Balais de Shanghaï par Arlette Shleifer (2.8)
05 janvier 2008
Balais commères
Balais sorcières
Balais naguère
Balais pervers
Balais parterre
Balais d'enfer
Les balais, petits personnages qui virevoltent le long des
venelles, des ruelles,
Ils estompent en dansant, sur le bas du pavé, taches et déchets
humains.
Balais Taxi, appuyés sur le mur, neufs et clairs ils attendent
qu'on les prenne, qu'on les essore avant d'être rejeté après usage.
Ils sont deux, parfois trois, serrés, appuyés l'un contre l'autre
sur le tronc d'un arbre toujours prêts à servir, à sourire.
Témoins des saisons qui passent, leurs poils devenus gris et
sales, on les remplace par des lanières de couleurs moins dociles aux
mouvements las du balayeur chinois.
Ils colportent la chanson de Shanghai de rue en rue, de porte en porte.
Habillés de vieilles fripes en lambeaux
Le balai de Shaghaï porte beau
Paré de couleurs de fête
Alors,Il relève la tête
Et jamais n’oublie
Qu’il a été ennobli
par quelques friponneries
Lorsqu’il drapait une coquette
De mille caresses, brèves conquêtes
Mélancolie des doux souvenirs
Tissage des courts plaisirs
Couleurs chiffonnées
Soieries gommées
Soirée chagrin
Balai de crin
Dur lendemain
Triste et neuf matin
Le malheur est en skaï
Sur les trottoirs de Shanghaï
Rédigé par : Balai de crin! | 09 janvier 2008 à 11:32