Les clins d'oeil de Jean-Pierre Cagnat
05 avril 2007
En exclusivité pour Corsicapolar, Jean-Pierre Cagnat ouvre son carnet de croquis. Avec de la couleur en plus quand il suit les Confréries sur le chemin des Processions du Cap corse. Les clins d'oeil du reporteur dessinateur existent aussi en video...pour écouter voir !
Commentaire sur la vidéo :
Jean-Pierre Cagnat explique que , pour dessiner en ethnologue, « il faut se rendre invisible comme une pierre dans un mur… »
Il fallait le conduire au point « latitude 42° 22’ 24’’ Nord - longitude 09° 08’ 41’’ Est »… sur la commune de Castirla où se trouverait la fameuse pierre d’aigle dont voici l’histoire authentique :
Un ogre retenait prisonnière une petite bergère dans son antre située au col d'Ominanda, près de Castirla. Que pouvait donc bien faire Paulu, son frère contre l'ogre d'Ominanda? En chemin, il s'arrêta à la chapelle San-Michele. Il y rencontra un vieillard auquel il raconta son malheur. Le vieil homme lui demanda d'adresser une prière à San Michele puis lui donna un conseil pour retrouver sa sœur : sur la face nord du mont Galgallo dont il devait entreprendre sans tarder l'ascension, il arriverait au pied d'un rocher escarpé appelé la Sponda. Au sommet de ce rocher se trouvait un nid d'aigle, et dans ce nid d'aigle, une pierre en contenant une autre, plus petite.
Celle-là lui permettrait de retrouver sa sœur. Après avoir surmonté maints obstacles, Paulu réussit à mettre la main sur la pierre d'aigle et la ramena au vieillard qui l'attendait dans la chapelle San-Michele. Celui-ci prit la pierre, la cassa et en sortit une plus petite, de la taille d'une amande et d'un très beau vert : c'était la pierre d'aigle, celle qui rendait invisible celui qui la tenait en main en disant : « Tamo ! Samo ! » La suite de l'histoire, nous la devinons déjà. Paulu se rendit au col d'Ominanda et, se rendant invisible, parvint à délivrer sa sœur, la petite bergère.
Jean-Pierre(d’aigle) aurait pu essayer cette pierre magique pour voir… et sans être vu. Si cela ne marchait pas, il lui restait sa solution en se mêlant aux gens pour leur faire voir ce qu’il fait avec un crayon et un carnet...
Comme l’instituteur de la procession filmée, il pourra certainement, la prochaine fois, s’intégrer tout en continuant à dessiner de façon « débridée » comme il sait si bien le faire, en aigle qui saisit et nous largue, en des clins d’œil, des instants croqués...
Rédigé par : Ceccaldi | 07 avril 2007 à 18:16
Il est vraiment sympa ce dessinateur reporteur
Rédigé par : Justin | 07 avril 2007 à 01:44
Croquis du buste de Pasquale ( Pascal) Paoli à Bastia :
Place Campinchi, sous le regard de Pasquale Paoli, vous étiez à côté de la plaque… sans que ce soit de votre faute car ...
... dans la nuit du 11 février au 12 février 2007, la plaque commémorative en langue corse, déposée par des patriotes en mémoire à Pasquale Paoli, a été enlevée par la Mairie de Bastia.
En effet dans un communiqué la Mairie de Bastia réagit en déclarant que « dans le cadre de la commémoration du bicentenaire de Pasquale Paoli, l’Exécutif municipal proposera à la prochaine séance de mars, le texte d’une plaque qui devra être adopté par le Conseil Municipal. Ainsi validée, cette nouvelle plaque sera placée sous le buste de Pasquale Paoli, situé rue César Campinchi à Bastia. Quant à la plaque apposée samedi dernier sur cet édifice public, sans l’accord du conseil municipal, le maire ne pouvait que faire procéder à son enlèvement ».
