
Une enquête sur un féminicide. Elle va hanter les policiers en charge de l’affaire. La nuit du 12 du réalisateur Dominik Moll est un film policier rare.
Adapté de l’un des récits du livre de Pauline Guéna, (18.3 - une année à la PJ - Editions Denoël, 2020), qui en 2015-2016, a suivi le quotidien des brigades criminelles de la police judiciaire de Versailles, ce film de Dominik Moll dont l’action se situe à Saint-Jean-de-Maurienne, est un thriller remarquable par son authenticité, sa vérité, la mise à nu qu’il fait entendre et voir.
Avec une mise en scène proche de l’épure, des acteurs et actrices au jeu subtil et sobre, en particulier la gravité quasi silencieuse de Bastien Bouillon aux côtés de Bouli Lanners, La nuit du 12 est un grand et beau film qui interroge, questionne la violence des hommes envers les femmes. Questionnement, hantise, obsession qui résonne au sein d’un groupe d’enquêteurs masculins. Questionnement incontournable qui s’amplifie et évolue tout au long du film par la voix de femmes, les paroles, franches, abruptes, vraies, de l’amie de la victime, d’une juge, d’une jeune policière.
La force et l’authenticité de ce film —à voir absolument— le range dans la liste rare des œuvres du cinéma policier francophone qui disent vrai sur les réalités des métiers de la police judiciaire : L 627 de Bertrand Tavernier (1992), Scènes de crime de Frédéric Schoendoerffer (2000), Polisse de Maïwenn (2011), L’affaire SK1 de Frédéric Tellier (2014).
