Un nouveau roman de Denis Blémont Cerli
08 juin 2007
L'auteur du Retour à Lama est de retour en Corse avec un aller simple. Mon polar -souligne Denis Blémont Cerli- est un glissement inexorable du destin vers une hallucinatoire déchéance. Marseille Corse Aller Simple est publié par les éditions Plume d'écume et diffusé pour la Corse par la société de Diffusion Corse du Livre (DCL).
« Le nombre des écrivains est déjà innombrable et ira toujours croissant , parce que c’est le seul métier, avec l’art de gouverner, qu’on ose faire sans l’avoir appris », a écrit Alphonse Karr.
Pourquoi écrire ? That is the question ?… Finalement, je pense que chacun a sa propre expérience. L'écriture peut être un exutoire, une psychanalyse... Elle peut être douloureuse ou jubilatoire... Elle peut naître d'un jaillissement ou être le fruit d'un long travail. Pourquoi écrire? Je pense que c'est aussi pour être lu, tout simplement.
Vient de sortir en librairie : « Un petit héros de papier » écrit par Martin Melkonian.
L’ouvrage comprend quatre séquences en miroir : Les intercesseurs – Les livres complices - La table à écrire- La trousse à rêveries.
Il relate l'itinéraire d’un écrivain qui écrit « selon un mode propre, une sonorité propre. Selon sa chanson ». Il a choisi « tous les dieux, tous les textes, ceux écrits et ceux à écrire ». Il a commencé par « aimer la rêverie au dessus des œuvres ».
« Je rêvais, dit-il, que ma rêverie d’écriture était déjà de l’écriture ».
La lecture précède l’écriture. Lorsque l’on prend le risque d’écrire, on le doit à des auteurs, à des professeurs et à des rencontres même si l’écriture d’un roman est un acte solitaire.
Martin Melkonian (qui est aussi artiste peintre) est un auteur contemporain que je classe parmi les grands. Il m’avait dédicacé son roman « Le Miniaturiste » avec cette phrase : « L’écriture née des cendres ».
Je conseille la lecture des ouvrages de cet écrivain aux amoureux des mots , à ceux qui aiment « la rêverie au dessus des œuvres », à ceux qui écrivent (qu’ils soient publiés ou non)...
Un petit héros de papier fait une incursion au pays de l’écriture, c’est-à-dire à l’endroit même où elle se fabrique...
Le Petit héros de papier, Martin Melkonian, Editions Le Félin – Mai 2007.
Rédigé par : Ceccaldi | 23 juin 2007 à 12:05
Merci Denis pour le clin d'oeil au webmestre. Sur la question pourquoi nous écrivons, tu ouvre une belle promesse d' échanges dont notre blog multi auteurs (il faut le souligner sans cesse, c'est son originalité)pourrait être le lieu d'accueil.
Trés vite, trop vite, je dirai d'abord que l'on écrit, vainement, pour ne pas mourir, un peu comme Dom Juan ajoute les femmes à sa liste. Nous écrivons tous contre la mort. Comme un geste de pure magie. Méditation ? Je ne sais pas. Médiation, peut être ?
Rédigé par : Ugo Pandolfi | 21 juin 2007 à 00:39
Je tenais par le biais de ce petit commentaire, remercier chaleureusement Jean/ Ugo, le webmaster pour ce coup de pouce sur le site Corsica polar.
Samedi soir, je me trouvais, ainsi que plusieurs autres auteurs, chez notre très chère Jeanne Tomasini, laquelle vient de sortir son quatrième ouvrage. Nous avons, bien entendu, longuement discuté de littérature. A la question de savoir pourquoi nous écrivions, chacun a répondu à sa façon, quant à moi j’ai réagi par une boutade, sans doute par pudeur et aussi en raison d’une certaine difficulté à me « dévoiler » devant autrui.
Pourquoi, j’écris…
En fait, c’est grâce aux livres que j’ai pris conscience comment pouvait penser les êtres autour de moi. Jean Valjean me devint proche par un affect contagion, les personnages de Germinal m’ont tout simplement apporté une sensibilité sociale que je n’ai jamais perdue. Ainsi par la lecture on apprend à penser en se mettant à la place d’un autre être humain, ce n’est pas un art mineur, tout simplement parce qu’il nous dévoile le monde et aussi il nous révèle qui nous sommes réellement. Après avoir beaucoup lu, un jour je me suis mis à écrire avec humilité.
J’ai découvert alors qu’en me projetant dans l’écriture d’une histoire, j’étais totalement absorbé par cette passion et qu’il m’était impossible de m’arrêter, ne serait-ce qu’un jour. Je suis si pris par mon roman que la vie extérieure m’indiffère presque, en fait je me trouve comme possédé. Et pourtant, le roman, à contrario des ouvrages scientifiques ou techniques, ne sert au fond strictement à rien mais pas plus que ne servent nos vies, dans la mesure où nous finirons tous en tas de poussières sans avoir réellement compris ce que nous faisons ici.
Il faut avoir vécu cette « possession de l’écriture » pour comprendre cet état. On tombe souvent dans l’accablement et le désespoir, exactement comme les personnages que l’on a créés, la mélancolie devient notre sœur, mais c’est seulement de cette façon, en le vivant intimement, que l’on peut atteindre un certain niveau d’honnêteté vis-à-vis de son lecteur.
On ne fait que découvrir et décrire la psychologie humaine, c’est le rôle principal de l’écrivain de décrire toute la palette des sentiments humains. Certains affirment qu’il s’agit d’un exutoire salutaire, à vrai dire, je ne sais pas, attendu que j’ai fini exsangue à la fin de tous mes chantiers d’écriture, totalement épuisé. Tout au plus, parvient-on sans doute à une plus grande clairvoyance des choses et des êtres qui nous entoure, à un meilleur discernement.
C’est peut-être une curieuse façon de dialoguer avec soi même, de l’intérieur, une méditation productrice en somme…
DENIS BLEMONT CERLI
Rédigé par : Denis Blemont Cerli | 19 juin 2007 à 17:25