Non mais, des fois ! par Jean-Pierre Petit
29 juillet 2007
Le commissaire Agostini est sur les dents. Il enrage. Dans son bureau surchauffé, au premier étage du commissariat d’Ajaccio, le bonhomme tourne comme un lion en nage. Son intuition, d’habitude si incisive, ne l’a prévenu de rien. Ses services et ses indics non plus. Durant trois jours, place Foch, en plein cœur d’Ajaccio, une vingtaine, voire une quarantaine de gros benêts du polar auraient tenu salon. Un conseil de famille, semble-t-il, qui a réuni, en toute impunité, trafiquants d’âmes, voleurs d’histoires et auteurs de troubles.
D’infâmes mécréants, des voyous, qui ont profité du ciel bleu azur pour diffuser leurs écrits subversifs et convertir les passants honnêtes à leurs idées noires. Parmi tous ces délinquants en faux-col de papier blanc, se trouvaient quelques éminences grises du noir, de vrais gromanciers, de petits zécrivains et quelques scélérats de bibliothèque. Une quarantaine au total, selon les sources marseillaises ! Voilà qui le laisse baba, le commissaire Ali… euh, Agostini.
Mais ce qui le sidère, que dis-je, ce qui le scie tout court, le commissaire, c’est que cette sombre engeance aurait l’intention – a-t-il appris de source digne de foi – de remettre ça l’an prochain ! Alors là, le commissaire ne se bile plus, il jubile. Une année entière pour tendre sa souricière : ils ne lui échapperont pas. Agostini leur réserve même un chien de sa chienne. Au cas où, cette fois, Scotto serait accompagné de Saucisse.
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