Comme vous n’avez pas pu lire la plaque enlevée, Nous vous en fournissons le texte :
INDEPENDENZA SOL’EPICA PUSITIVA
1935-55
CUSTITUZIONE
SPICANZA TRA PUTERI
LEGISLATIVI E ESECUTIVI
SATU DU DRITTU
1759
VITTORIA DI FURIANI
1761
MUNETA CORSA
1764
UNIVESITA
1767
VITTORIA DI CAPRAJA
1768
VITTORIA DI U BORGU
DRITTU DI VOTU PER E DONNE
SECURITA SUCIALE
A PATRIA RICUNNISCENTE
Rédigé par : Ceccaldi | 06 avril 2007 à 21:47
Croquis du 5 avril 2007 à 15h27 – Le grand Cesar Vezzani, célèbre ténor bastiais…
"La coloration de la voix, pour qu'elle soit bonne, il faut qu'elle vienne de l'âme. La technique n'est pas tout. Il faut qu'elle puisse répondre, mais c'est l'émotion qui induit la couleur." (Jeannine Reiss)
A Bastia, il existe une rue Cesar Vezzani et, curiosité dionysiaque, on y trouve...
LES VIGNERONS DE L’ILE DE BEAUTE…
« La coloration du vin, pour qu’il soit bon, il faut qu’elle vienne de l’âme. La technique n’est pas tout. Il faut qu’elle puisse répondre, mais c’est l’émotion qui induit la couleur… »
... et tout le monde sait que quelques verres de vins donnent des couleurs et de la voix !… Rue César Vezzari, on peut alors s’essayer dans Otello, aussi dans Di quella pira d'il Trovatore, dans Sigurd de Reyer et dans les arias Meyerbeer ( Corentin dans Dinorah )… César Vezzari y a fait d’excellentes prestations.
Complément sur César Vezzani « L’empereur des Ténors » :
Si la Corse n'a pas d'opéra ( battisse ), cela ne veut pas dire qu'elle n'a pas eu de chanteur d'Opéra. Sur les cinq plus grands ténors français de l'entre deux guerres et aujourd'hui disparus, trois sont corses puisque les deux autres sont d'origine étrangère : Villabella etait d'origine espagnole et Rogatchevsky d'origine ukrainienne.
Gaston Micheletti, José Luccioni et César Vezzani... Parmi les dix plus grands ténors de l'Opéra français au début du siècle, ces trois chanteurs étaient Corses !
Tombé dans l'oubli, le grand ténor bastiais a été l'une des plus belles voix de tous les temps et l'un des dix plus grands chanteurs de l'âge d'or de l'opéra français, au début du XXième siècle.
César Vezzani est un ténor célèbre né le 8 août 1888 et décédé le 11 novembre 1951. Originaire de Bastia en Corse, il a été surnommé l'« Empereur des ténors » par le Tsar Nicolas II. Sans aucun doute l'une des plus grandes voix de tous les temps, il aura brillé jusqu'au Palais Impérial de Saint-Petersbourg.
Après le conservatoire de Toulon puis celui de Paris, où il décroche une dizaine de prix, il débute dans la capitale à l'âge de vingt-trois ans. Le succès est immédiat.
Installé à Marseille, il se produira dans toute l'Europe, enthousiasmant les amateurs de bel canto. Son exceptionnelle tessiture lui aura permis de tout chanter. Ceux qui le côtoient dans sa vie quotidienne décrivent un homme à la forte personnalité, d'une rare générosité, se déplaçant toujours accompagné d'une horde d'admirateurs.
