La Reine est ointe ! par Michel Moretti
27 mars 2008
Le président a mis ses grandes
pompes. Voyage rédempteur, thalasso politique, Pâque ! Visite protocolaire
en Grande Bretagne, la 1ère communion du président. Suis-je digne
d’être l’Elu ? J’ai fait des conneries mais j’étais jeune.
Accueil
de la Queen, c’est du réglé crottin, plein de chevaux contraints et de
cavaliers écarlates, de carrosses et de calèches, de bonnets à poils et de
hurlements de militaires britanniques. La Reine biche ! Elle est
ointe !
On
lui a expliqué que les haussements d’épaule du président n’expriment aucun
mépris, qu’il s’agit seulement de secousses.
On lui a
expliqué que le président ne reste que 36 heures et non 48, et qu’ainsi il ne
rendra pas le dernier repas en retour. La Reine est quasi furax. Le dernier des
Papous sait qu’il faut atténuer la puissance d’un cadeau par un autre moindre
mais joli. Nick l’ignore, il a déjà fait le coup aux Indiens. Manifestation de
pouvoir ? Provocation ? Ignorance ?
On lui a
expliqué qu’il ne faut pas rigoler quand Nico parle « anglais », que
si elle comprend pas, c’est pas grave. De toute façon the Queen speaks a
perfect french, elle a lu des tas de bouquins que Nico ne soupçonne même pas.
Carla est parfaite : elle est chouette, même habillée.
Une
vraie ritale, elle a suivi mon conseil, sa coiffure maîtrise la mèche. Un clone
de Jackie Kennedy. Mais c’est réussi. Elle refuse les papouilles en douce du
gamin qui l’accompagne.
On passe de
la cordialité à l’amitié. On insiste lourdement sur la chaleur chaleureuse
(froideur des Chirac).
Problème :
discours-fleuve du Sarko devant le Parlement britannique, (son rêve :
parler devant le parlement). On n’en est pas encore au discours de Castro (7
heures), ni celui de Ceaucescu (le Danube de la pensée), mais on s’en
rapproche : près d’une heure de déclaration politique qui a rencontré la
plus grande lassitude contrôlée d’un public poli mais pressé de passer à
table,.qui était certainement pas venu pour suivre un cours de pensée
sarkosienne : « Vous êtes formidables. On est pareils. On va faire
des tas de choses ensemble si vous suivez ce que je dis… » Gage :
1000 soldats en plus en Afghanistan ! Bienvenue au club !
Il ne change
pas, brassage d’idées-pagailles, de compilations, de purée bienveillante,
flatteuse, prolixe, limite mielleuse, consensuelle, lue, laborieuse et confuse !.
De l’élan factice. De l’histoire façon Historia. Il baise le paillasson pour
rentrer chez les Grands. Ombre de De Gaulle. Grincements d’Angela.
Et un
alignement sur l’Otan ! Bruit de bottes !
« Je
pouvais pas croire que c’était un pied, j’en ai vu un deuxième… »
(découverte dans le congélo de la belle-fille)
* Retrouver Michel Moretti dans Mal Chronique
Un passage du discours de Bling Bling n’a sans doute pas échappé aux Corses : celui sur l’identité. Au pays de Skakespeare, notre penseur président, en sophiste, a fait la démonstration oiseuse qu’il n’y a diversité que s’il y a préservation de l’identité. C’est ce à quoi il s’emploie et dont il se dit sa fierté. De quelle identité parlait-il ? De l’identité nationale ou de l’identité d’origine ? De l’identité nationale, bien entendu. Mais alors , cette identité française est-elle diversité ? La réponse apparaît dans tous les discours nationalistes et franchouillards du même président et dans sa politique envers les immigrés… A vouloir trop démontrer pour rouler les gens dans la farine, on finit par se mordre la queue et tourner en rond dans ses contradictions européennes. A moins que la France Sarkosienne devienne un confédération de petits états constitués par les identités originelles, il faudrait pas nous prendre pour plus cons que vous ne l’êtes… Je parle pour ceux qui ont voté pour Blin bling.
Alors un rappel : une nation est une communauté historique de droits et de devoirs. Une idéntité ne se réduit pas à une carte d’identité nationale. Les ancêtres du plus grand nombre de Français ne sont pas les Gaulois, en commençant par Blin bling lui-même mais il semble vouloir l'oublier. L'identité culturelle est, pour la majorité des individus, plurielle. Ensuite, il y a l’identité que chacun se construit. Une identité n’est pas une incantation narcissique mais un fait, un corps plus qu’un corpus à ressasser. C’est cette identité-là qu’il faut enrichir et respecter.Il ne s'agit pas de fabriquer un modèle français.
A la question "To be or not to be frenchy?", je réponds "Let me be, Bling bling!...
Rédigé par : To be or not to be frenchy? | 27 mars 2008 à 16:39