Balais de Shanghaï par Arlette Shleifer (2.6)

Témoins des saisons qui passent, leurs poils devenus gris et sales, on les remplace par des lanières de couleurs moins dociles aux mouvements las du balayeur chinois.

L'intégralité de la chronique d'Arlette Shleifer

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[Rédigé par : jpC]

Sur le marché de Shanghaï
Au milieu d’une joyeuse pagaille
Le balayeur chinois chine
Dans les tissus de Machin et Machine
Il cherche des lanières de taffetas
Pour son balai en piteux état
Il choisit inconsciemment le rouge
Parce qu’ici-bas le Monde bouge
La Terre a ses quatre saisons
Une permanente révolution
Dont le temps use tous les balais
Le balayeur chinois, il le sait
Il le dit à Machin et Machine
Pour leur expliquer qu’il chine
Sur ce marché de Shanghaï
Au milieu d’une rouge pagaille
Andrinople, garance, carmin
Rouge Carpaccio Titien
Roux, rubicond, érubescent
Héraldique, toujours ambivalent
Le rouge est aussi celui du bar
Dont Arlette a fait le titre d’un polar.