Libri aperti : et qui on est nous ? par Okuba Kentaro
De l'île d'Elbe à la Rue Morgue

La vérité d'une blonde par Marie-Héléne Ferrari

Ggggg_12orsi Aprés Okuba Kentaro, Marie Hélène Ferrari livre sa version de la mémorable journée Libri aperti organisée à Barrettali le 11 août dernier par Jean-Pierre Santini. Pas triste, non plus...

Ggggg_8

Je viens de lire avec attention la chronique de notre très cher ami Okuba. L’évidence est que la munificence Orsinienne en matière d’alcools lui a largement profité et que sa dépendance manifeste et ses conséquences funestes ont légèrement perturbé le bon récit de cette manifestation oh combien intellectuelle qui a surtout eu pour effet de démontrer que nous, les polardeux, ne l’é-t-ions pas !
Premièrement et cela me semble essentiel, je ne m’appelle pas LOLO mais  Marie-Hélène, et je n’ai en aucune façon les proportions dont j’ai été nantie. Compte tenu de sa petite taille, mon ami Oculcul a effectivement passé la soirée le nez dans mon soutien gorge. Le problème de proportions a donc été évalué du mauvais côté de la barrière! Je lui pardonne !

Le fait est qu’il n’y a que les mouettes pour arriver intactes dans ce charmant no man’s land qui nous attendait, et encore fallait-il qu’elles ne soient pas des mouettes avides de bar, car Barrettali est tout de même le premier village que je connaisse où les mausolées sont plus grand que les bars. Du reste, il  n’existe pas de bar là-bas. Si ! Si ! Cela existe, un village corse sans bar, mais en revanche, il y un très joli cimetière. Y-a-t-il un rapport de cause à effet ? Je tends à le croire, mais bon, je suis la Blonde !

Chapitre 1 donc

Dans ce charmant village où nous arrivâmes hagards et décomposés, mon tapis volant personnel ayant manqué percuter un tapis utilitaire de livraison. Je jurais sur l’instant de ne plus jamais prendre ma voiture, pour quelque raison que ce soit. C’est comme un remonte pente, ce genre d’engin vous dépose dans des endroits où on n’a pas forcément prévu d’aller et ensuite il faut redescendre.

Ce que Jean-Pierre, le doux barbu, sage de la montagne me suggéra de faire illico,  afin d’accéder à mon lieu de résidence. Bêtement, j’avais pensé que ce serait dans le coin. J’avais tort. S’il n’avait été que de se jeter dans le vide, j’y serais parvenue tout de suite, mais mon mentor n’y tenant pas, il fallut reprendre ma machine, qu’il conduisit cette fois (Oui, oui ! Cher, il existe une marche arrière dans une 107, même moi je sais cela) Quelques pentes, lacets et à pics plus tard, et parvenue au pays de nulle part, étape numéro deux ; je dus patienter avec la politesse et la civilité qu’on attend d’une dame telle que moi, que Jean-Pierre saluât la moitié de la Corse qui, curieusement, s’était rassemblée là dans le seul but de le voir passer.

Nous déjeunâmes fort convivialement,  mais dans mon esprit angoissé perdurait cette question : Comment va-t-on remonter ? Comme on est descendus ! me dit le doux ermite. Ben voyons ! ai-je pensé, où est le génie de la lampe quand on en a besoin ?

Je fermais les yeux sur tous le trajet du retour et quelle ne fut ma surprise à ma réarrivée ; Apollon lui-même avait daigné baigner les lieux de sa présence divine et on me l’avait placé à côté de moi.

Ahhhhhhhhhhhhh la saveur du baiser Orsinien ! Même s’il fut chaste, je ferais - presque – encore un fois un aller retour Luri /Barrettali, pour en avoir un autre. Notre clan se constituait peu à peu et, avec l’arrivée des troupes, le moral remontait. Vous connaissez l’histoire : nous partîmes cinq cent… le prompt renfort et tout cela. Notre public assoiffé de notre sexe à Pile (surtout Pandolfi, auquel Oculcul a d’ailleurs vivement conseillé de retirer les siennes) se jeta sur nous au grand damned  des Vrais Auteurs de Vrais Chefs d’Œuvres de la vraie littérature insulaire, dont bien entendu, nous ne faisons pas partie, nous les membres hautement alcoolisés d’une dissidence fièrement revendiquée.

Quelques milliers de signatures plus tard, procédées sous le regard impavide des VAVCE  précités nous nous rendîmes compte que nos confrères moins occupés s’étaient jetés sur les denrées largement répandues dehors, ce qui n’était pas le cas des chaises…

Chapitre deux : on mange et on tente de boire.

Tandis que Orsi tentait de reprendre sa chemise des mains d’une groupie exaltée, nous cherchions le pain,  le vin, le saucisson, et Oculcul dit : « la femme », qui font un polardeux heureux.

