remarqué également que les livres de chez Grasset étaient bien meilleurs si on les enveloppait de feuilles d’alu. La tranche des Gallimard doit être noircie au feutre indélébile, on gagne sur les détails, les chapitres ne se traînent pas et le déchiffrage est moins laborieux. Évidemment, d’après les astronautes, rien ne vaut la lecture en apesanteur ou sous vide mais cela oblige auparavant à une solide expérience scientifique sans compter que les places à la Nasa sont difficiles à briguer.
Si vous appliquez tous ces conseils en cascade, vous ne le regretterez pas, il est évident que l’effet cumulatif va jouer, vous hurlerez au scandale en constatant que l’auteur de l’ignoble nanar que vous tenez dans vos mains n’est pas détenteur du prix noble de littérature.
De toute façon ça ne change rien au fond des choses, on le sait en littérature plus c’est mauvais et plus c’est lu…
* Retrouver Arlette Shleifer dans Trace, Figure, Passage , Michel Moretti dans Mal Chronique, Elèna Piacentini dans Elénarration, Thierry Venturini dans L'effet Venturini et Denis Blémont-Cerli dans Homo machinus sempre emmerdae
merci Denis de nous permettre de nous détendre à la lecture de tes commentaires sur tous les sujets même ceux qui serapportent au Roy Nicolus. Continue et à la prochaine
Rédigé par : jojo de Québec | 30 janvier 2009 à 10:34
Merci Elena pour le cadeau package... Duffy unplugged livrée avec un Lagavullin. Tu peux faire envoyer la livraison à Marseille. J'ai la trilogie de Jean-Claude Izzo qui accompagne bien ce breuvage irlandais.
Je partagerai le Lagavullin mais pas Duffy Unplugged avec Fabio Montale.
Rédigé par : Jean-Paul | 22 janvier 2009 à 21:29
Salut !
Spécial dédicace pour Denis : "Parachute doré d'Alain Souchon".
Spécial Smartbox pour Jean-Paul : soirée lecture avec Duffy unplugged livrée avec un Lagavullin et un feu de cheminée pour déguster le polar de son choix.
Spécial cap corse pour Hugo : Ursula Andress émergeant des eaux devant le transat du Webmaster avec la même fraîcheur que du temps du beau Sean.
Spécial amitié pour Elisabeth : pour me faire pardonner ce "i" de trop et avant qu'elle ne me mette les points sur les "i", la recette de l'enfance dans une magnifique panette, l'éclat du soleil et une larme d'éternité dans une olive de la Capriona.
Vivement qu'on trinque ensemble !
Rédigé par : Eléna | 22 janvier 2009 à 20:58
Dears Amis,
Pour nos problèmes de choix, y a longtemps qu'on a la solution: à cette adrese
http://scripteur.typepad.com/corsicapolar/khroniques_dok/
Les chroniques d'OK (qui nous a promis il y a peu de se remettre au travail...si,si, il me l'a dit quand on s'est croisé dans un aéroport pas plus tard que la semaine dernière)y que ça de vrai. Mais cela n'empêche ni le champagne, entre deux bonbons de chocolat, ni les alcools d'Irlande.
Rédigé par : Ugo | 22 janvier 2009 à 09:13
RAS LE BOL DES LIVRES ! Pour changer parlons musique les potes.(les livres c'est nul et toc !)
En ce moment, je vous recommande particulièrement :
Angus and Julia Stone. A book like this.
Dido: Safe trip Home.
Le dernier Cabrel, des roses et des orties. Une pure merveille surtout sur un Senn 600, eh oui je l'écoute au casque en ce moment...
Rédigé par : denis | 22 janvier 2009 à 00:14
Cara Elena,
D'accord pour le champagne en ajoutant du fruit de la passion pour les histoires d'amour même si "elles finissent toujours mal"... Pour le rouge, on apprécie d'abord du regard sa robe de chair avant d'en goûter la cuisse dans les histoires d'amour pour lesquelles il n'y a pas de mal à se faire du bien.
Pour les polars made USA, le whisky est une boisson d'importation qui ramène à une partie insulaire de l'Europe et le Bourbon me semble plus approprié. Pour les indigestes, va pour l'Orezza dont les bulles ventileront les cerveaux ulcérés.
Je propose de boire le whisk(e)y avec un polar gaélique de Ken Bruen en compagnie de Jack Taylor, policier alcoolique devenu détective privé.
Pour ceux qui ont mal au Camilleri ( avec deux i seulement, te dirait Elisabeth) je leur propose du Sarde avec Fois ( Marcello).De la Sicile à la Sardaigne, ne vous faites pas de bile, vous n'aurez pas besoin d'Orezza.
Enfin, pour les polars corses, il doivent s'accompagner d'un petit jésus en culotte de velours, une cuillère de brocciu sucré parfumée à l'eau de vie maison.
Finalement, tous les hommes ne sont pas si compliqués... Un bon polar, une bonne bouffe, un peu d'alcool et une histoire d'amour simple en dehors des matches de foot-ball...
Champagne et droit au but!...
Rédigé par : Jean-Paul | 21 janvier 2009 à 20:29
Bonsoir!
Et on dit que les femmes sont compliquées !
Je vous suggère tout simplement quelques coupes de champagnes pour accommoder les histoires d'amour, ou encore un rouge avec de la cuisse... Pour les polars made in USA, un whisky sec et pour tout ce qui est indigeste : un litre d'Orezza. Si vous avez le foie malade, lisez ou relisez un bon Camillieri, vos papilles "imaginatives" feront le reste.
Tanti basgi
Rédigé par : Eléna | 21 janvier 2009 à 19:01
Denis nous a fourni une multitude de conseils pratiques pour l’ire qui couve en lui lorsqu’il pense à tout ce qui ne se lit pas et à tout ce que l’on fait lire qui ne mérite pas d’être lu. Pour choisir ce que l’on va lire, il faut affronter avec une petite cuillère une marée de parutions alors que la grande édition et les médias vous désignent ce qui doit être lu.
Comment échapper au Tsunami littéraire sans être renvoyé des récits de Gallimard à ceux de Grasset comme du récif de Charybde à celui de Silla ? Dans chaque région, il existe des éditeurs et des auteurs, des salons sont organisés, des libraires indépendants peuvent vous conseiller… Le lecteur peut aller au devant d’une autre littérature que celle rendue officielle par une intelligentsia mercantile à qui il ne doit pas laisser le monopole de son cerveau. Cela ne veut pas dire que ceux que l’on désigne comme de grands éditeurs nationaux ne commercialisent que de la daube que l’on peut « congeler ou lire sous vide » mais simplement qu’il peut y avoir de bons auteurs ailleurs que chez eux.
Donc c’est à cela que Denis semble aspirer en utilisant l’humour caustique. C’est comme cela que je reçois son article en me permettant d’y ajouter mon commentaire. Pour le côté « mode d’emploi », j’ajoute qu’une bonne lecture dépend aussi de l’angle d’attaque, c’est-à-dire, de l’angle formé entre les yeux, le sol et le livre. Le regard doit être soit au zénith de l’écriture soit porté sur la ligne d’horizon de l’imaginaire. Il est recommandé de fermer le livre avant de fermer les yeux car si l’inverse se produisait, il y a peu de chance que vous terminiez votre lecture.
Rédigé par : Jean-Paul | 21 janvier 2009 à 10:43