Happy...pistrelle
06 août 2007
Rien à voir avec le magnifique roman de Jo Nesbø ! Retenez néanmoins la date de la Nuit européenne de la chauve-souris: en Corse, elle est organisée à Biguglia le 25 août par le Groupe chiroptères Corse (GCC) sur les activités duquel Elisabeth Milleliri consacre un passionnant article intitulé Belles de nuit dans le mensuel Corsica.
Bat, vraiment bat, son papier: on apprend plein de choses, en particulier sur la pipistrelle de Nathusius dont la présence en Corse porterait à vingt trois le nombre d'espèces recensées dans l'île.
Sur le site Loxias, la chauve-souris traverse les siècles à l’adresse suivante :
http://revel.unice.fr/loxias/document.html?id=1587
Loxias 16 : Mythologie de la chauve-souris dans la littérature et dans l’art
Sylvie Ballestra-Puech :
Portraits de l’artiste en chauve-souris : les Minyades et leur postérité dans la littérature occidentale
Résumé
Le mythe des Minyades a connu dans la littérature occidentale un destin à l’image de l’animal dont il explique l’origine : comme la chauve-souris, il semble voué au retrait et au clair-obscur. D’origine grecque, il fait l’objet d’une appropriation ovidienne tout à fait singulière. Le poète latin transforme un récit étiologique centré sur la résistance à l’introduction du culte dionysiaque en mythe de la création artistique. Dans le contexte médiéval où la chauve-souris prête ses ailes au diable, le récit ovidien confronte les exégètes des Métamorphoses à une énigme qu’ils ont bien du mal à résoudre et préfèrent souvent passer sous silence. Il faut ensuite attendre le Romantisme et sa réhabilitation de la nuit pour que la chauve-souris, animal nocturne par excellence, figure de la marginalité, soit de nouveau susceptible d’être choisie comme figure du poète. Discrètement intronisée dans ce rôle par Mallarmé, elle continue à séduire les écrivains du XXe siècle.
Extrait :
L’épigramme associée à la gravure chez Gabriele Simeoni :
Le figliuole di Mineo mutate in Pipistrelli
Le figlie di Mineo, empie & profane,
Piglian di Bacco ì di sòlenni à gioco,
Egli, ch’invendicato maì rimane,
La casa lor converte in fimma & fuoco,
Ne contento di ciò, figure strane
Fa pigliar loro, & vuol che volin poco,
Et sol di notte, como fanno quelli,
Che i Fiorenti chíamati han Pipistrelli.
Les filles de Minyas changées en Chauve-souris.
Les filles de Minyas, impies profanatrices,
De Bacchus et son culte prennent matière à rire.
Mais lui, afin de ne pas rester sans vengeance,
Transforme leur maison en un grand incendie,
Non content de cela, de figures étranges
Il leur fait prendre forme, et veut qu’elles volent peu,
Et seulement de nuit, comme font celles à qui
Les Florentins donnent pour nom Chauves-souris.
Voilà ce qui arrive aux impies profanatrices de Bacchus et du vin de Rogliano…
En Corse, elles deviennent les « Oiseaux de poils, oiseaux sans plumes » de Robert Desnos, des Pipistrelles de Nathusius (Espèce de petite taille ; Couleur brun-roussâtre en été, plus foncée et souvent nuancée de gris en hiver. Oreilles courtes, triangulaires et arrondies au bout ; tragus court, légèrement recourbé vers l'intérieur.
Et « feut decreté que pour l’heure on chasseroit des cieulx en Egypte et vers les confins du Nil toute cette vessaille des Déesses desguisées en Beletes, Fouines, Ratepenades, Musaraignes, et aultres Metamorphoses » foi de Pantagruel.
Rédigé par : Ovide Verreplein | 06 août 2007 à 18:22