Comment le Commissaire Mouligas se noya et arriva au ciel où il fut accueilli par un ange licencié économique (Saison 1 par Denis Blémont Cerli)
15 juin 2008
Préface des frères Bogdanov
Pour
nous, tout a commencé un certain après-midi de l’année 2007 quand un inconnu a
sonné à notre porte. Il s’agissait de l’auteur de ce récit concepteur d’une
découverte scientifique majeure que vous allez savourer au fil des jours. Cette
entité qui avait pris forme humaine s’apprêtait à changer le cours de
l’humanité en dévoilant les mystères de l’au-delà. Il lui fallait persuader une
communauté incrédule qu’un univers parallèle existait bel et bien. C’est chose
faite grâce à son acharnement (plus d’un an d’enquête et d’écriture), qu’il en
soit remercié. A l’instant où vous lirez cet écrit plus rien ne sera comme avant…
(Première partie)
Quand il se
retrouva subitement dans l’eau, Mouligas se souvint, mais un peu tard, qu’il ne
savait pas nager. Cette idée de suivre ce satané Pandolfi sur la régate de la Vela
d'Oro avait été dès le début un fiasco. Le capitaine Glandor, sans doute dans
le but de se faire apprécier de son supérieur, avait menti sur ses capacités de
régater, en réalité il ne connaissait rien au monde de la voile.
Et maintenant
c’était lui, Mouligas qui payait les pots cassés. Avant de sombrer, il eut
quelques instants de lucidité et revit le film de sa vie dans un saccadé de
vignettes aux couleurs accrocheuses, un peu comme lorsqu’on ouvre sa boîte aux
lettres et que l’on se retrouve agressé par une avalanche de prospectus criards
et débiles. Cette évocation l’écœura, il en conçut une vive amertume, les
« Piccules » l’avaient détruit. Il se remémora sa rencontre avec Lili
la gogo-girl du Macoumba, une fille que Pandolfi avait mise sur sa route pour
le perdre. La tempête médiatique qui avait suivi quand la vidéo de ses ébats
scabreux avec Lili avait circulé sur « You tube » et « Daily
motion » et pour finir son divorce puis ses enfants qui ne lui adressaient
plus la parole. Non, il n’avait pas peur de mourir, de toute façon son
existence ne valait pas un pet d’âne, il regrettait seulement de n’avoir pu se
venger du gang maudit.
Il but une
première tasse puis une seconde, à la cinquième il sombra aussitôt dans une
noirceur sans fin.
***
Tunnel
lumineux !
Tiens les
gourous new age avaient raison, il avait toujours pensé avoir affaire à des escrocs,
mais il fallait bien se rendre à l’évidence, il était à présent dans le fameux
tunnel. Il dépassa quelques comateux qui lambinaient et finit par déboucher sur
une immense plaine où de non moins immenses files attendaient devant une série
de guichets en forme de nuages percés.
– Hé !
s’écria-t-il afin d’interpeller un ange qui s’en allait dans le tunnel.
– Que voulez-vous ?
lui demanda l’ange Sony.
–
Police ! dit-il en sortant sa carte tricolore, j’étais en mission et j’ai
été malencontreusement envoyé ici. Je dois voir votre chef de toute
urgence !
– ça ne va
pas être facile, nous sommes en pleine pagaille avec la réforme et en plus ça
tombe au plus mauvais moment avec le typhon en Birmanie et le tremblement de terre
en Chine. De toute façon, je ne peux vous aider, on me renvoie sur terre pour me
réincarner, Sarko a décidé de réduire le nombre des fonctionnaires…
–
Sarko ?
– Oui, Il est
mort hier, vous êtes bien le seul à l’ignorer. Crise cardiaque dans le lit de
Carla, un quinqua et une jeunette, c’est pas étonnant…
– Et bien,
quelle surprise ! Savez-vous qu’il m’a confié personnellement la mission
de détruire le gang de « Piccule ». En conséquence, je vous
réquisitionne ange Sony.
– Je ne
m’appelle pas Sony mais Angèle, nous les anges sommes asexués et pouvons
choisir un prénom masculin ou féminin.
– Mille
excuses, Angèle, j’ai été trompé par la publicité Sony sur vos plumes…
– C’est tout
récent cette manie des publicités sur les plumes et auréoles. Depuis hier en
fait avec l’arrivée de Nicolas. Il a convaincu Saint-Pierre d’appliquer une
réforme libérale de grande ampleur. Il y aura un paradis privé et un autre
public, pareil pour le purgatoire et l’enfer. Il faut faire jouer la
concurrence, le ciel doit faire des économies, vous comprenez, à ce train-là nous
allions droit dans un cumulus…
À suivre….
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