Hors champ, je suis. Hors la loi, je reste... par Ugo Pandolfi
25 juillet 2008
Affranchie à 2,97 Euros, la lettre prioritaire du département du dépôt légal de la Bibliothèque nationale de France m'affranchit: je suis hors le champ du dépôt légal. C'est le service de la gestion des livres qui me l'explique. Pas pour me faire de la peine. Pas pour me rejeter dans le néant d'un indicible hors champ dont Alfred Hitchcock a pourtant souligné l'importance. C'est simplement qu'à la BNF, la direction des services et des réseaux n'en peut plus de tous ces livres qui sortent. Ils ne peuvent plus suivre. La chef des services qui m'a écrit n'est pas méchante. Elle constate.
Elle regrette presque. Sévère, mais juste:
Suite à l'évolution et à l'accroissement des types de documents
déposés au titre du dépôt légal, la Bibliothèque nationale de France se
voit dans l'obligation de préciser les contours du champ d'application
des articles L.131-1 à L. 133-1 du Code du patrimoine relatifs au dépôt
légal et de faire désormais une lecture plus stricte de ceux-ci.
Conformément à l'article 7 du décret 93-1429 relatif au dépôt légal,
seuls les documents édités et diffusés en nombre auprès d'un public
sont soumis au dépôt légal. Les documents édités et imprimés à la
demande ne relèvent donc pas du champ d'application du dépôt légal. Par
conséquent, je vous restitue donc votre dépôt.
Je vous remercie cependant de vous être préoccupé de cette obligation légale...
En clair, la loi est pragmatique: elle s'adapte aux moyens et permet
d'être hors la loi. La question de savoir comment dés lors diffuser
légalement auprès d'un public un livre imprimé à la demande revient à
mesurer le hiatus qui existe entre l'application de nos lois et les
nouvelles technologies qui bouleversent la chaîne du Livre.
Et si demain, après une signature, la police me recherche pour avoir
vendu et dédicacé un livre sans dépôt légal à une belle Ajaccienne ? Je
fais quoi? Je prend le maquis ? Et s'il n'y a pas de hot spot, ni
d'ADSL là où je me cache, comment faire pour éditer via l'Internet ? Et
la malheureuse bibliothécaire de l'extrême sud de l'île qui a acheté
mon livre en croyant bien faire, hors la loi aussi ?
Et la pauvre Michèle Witta qui s'est usé les yeux pour me lire, en cavale autour de la BILIPO ?
Sans balancer, ce qui me rassure, c'est que je ne serai pas seul dans le maquis du hors champ: Jean-Paul Ceccaldi aussi a
publié son dernier polar via lulu.com
Je ne menace pas. J'avertis. Nuance !
Rédigé par : Elisabeth | 27 juillet 2008 à 18:45
Le paradoxe est en effet savoureux.
Ugo
Rédigé par : Merci Guillaume | 27 juillet 2008 à 15:04
Le trackback ne fonctionne pas... J'évoque les affres du dépôt légal sur http://www.francegenweb.org/blog/?2008/07/26/409-le-depot-legal
Rédigé par : Guillaume | 27 juillet 2008 à 14:42
D'Enlayreur est humaine et Elisabeth va me priver de canistrelli évasifs. Et encore je m'en sort bien: elle menace. Chez elle, c'est bon signe. Le pire, c'est quand elle ne dit rien parce qu'elle passe à l'action. Là le paquet de canistrelli, il vire léthal, truffé à l'amande amère, genre raticides,avec la tête de Maures et tout. Tout ça pour avoir (r)osé, oscillant entre le rouge le blanc, choisir une voie médiane.
Histoire de ne pas me faire tirer comme un lapin le soir au fond du bois, je reconnais mon erreur. Et d'autant plus facilement que je suis plutôt blanc dans le Cap corse et plutôt rouge du côté de Sartène. Cela étant dit et puisqu'il faut bien que l'auto-critique soit totale (gardes rouges obligent), j'avoue qu'il y a quelques rosés qui ne me laissent pas indifférent. Je dis pas les noms. Rosé in bocca !