Il savait à peine lire et écrire, il parlait un français contestable. Au conservatoire de Toulon il rencontre la cantatrice Agnès Borgo qui est devenue son premier professeur et l'a envoyé au Conservatoire National de Paris. Ils se sont mariés en 1913. Il a fait son début dans Richard Cœur de Lion à l'Opéra-Comique en 1912. Le couple fut invité à chanter à Boston et à Chicago, mais la Première Guerre Mondiale en a décidé autrement. Un désaccord avec la gestion de l'Opéra-Comique a surgi, après que sa carrière a été en grande partie limitée aux opéras de Nizza, Marseille, Toulon, Toulouse et Bruxelles. Il n'est jamais retourné à Paris pendant la Seconde Guerre Mondiale, il a vécu en exil et a apparu à l'opéra d'Alger, où on l'a apprécié énormément. En 1947 il a signé un contrat de trois ans avec La Monnaie de Bruxelles, mais pendant une répétition sur scène à Toulon, il subit un coup qui le paralysa complètement. Il mourut en 1951.
Rédigé par : Ceccaldi | 06 avril 2007 à 10:10
Bastia, - Croquis n° 2 à 14h42, sortie du magasin « Onglissime » , rue castagno qui donne dans la rue du Général Carbuccia avec annotation historique sur ce militaire…
Pour complément :
Jean-Luc, Sébastien, Bonaventure Carbuccia est né à Bastia en 1808 et mort à Gallipoli le 17 juillet 1854.
Sa famille s'exile sur le continent en cherchant à fuir la domination gênoise. Son grand-père et son père s'illustrèrent au sein du régiment « Royal corse » où servent de nombreux notables exilés.
Il entre à Saint-Cyr en 1825 et en sort sous-lieutenant deux ans plus tard. Présent au débarquement du corps expéditionnaire de l'Algérie en 1830, il prend part à tous les combats des débuts de la conquête. Il regagne la France six ans plus tard avec le grade de capitaine. En 1839, il regagne à sa demande l'Algérie. Trois blessures, quatre citations et la Croix de la chevalier de la Légion d'honneur témoignent de ses qualités de soldat.
Le 31 août 1848, il prend le commandement du 2e Régiment étranger en Algérie et reçoit le premier drapeau du régiment. Tout particulièrement apprécié par ses hommes, il a su en tirer une obéissance aveugle. Il s'illustrera à sa tête, notamment lors de la prise de Zaatcha.
En 1854, nommé général, il est affecté à Paris. Mais la Guerre de Crimée éclate, il demande à y être envoyé. Il y participe à la tête de la brigade de Légion étrangère avant de mourir du choléra devant Gallipoli en 1854.
En plus d'avoir été un grand chef militaire, le général Carbuccia (colonel à l'époque) était féru d'archéologie. Sous ses ordres, son régiment, le 2e Régiment étranger mènera des campagnes de fouille en Algérie, dans la ville de Lambèse. Cette ville fut l’ancienne capitale militaire de la Numidie romaine. Le colonel Carbuccia reconstitua en outre la géographie de l’ancienne province romaine.
Il est l'auteur de : Description des ruines situées sur le route suivie par la colonne du général de Saint Arnaud, mai-juin 1850 dans les Nemenchas et dans l’Aurès.
Ses travaux ont été reconnus par l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
- Portrait de Jean-Luc-Sébastien-Bonaventure Carbuccia, général de brigade (1808 - 1854) (1858), buste, marbre, Versailles, aux châteaux de Versailles et de Trianon – par Charles-François Lebœuf, dit Nanteuil, né à Paris en 1792 et mort dans cette même ville en 1865,sculpteur français.
P.S:
Bastia sous la pluie! Quelle chance en cette année de sécheresse... Les sources de Zilia pourront continuer à abreuver de leur légèreté les voyageurs entre une bière Pietra et un verre de vin blanc... De Roglianu sans doute.
Merci de nous avoir fait partager cette promenade de si belle manière!
Rédigé par : Ceccaldi | 05 avril 2007 à 11:59
Les slips en résille, c'est pour la magagne. C'est pour rire. Du moins j'espére ! Bien vu en tous cas, Monsieur Cagnat.
Rédigé par : Liliane | 05 avril 2007 à 01:37