A Toulouse du 6 au 8 avril
Le beau travail de Thierry Venturini dans le mensuel Corsica

Sur les traces de Sherlock Holmes en Corse ?

Cagnatdr Le dessinateur Jean-Pierre Cagnat est bien arrivé, mardi, à l'aéroport de Bastia-Poretta. Il a été accueilli à sa descente d'avion par Ugo Pandolfi qui, au nom de Corsicapolar, lui a remis avec émotion un exemplaire du Guide Joanne de Corse paru en 1905. Vendredi, le 6 avril, dans la commune de Brando, il n'est pas impossible que l'auteur de  It is always a joy   assiste aux  processions de A Cerca conduites par les Confréries de cette commune du Cap corse. 

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Ceccaldi

Quelques indications sur les guides Joanne, du nom de leur inventeur:

Adolphe-Laurent Joanne est né à Dijon, le 15 septembre 1823. Après des études de droit qu’il abandonne, il s’oriente vers l’écriture et le journalisme. Il collabore à diverses publications, mais sa soif de voyages le pousse à la rédaction de guides géographiques et historique.
Cet avocat dijonnais, féru d’alpinisme imagine sur le modèle des Handbooks anglais, l’ancêtre de nos guides de voyages. « Pour qu'un voyage soit en même temps utile et agréable, il faut qu'il ait été étudié avec intelligence et avec soin. » est son credo. Le premier volume, l’itinéraire descriptif et historique de la Suisse paru en 1841 est un best-seller qui attire l’attention de Louis Hachette. En 1852, l’éditeur lance sa célèbre Bibliothèque des Chemins de Fer et convint Joanne de lui céder ses guides. En 1860 le catalogue compte déjà cent vingt titres.

Les Guides Joanne deviennent les Guides Bleus. Pendant des décennies, ils seront la référence francophone en matière de tourisme culturel et fixeront dans l’imagerie collective « ce qui doit être vu » grâce à un style stéréotypé que soulignera le philosophe Roland Barthes : « Le guide Bleu ne connaît guère le paysage que sous la forme du pittoresque. Est pittoresque tout ce qui est accidenté. »
Ces guides produisent les mêmes clichés contribuant à forger de nouvelles identités régionales. Pour le touriste friand de pittoresque, on crée de toute pièce des personnages mythiques, véritables ambassadrices de stations balnéaires comme la Boulonnaise de Boulogne-sur-Mer ou la Sablaise des Sables d’Olonne. Le folklorique devient support publicitaire, bientôt relayé par la carte postale ou les affiches. Les surnoms « Côte d’Azur », « Côte d’Émeraude » ou « Côte d’Opale » sont alors popularisés.

Titre trouvé pour la Corse: Géographie du département de la Corse, Adolphe Joanne, Hachette, 1880.

Guide JOANNE de la Corse, années 1892 et 1898 révisé 1904

En 1892, le réseau n'est pas complet, la voie de Corte à Vizzavona n'est pas achevée, et est annoncée pour 1894. Ces guides décrivent sur une dizaine de pages le tracé de la voie, et l'intérêt touristique des lieux traversés. Il donnent aussi de nombreuses informations pratiques (prix du trajet, hébergement). Ils sont illustrés de quelques plans de ville (Ajaccio - Bastia - et Corté).

Extrait:

« Route 5 » d'Ajaccio à Corte par le chemin de fer.

84 k. — 3 trains par jour, dans l'un et l'autre sens ; trajet en 4 h. 3 à 4 h. 24 ; 9 fr. 40, 7 fr. 05, 5 fr. 15. — Buffets à Vivario et Corte (médiocrement approvisionnés). — Trajet extrêmement pittoresque : la vue est surtout à gauche — Tenir les fenêtres fermées pendant la traversée du tunnel de Vizzavona, à cause de la fumée.

51 k. d'Ajaccio à Vizzavona. — En quittant le terre-plein de la gare de Vizzavona, la voie descend à travers la forêt (à gauche, vue du ravin du Vecchio). Tunnel, puis grand tournant, ensuite tranchées. A gauche, la route en contre-bas et, au delà, le Vecchio, dominé par des arêtes grises et nues ; à droite, hauteurs boisées. On passe dans un petit souterrain.

55 k. Tattone (802 mètres ; à gauche). — Tranchées ; fonds tapissés de châtaigniers. Tunnel ; à gauche, gorge sauvage du Vecchio. Petits tunnels et tranchées rocheuses. Au delà de gorges grandioses et sauvages, apparaissent des cultures en terrasses.

62 k. Vivario (617 mètres ; buffet), au-dessus d’un beau cirque rocheux ; le bourg, appelé aussi Gatti-di-Vivario, 1,395 habitants, s’élève à droite, à mi-côte, à 650 mètres environ. — Sur la place, fontaine surmontée d'une Diane. — Sur le seuil de l'église (très belle vue), ancienne pierre funéraire (inscription). — Haricots réputés. — C'est dans un hameau voisin, Arca, que naquit le pape Formose, qui occupa le Saint-Siège, de 891 à 896.

Au delà d'une tranchée, Vivario se montre, à gauche cette fois. La voie, après avoir passé dans plusieurs tunnels, franchit le Vecchio sur un beau viaduc avec tablier métallique, long de 140 mètres et haut de 96 mètres ; dès lors, la vue est à droite sur le ravin.

68 k. Halte de Vecchio (475 mètres ; à gauche). — A droite, la route, puis un profond ravin. Série de tunnels et de viaducs. A droite, au loin, des villages mettent des taches blanches sur les montagnes. En face, sur la droite, se montre Venaco. — Tunnels et viaducs, dont un de 100 mètres.

73 k. Venaco (565 mètres ; à gauche), appelé aussi Serragio-di-Venaco, chef-lieu de canton de 1,628 habitants, dans une jolie situation (eaux courantes ; prairies ; châtaigniers ; aux environs, carrières de beau marbre gris), est, ainsi que (3 k. 5) Saint-Pierre-de-Venaco, un séjour d'été pour les Ajacciens. — La voie passe successivement dans cinq tunnels, le deuxième (tunnel de Saint-Pierre) long de 604 mètres. A droite, haute croupe portant un village avec son église.

76 k. Poggio-Riventosa (546 mètres), gare qui dessert les deux villages portant ces noms. — A droite, échappée sur le ruban blanc de la route serpentant dans une vallée profonde. — Tunnel de Poggio (381 mètres). On traverse des châtaigneraies. Autre tunnel, puis, à droite, encore des châtaigniers, ensuite trois tunnels. En face, belle crête dentelée qui, au sortir d’un nouveau tunnel, se montre à gauche d’abord, puis à droite. — Bassin cultivé, surtout à gauche ; de ce côté se montre la ville de Corte.

84 k. Corte (396 mètres à la gare ; buffet), ville forte, chef-lieu d'arrondissement de 5,000 habitants, s'échelonne jusqu'à l'altitude de 500 mètres, et est adossée à un rocher qui, du côté de l’O., se termine brusquement par un escarpement dominant de 110 mètres le confluent du Tavignano et de la Restonica. Elle est divisée en deux parties : la citadelle ou haute ville, qui couronne la colline et qui fut la cité primitive, et la ville proprement dite, de construction plus moderne, et que traverse la route d'Ajaccio à Bastia, qui forme son artère principale. Corte, trop délaissé par les touristes, est cependant un agréable séjour et la ville de Corse qui, par sa position centrale, la facilité des moyens de communication, le nombre et la variété des ressources, parait le plus appelée à devenir un centre d'excursions.

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