Rédigé par : Rosis, Rosas, Rosé | 27 juillet 2008 à 11:34
Et j'ajoute que les coquilles dans mon précédent post ("que tu sois" et non "qu tu sois"; "ce que les knackis sont à la bonne charcuterie" et non "ce que les knackis sont la bonne charcuterie") ne sauraient être en aucune façon imputables à la consommation de cette "invention du diable" (dixit un vigneron) qu'est le rosé.
Rédigé par : Elisabeth | 26 juillet 2008 à 15:24
De quoi?
Ça pousse les gens au crime et ça joue les vertueuses?
Ça assassine, mutile, flingue, bousille à tour de bras dans ses polars, et ça voudrait rester intouchable par la loi?
Passons, ce n'est pas le plus grave.
En effet, comment, au nom de quelle idéologie foutraque peut-on en arriver à accuser uniformément tous les intervenants de boire du rosé, ce sous-produit vinicole, cette honteuse manipulation, qui à quelques rarissimes exceptions près, constitue sans conteste et conjointement une insulte au vin et le plus bel exemple de différenciation marketing à l'usage des bobos timorés des papilles et des touristes dont le bob tient lieu d'encéphale?
Et je ne parle même pas de l'hypocrisie qu'il y a à renier le rouge, sous un fallacieux prétexte estival.
La vérité, l'ignoble vérité, est la suivante: vous mettez de l'eau dans votre vin pour éviter les foudres étatico-policières.
Je ne vous félicite pas, môssieur…
Rédigé par : Constant D'Enlayreur | 26 juillet 2008 à 13:56
Ugo, qu tu sois hors-la-loi est une chose, que tu brises l'omerda, passe encore (mais limite). Mais que tu m'accuses de boire du rosé, cette chose qui est au vin ce que les knackis sont la bonne charcuterie ! Alors ça, jamais !
Encore un coup comme ça et je dis à Dieudonné que pour les plans d'évasion planqués dans les canistrelli, tu pourras toujours te brosser !
Rédigé par : Elisabeth | 26 juillet 2008 à 13:52
Faites confiance aux amis ! Quand il s'agit de déconner grave, ils sont très forts. L'été, la chaleur et le rosé n'expliquent pas tout. Heureusement qu'il y a des lecteurs qui ne nous prennent pas trop au sérieux.
Pour l'info de tout le monde, voici ce que vient de nous écrit Sébastien, attaché de presse de lulu.com: "Article très intéressant, qui, comme vous le soulignez, prouve le fossé entre la législation et l'usage, ou en d'autres termes, entre l'évolution de la diffusion des livres (notamment en auto-édition via internet) et leur dépôt légal."
Merci Sébastien.
Merci les bêtes.
Ugo
PS: Pour le T Shirt, XL c'est bien.
Rédigé par : Les bêtes et Sébastien | 26 juillet 2008 à 12:42
T'as pas, t'as pas, t'as pas d'dépôt
T'as pas d'dépôt et pis c'est tout
Ta BN t'as dit ballepeau
Et qui c'est qui l'a dans l'dos
Toi
T'as pas, t'as pas, t'as pas d'dépôt
T'as pas d'dépôt et pis c'est tout
Ta BN t'as dit ballepeau
Et qui c'est qui l'a dans l'dos
Han!
T'y as dit : "Je fais fortune avec des polars
Comme des petits pains, j'les vends sur le blog
Je les vends bien cher quand ils sont très noirs
Et j'en écris d'aut'"
Ben !
Si t'avais été moins vantard
T'aurais dit : "J'vais les vendre en plein air
Mais le soir s'il fait du vent tard
J'en vends just'une pair'"
Han !
Rédigé par : Boby Tricqueaureiller | 26 juillet 2008 à 09:14
Lisez l'article d'Emile dans l'Aurore. Je suis son agent et je touche trente pour cent...
Rédigé par : mr Bensoussan du sentier | 26 juillet 2008 à 00:48