Je tiens, par pure précision historique, à révéler au grand jour que si Jean-Pierre a contribué a distribuer le contenu du cubi, c’est moi, au péril de ma vie et de mon honneur, qui ai ramené de haute lutte la bouteille de vin rouge ET l’ouvre bouteille de la victoire, qu’immédiatement Pandolfi affalé déjà de tout son long par terre récupéra, et qu’on ne revit plus, hélas !

Il nous restait la philo, Nietzsche et Ceccaldi en verve qui nous fit une conférence. On aurait dû la garder pour le soir, on se serait moins… oups !

Lestés de bonnes denrées, le plus dur restait à venir. Le froid avait saisi l’assemblée et la léthargie digestive gagnait ceux du troisième âge. Beaucoup leur sera pardonné. Enfin presque, n’exagérons pas.

À cet instant déjà, j’avais remarqué que quelque chose gigotait entre mes deux seins, je chassais l’animal opportun, oups Okuba ! Ne t’ai-je point fait mal ?

Chapitre trois où il est question de lecture

Au centre du rond formé par les auditeurs et les auteurs, un espace, un micro, le silence. Dûment listés par notre mentor, les chapitres se succédaient et il sembla assez rapidement évident que tous les présents auraient dû, à l’instar de Flaubert, passer leur texte au gueuloir. Nous fûmes éperdument reconnaissants à ceux qui avaient fait court, et encore plus à ceux qui n’avaient pas écrit, qu’ils soient bénis. Très rapidement le jeune Oculcul manifesta une irrévérence, une absence de tenue, que je tiens hautement à signaler ici. Si ! Mon cher, je vous assure, Pandolfi sait lire, et si ! Aussi ! FGV sait écrire, oups ! Enfin presque, il faut encourager les jeunes talents, quels que soient leur âge, la valeur n’attend pas etc,

Orsi s’ensommeillait, il bavait un peu. Je me levais pour l’essuyer tendrement. Le monsieur a ma droite demandait « quand est-ce qu’on part ». Chacun serrait les fesses en attendant son texte. Je priais d’ailleurs pour que de moi on n’en lise pas. Du reste, je ne l’ai pas reconnu.  Qu’il fasse une reconnaissance de maternité, c’est son problème.

Ocucul sous prétexte de sommeil, me tombait encore une fois dans le giron. Ce qu’il y a de bien avec les petits animaux c’est qu’on peut les emmener partout mais ils sont collants.

Chapitre quatre, le clou, de la soirée, dans le pied, où on veut

Las d’un monde qui ne rendait pas la gloire, et alors que l’assemblée luttait à le fois contre l’envie de se disperser, la joie sans pareille de savoir qu’il allait falloir redescendre nuitamment ces douces pentes où nous nous étions déjà perdus en plein soleil, nous dûmes répondre à cette question : quelle est la spécificité de la littérature insulaire ?

Dieu merci, je dis Dieu car si cela avait été le génie de la lampe précité, il aurait exaucé mon vœu et ne m’aurait pas punie en même temps. Le trio magique, j’ai nommé Magik Zorro, Magik Fusella, Magik Simoni, entra en scène.

À ce stade, pardonnez-moi j’ai retenu les détails suivants, mais je ne suis qu’une blonde :

- L’écriture des chefs d’œuvres ne peut se faire que quand on est mort

- Il faut lire ITKONEN (Erkki), Tanizaki Jun'ichiro. Hwang Seok-yong (perso j’ai encore un peu du mal avec le coréen, mais je m’améliore) dans le texte, et pourquoi pas aller se réchauffer les pieds sur les lieux où les susdits on sévi.

- Il faut que les auteurs corses subventionnés puissent s’auto attribuer plus de prix pour garantir le label chef d’œuvres (marque déposée)

      - La qualité d’un livre ne fait rien à l’affaire. Il faut aussi une prise de sang pour certifier l’authenticité de l’œuvre Corse

      Le public fuyait par grandes envolées, Orsi s’est réveillé au moment ou Magik se lançait sur lui, nous l’avons ceinturé, calmé, dorloté. Bref et pour conclure :

      Je suis redescendue entre les voitures de Simoni, et de Kentaro que nous avons perdu je ne sais où , mais je vois qu’il a fini par rentrer. L’auteur des chemises noires a retrouvé le chemin de l’hôtel, où nous attendaient nos complices Ceccaldi, Orsi et mesdames. Il a fui notre odieuse fraternité pour le refuge d’une chambre solitaire, tandis que nous nous mettions, mais en vain, à la recherche de spiritueux, qu’hélas, nous ne trouvâmes jamais.

      On m’a dit que le cadavre de Pandolfi a trouvé une place légitime dans le mausolée, d’où il ne manquera pas de nous envoyer d’Holmesion baisers.

      Le réveil

      Notre épopée, à nous autres, hôtes du Marinella ne s’acheva pas encore, car le lendemain, il y eut petit déjeuner. La soirée y fut longuement débattue par Fusella. Vous savez tous que je ne peux rien dire, en corse : tuttu u mondu hè fighjulatu è tuttu u mondu fighjula, mais personne ne parle !

      La conclusion ?

      

Tuttu hè ventu, puesia hè ventu,  intelligenza hè ventu, et ce n’est pas moi qui le dit !

      C’est un grand auteur corse.

Commentaires

Ferrari

Mon détracteur très, très anonyme a parfaitement raison, on doit écrire juste, quand on prétend écrire français, personne n'a à savoir qu'on écrit la nuit, quand on a terminé une journée "normale", et qu'il arrive que le bonheur du mot aille plus vite que l'orthographe.
Dont acte. Ce n'est pas si grave, je ne suis qu'une écrivassière!
Cependant, même si le snipper tue par hasard un assassin, il reste un snipper, "on ne peut avoir une estime véritable que pour celui qui ne se cherche pas lui-même" celle-la est de Goethe.
Il est si facile d'être heureux.Je retiens la leçon, monsieur Snipper, ne s'exposer, qu'armée, mais je sais que je n'en suis pas capable. Tanti basgi, fautes comprises.

Bescherelle addict

La modératiobn est souveraine,je m'incline donc devant l'amputation de mon commentaire mais j'ai la certitude de n'avoir été ni insultant, ni diffamatoire.
Pas plus que je n'ai le sentiment d'avoir servi à l'auteur une quelconque prose infamante à la "hauteur" de ce que j'ai pu recevoir.
Il me semblait important de le préciser, tant il est vrai que l'imagination peut parfois galoper: nulle insulte, nulle invective dans mes messages. Tout au plus la remise en cause de la capacité de certains à savoir manier la langue dont ils font leur profession.

Note de la rédaction: l'article de Marie Hélène Ferrari a été depuis corrigé et republié.

Bescherelle addict

Peste! Quelle surcharge bilieuse.Vous vous piquez de publier et n'admettez pas la critique -fondée de surcroît- qui touche vos écrits?
Je note avec intérêt que jamais vous ne remettez en cause le bien-fondé même de mon intervention.
Quant à l'anonymat, disons qu'avec la volonté qui semble être la vôtre d'exposer urbi et orbi vos états d'âme, cela fait une moyenne.

Mise en garde du modérateur: Ce commentaire n'est publié que partiellement. Corsicapolar.eu rappelle que les espaces interactifs de ce blog ne tolérent aucun propos diffamatoires ou insultants. Les adresses IP des commentateurs qui ne respecteraient pas cette netiquette élémentaire seront automatiquement bloquées.

Ferrari

Cher anonyme! quelle courageuse intervention fîtes-vous là! et comme le monde reconnaissant vous en remercie. Vrai, on sent en vous l'épanouis de la plume, l'heureux humain, la nature positive! et assumée aussi !
Bescherelle, quel joli nom! et qui cache si bien le vôtre!Comme le monde serait triste sans les gens comme vous! -triste chose! toujours la même vieille histoire!quand on a achevé de construire sa maison, on remarque que ce faisant, on a appris à son insu quelque chose que l'on aurait absolument dû savoir avant de-commencer à la bâtir.L'éternel et contrariant" trop tard!"_ la mélancolie de tout ce qui est achevé!... En ce qui me concerne: "chez la lézard le doigt perdu repousse, pas chez l'homme", votre honneur survivra donc à votre lâcheté, il repoussera c'est un spécialiste qui vous le dit, hélas, pas le mien!
(Les références sont Nietzschéenne, on peut être grammairien et n'avoir pas d'autre bréviaire, je vous les donne avec compassion et mansuétude)

Précision utile du webmestre: Marie Héléne Ferrari n'a pas pu corriger son article faute de codes d'accés. Les corrections seront apportées dés que possible. Merci à tous de vos fidélités et de vos contributions.

Bescherelle addict

Je ne sais si le fait d'écrire des polars ou à propos du polar est censé affranchir le scripteur de toute contingence à l'égard de la langue qu'il emploie, mais force est de constater que les correcteurs de Mme Ferrari ne volent pas leur salaire. Doit-on voir dans cette accumulation de cuirs un des effets secondaires de ces alcools dont il appert -d'appas- qu'ils coulèrent à flots ?

Ferrari

Ida, je n'ai pas osé! pardonne moi bien sincèrement, nous le savons tous que tu es un tout mignon petit bout de femme, mais j'ai juste été timide! eh oui!

Astru neru

Perso : A faire suivre à "La Blonde" Ferrari de la part de Ida Ceccaldi:
Marie-H t'es vraiment drôle !J'ai bien ri ce mat' en te lisant, tu gagnes à être connue !!! BRAVO pour ton CR en particulier le chap.4...
ps:juste une petite remarque: le "Mesdames...Ceccaldi",j'ai eu l'impression d'être une grosse bourge de +90kilos moi qui n'en fais q la 1/2... BIZzzz

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.